
Comme le révélait La Tribune dès le 12 octobre, le plan social d'Airbus va se solder sans licenciement sec. Pour rappel, le donneur d'ordre avait annoncé début juillet 4.248 suppressions de postes au niveau de sa branche avions en France. Alors qu'à la mi-décembre, l'objectif a déjà été atteint sans départ contraint à Nantes et Saint-Nazaire, il restait fin 2020 encore un solde de 500 postes pour les sites de Toulouse et Blagnac. Semaine après semaine, ce chiffre se réduit au fur et à mesure que les dossiers de départs volontaires sont étudiés. Le DRH d'Airbus, Thierry Baril, espérait à l'origine pouvoir annoncer mi-février la fin du plan social dans la Ville rose.
Mais selon nos informations, le compte n'y est pas encore puisqu'il reste à régler un reliquat de 200 à 300 postes. Airbus pourrait profiter du prochain comité européen du groupe prévu le 3 mars pour officialiser la fin de la restructuration en France. Le président d'Airbus Guillaume Faury a prévu d'y assister en personne (ce qui n'est pas le cas pour le comité européen de ce mercredi 17 février). "Quand il vient, c'est pour annoncer des éléments dimensionnants", estime une source locale.
De la "mobilité guidée" dans le support client
D'ici là, Airbus continue de fortement inciter ses salariés à regarder les postes disponibles. "La mobilité interne, en particulier sur les postes tertiaires, est l'enjeu absolu de la réussite du plan. L'équation à résoudre est assez simple sur le papier : nous avons des postes à supprimer dans certaines fonctions sur le site de Blagnac et, bonne nouvelle, des postes à pourvoir dans d'autres. La réalisation en est plus complexe, car certains départs volontaires sont aujourd'hui bloqués par manque de demandes de mobilités dites de substitution", soulignaient Donald Fraty, DRH France d'Airbus et Patrick Piedrafita, président d'Airbus Opérations SAS dans un mail adressé aux salariés le 17 décembre.
Pour autant, à début mars, il pourrait encore rester un reliquat d'une centaine de postes à solder à Toulouse et Blagnac. Le groupe devrait alors procéder à de "la mobilité guidée" pour atteindre l'objectif initial.
"L'idée de la mobilité guidée est en fonction des compétences des salariés de leur proposer d'aller vers les secteurs où nous avons le plus de besoins. Hors Covid, entre 2.000 et 3.000 mobilités sont enregistrées par an à Airbus. Il n'y a pas de raison de ne pas arriver à réaliser une centaine de mobilités en un mois d'un secteur à l'autre", indique Florent Veletchy, délégué syndical central CFTC.
Avant de préciser :
"La majorité des postes qui restent à supprimer aujourd'hui concerne le customer service, le support à la clientèle. Des mobilités pourraient être proposées vers l'ingénierie, la production ou d'autres secteurs. Il reste aussi quelques postes à supprimer dans les ressources humaines."
Passé le plan social, Airbus s'attaquera à un autre grand chantier, celui de définir sa stratégie industrielle dans un écosystème bouleversé par la crise économique.
Du côté des sous-traitants, la situation est moins rose. Plusieurs milliers d'emplois sont toujours menacés près de Toulouse.
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