Scopelec change sa direction, après son plan social et le conflit avec Orange

La première Scop de France, spécialisée dans l'entretien et l'installation de réseaux de télécommunications, vient d'annoncer l'arrivée d'une nouvelle direction après 18 mois houleux sur les plans économique et social. L'ancien PDG de la biscuiterie toulousaine Poult, Carlos Verkaeren, aura pour mission de redresser Scopelec et de diversifier ses activités.
L'ancien PDG de la biscuiterie toulousaine Poult, Carlos Verkaeren, est le nouveau président du directoire de Scopelec.
L'ancien PDG de la biscuiterie toulousaine Poult, Carlos Verkaeren, est le nouveau président du directoire de Scopelec. (Crédits : Rémi Benoit)

La première société coopérative de France, la Scop Scopelec vient d'officialiser vendredi 9 septembre la première pierre de sa reconstruction qui s'annonce intense. Par communiqué, la société spécialisée dans l'installation et l'entretien des réseaux de télécommunications a annoncé la nomination de Carlos Verkaeren comme président du directoire de l'entreprise.

"Le conseil de surveillance du groupe Scopelec s'est réuni le 18 août dernier et a nommé Carlos Verkaeren en qualité de président du directoire du groupe Scopelec à compter de ce 1er Septembre", précise le court texte.

Ce nom est tout sauf inconnu dans la région. Il est l'ancien patron emblématique de la biscuiterie toulousaine Poult. PDG de cette dernière de 2001 à 2016, avant d'être poussé vers la sortie par l'actionnaire majoritaire, Carlos Verkaeren avait transformé la société sous sa gouvernance. Poult a supprimé dès 2006 des niveaux hiérarchiques et a incité les salariés à innover, faisant d'elle en France un modèle d'application de l'entreprise libérée. Par ailleurs, entre 2006 et 2015, le spécialiste français des biscuits sucrés pour la grande distribution a vu progresser ses parts de marché de 33 à 40 %.

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"Le conseil a fait le choix pour traverser la période difficile du groupe d'une personnalité aux compétences reconnues dans la reprise, la transformation et le développement d'entreprises", appuie Scopelec.

Un conflit avec Orange fatal pour la Scop

Après son passage réussi au sein de la biscuiterie Poult, Carlos Verkaeren doit s'attendre à mener un vaste chantier à la tête de la société spécialisée dans les télécoms en prenant la succession de Thomas Foppiani. Arrivé en 2017 à la tête de Scopelec, ce dernier a quitté ses fonctions après 18 mois dramatiques pour la première société coopérative de France.

Mais c'est tout sauf une surprise. "Aujourd'hui, il y a un début de rupture entre la base et la direction, nous sommes en train de nous éloigner", avait notamment confessé à La Tribune en février dernier un salarié sociétaire et délégué syndical FO. En interne, les salariés sociétaires à réclamer un renouvellement à la tête de la Scop étaient nombreux, suite au conflit avec l'opérateur français Orange.

Selon l'opérateur national, son sous-traitant historique a manqué à plusieurs engagements contractuels avait fait savoir la direction dans un entretien exclusif accordé à La Tribune. Cette situation avait donc poussé Orange à ne pas renouveler deux contrats majeurs avec Scopelec (déploiement de la fibre notamment), amputant alors cette dernière de 40% de son chiffre d'affaires sur un total de 475 millions d'euros. Après des négociations en coulisses pour tenter de trouver une solution à l'amiable, sans succès, les deux acteurs se sont engagés dans une bataille médiatique puis judiciaire qui a tourné en faveur d'Orange. Devant le tribunal, Scopelec avait tenté de mettre en cause le délai de prévenance de fin des contrats émis par son client principal.

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Plusieurs centaines de personnes poussées vers la sortie

Placée en procédure de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Lyon en parallèle, Scopelec a annoncé au début de l'été un plan social de 550 personnes dans le cadre de sa structuration. Un chiffre auquel il faut ajouter le millier de personnes licenciées préalablement, qui ont quitté la société de manière volontaire ou bien ont été reprises par les sociétés concurrentes nouvellement bénéficiaires des contrats avec Orange.

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Le nouveau président du directoire de Scopelec va donc devoir faire oublier le traumatisme Orange aux 2.000 salariés toujours dans le navire, et surtout mettre en oeuvre une véritable politique de diversification des compétences au sein de la Scop.

En plus des activités d'entretien et d'installation des réseaux de télécommunications, la première société coopérative de France veut désormais développer ses parts de marché dans les services aux TPE-PME et dans la mobilité électrique à travers l'installation de bornes de recharge pour véhicules électriques.

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