Fonderie SAM (Aveyron) : le groupe espagnol CIE revient en jeu pour la reprise

Après son placement en liquidation judiciaire le 16 septembre, la fonderie SAM, dans l'Aveyron, attend toujours son repreneur. Selon le ministère de l'Industrie, l'équipementier espagnol CIE serait prêt à revenir dans la danse malgré une première fronde des 350 salariés à son encontre au printemps. Les détails.
La fonderie SAM, basée dans l'Aveyron, bientôt sous pavillon espagnol ?
La fonderie SAM, basée dans l'Aveyron, bientôt sous pavillon espagnol ? (Crédits : Pierrick Merlet)

Elle avait demandé une réunion d'urgence sur le sujet, Carole Delga a été entendue. Au cours de la matinée, organisations syndicales, administrateurs judiciaires et élus locaux se sont réunis pour échanger sur le dossier SAM. Depuis le 16 septembre, cette fonderie dédiée à l'industrie automobile, et installée à Decazeville (Aveyron), est en liquidation judiciaire suite à la décision du tribunal de commerce de Toulouse.

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Par ailleurs, l'instance avait donné dans son avis deux autres dates importantes. Tout d'abord, les potentiels repreneurs ont jusqu'au 30 septembre à 12 heures pour déposer une offre, avant une nouvelle audience le 22 octobre. Dans le même temps, le tribunal a autorisé la poursuite d'activité pour une période de trois mois, avec la possibilité de renouveler celle-ci une fois.

"Il n'y aura pas d'offre demain. Ce n'est pas une surprise au regard des délais très courts prononcés par le tribunal de commerce. Mais la vraie date importante c'est bien celle du 22 octobre, jour de la prochaine audience, et pour laquelle les éventuels candidats repreneurs ont jusqu'à deux jours avant pour manifester leur intérêt", fait savoir le cabinet de la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher.

Le rôle déterminant de Renault

Néanmoins, dans l'esprit de Bercy, qui suit de près le dossier en raison des 350 emplois en jeu, "on a six mois pour trouver une solution industrielle et viable", grâce à la période de poursuite d'activité potentielle permise par Renault. Le constructeur français, qui est l'unique client de ce site industriel, finance chaque mois les pertes d'exploitation du site estimées à un million d'euros mensuel. De plus, Renault s'est engagé à aider le prochain repreneur en apportant plusieurs millions d'euros de commandes supplémentaires pour le site aveyronnais.

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Le ministère de l'Industrie fait d'ailleurs savoir que le constructeur au losange est à nouveau en négociation avec l'équipementier espagnol CIE pour reprendre la fonderie SAM.

"Des discussions sont en cours, et relativement nourries, entre CIE et Renault, après que la première fois le groupe espagnol n'avait pas pu aller au bout de son projet. Mais aujourd'hui, des points restent à régler et il n'y pas d'offre sur la table pour le moment de leur part", précise le cabinet de la ministre.

CIE bienvenue ?

Effectivement, courant mars, sa proposition auprès des représentants du personnel du site avait provoqué un blocage de l'usine de 23 jours. Le groupe espagnol, un important équipementier automobile, proposait alors la reprise de 150 salariés seulement, la fin de nombreux acquis sociaux et la fermeture du bureau d'études, un point qui permet pour le moment à la SAM d'être plus qu'un simple atelier de production.

"Nous, nos intentions restent les mêmes : conserver le bureau d'études, un plan de charges sur cinq ans, 250 emplois conservés. Donc si l'État et Renault font revenir CIE avec le même projet, ils auront le même résultat. Nous ne sommes pas des girouettes qui changent d'avis en fonction du vent", prévenait alors David Gistau, le secrétaire départemental de la CGT et représentant du syndicat au sein de la SAM, quelques heures après le placement en liquidation judiciaire.

À l'heure de publication de cet article, La Tribune n'était toujours pas parvenue à entrer en contact avec les représentants du personnel pour avoir leur réaction suite à ce retour en jeu de CIE dans le processus. Ils doivent d'ailleurs se réunir dans la matinée du 30 septembre, sur place, pour un CSE et une assemblée générale avec les salariés et faire un point sur la situation. Mais du côté de Bercy, on veut croire à une meilleure issue cette fois-ci.

"L'ensemble des parties prenantes présentes à la réunion de ce matin s'est montré ouvert à discuter de nouveau avec CIE", fait savoir l'entourage de la ministre Agnès Pannier-Runacher.

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Enfin, ce même jour, Bercy a activité le dispositif "choc industriel" autour du bassin de Decazeville. Celui-ci consiste à mettre des consultants à disposition des élus locaux pour favoriser la concrétisation de projets industriels sur le territoire, avec l'espoir de reclasser des salariés de la SAM afin d'anticiper la casse sociale.

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