
Airbus va verser avant la fin de l'année une prime de 1.500 euros bruts à ses salariés pour contrer l'inflation, d'après un message envoyé aux employés dont l'AFP a pris connaissance lundi.
« Le comité exécutif d'Airbus a décidé qu'une prime exceptionnelle sera versée à l'ensemble des employés Airbus jusqu'au niveau Senior Manager inclus », soit l'immense majorité de ses salariés, affirme le groupe européen. Elle concernera les effectifs des quatre pays fondateurs (Royaume Uni, Allemagne, France, Espagne). Dans les autres pays, la prime sera calculée en fonction du « salaire de base moyen local » pour « refléter la décision appliquée aux quatre pays fondateurs », ajoute l'avionneur européen qui emploie plus de 126.000 personnes dans le monde, dont 46.000 en France, 43.000 en Allemagne, 12.000 en Espagne et plus de 9.000 au Royaume-Uni.
« La volatilité, l'incertitude, la complexité, l'ambiguïté qui caractérisent notre environnement ont encore été renforcées au cours des derniers mois par la crise de l'énergie et l'inflation », rappelle l'entreprise, pour qui l'octroi de cette prime vise à « contribuer à la fois au maintien d'un état d'esprit engagé et du pouvoir d'achat de chacune et chacun ».
Hausse historique en mars dernier
En mars dernier, les syndicats avaient obtenu la plus forte hausse consentie chez Airbus depuis 20 ans et l'une des plus importantes du secteur aéronautique. L'accord prévoit une hausse des salaires de 6,8 % sur 24 mois, dont 3,9 % pour la période allant de juillet 2022 à fin juin 2023 (2 % d'augmentation générale et 1,9 % d'augmentation individuelle) et de 2,9 % minimum (1 % de général et 1,9 % d'individuel) pour 2023-2024. Au-delà de l'inflation, cet accord intervient après deux années de modération salariale liée à la Covid (pas d'augmentation en 2020 et 1% de hausse sur l'année 2021).
Mais au moment où les partenaires sociaux s'étaient mis autour de la table avec la direction, la France venait d'enregistrer une inflation de 2,8% fin 2021, alors que l'Insee observe une augmentation générale des prix de près de 5,6% en septembre 2022.
Les syndicats montent au créneau
Face à cette accélération de l'inflation au cours des derniers mois, la CFDT d'Airbus a été la première à monter publiquement au créneau dès la fin août en se fendant d'un communiqué de presse pour demander la réouverture des négociations salariales.
Le sujet a été mis sur la table dès la rentrée par les principaux syndicats de l'avionneur européen.
« Au vu du dérapage actuel de l'inflation, qui est quand même assez exceptionnel, nous réfléchissons à ce qui pourrait être mis en place dans l'urgence et à demander à la direction une avance avant la fin de l'année pour l'ensemble des salariés du groupe », annonçait dans La Tribune Dominique Delbouis, coordinateur FO d'Airbus Group, premier syndicat de l'avionneur.
Par ailleurs, la semaine dernière, des salariés de la chaîne d'assemblage A320 à Toulouse se sont mis en grève soutenus par la CGT pour demander des efforts immédiats sur le bulletin de paie. Le syndicat était présent le 18 octobre à Toulouse dans le cortège de la manifestation interprofessionnelle pour la hausse des salaires aux côtés d'autres sous-traitants aéronautiques chez qui la pression autour de l'inflation monte également. En début d'année prochaine, les syndicats négocieront avec la direction une clause de revoyure pour augmenter davantage les salaires sur la période 2023-2024.
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