Latécoère : le plan social réduit à 246 postes supprimés

Après quatre mois de négociations, l'impact du plan social a été revu à la baisse chez l'équipementier aéronautique Latécoère. 246 suppressions de postes sont prévues contre 345 initialement sur l'activité aérostructure. Par ailleurs, l'activité partielle permet de sauver les 130 emplois menacés sur la branche interconnexion. Les deux activités seront réunies cet été sur le site historique de Latécoère à Toulouse.
246 suppressions de postes sont prévues dans la branche aérostructure de Latécoère.
246 suppressions de postes sont prévues dans la branche aérostructure de Latécoère. (Crédits : Rémi Benoit)

À l'annonce du plan social le 25 septembre dernier, les syndicats avaient parlé de "coup de masse". L'équipementier toulousain tablait sur 475 suppressions de postes en France, soit un tiers de ses effectifs. Le coup de massue sera moins important que prévu. Au terme de quatre mois de négociations, la direction et les syndicats sont arrivés à un compromis qui réduit la casse sociale.

246 postes supprimés dans la branche aérostructure

Au niveau de la première branche de Latécoère dédiée aux aérostructures (portes, éléments mécaniques d'avions), un accord a été signé le 1er février par la direction et deux syndicats (FO, CFE-CGC ; la CGT s'y est opposé). Il prévoit 246 postes supprimés au lieu de 345 initialement (sur un effectif total de 827 salariés).

"Il n'y a pas de pas de triomphalisme derrière la signature de cet accord, ni de notre part, ni dans celle des partenaires sociaux puisque nous parlons bien de 246 licenciements, de 246 familles impactées", souligne Laurence Daubert, la DRH France de Latécoère.

Même son de cloche du côté de la CFE-CGC. "Nous sommes tout à fait conscients de l'ampleur de la crise que subit notre secteur et notre entreprise en particulier. Dans tous les cas, à aucun moment, dans un délai court, la charge de travail ne permettait de sauver tous les emplois et nous avons bien dû prendre nos responsabilités pour signer cet accord", estime Thierry Ynglada, délégué syndical central de ce syndicat.

D'ici l'été, la jauge de licenciements pourrait diminuer puisque Latécoère va créer dans le même temps 33 postes et 32 postes sont actuellement vacants. De quoi potentiellement reclasser une partie des salariés. Même si convient la DRH : "ce sont des postes qui présentent quelquefois des baisses de salaires. Ce n'est pas la panacée non plus."

La branche interconnexion échappe aux licenciements

Moins impactée par la crise aéronautique, la branche interconnexion (Latelec) dont le siège est à Labège, au sud-est de Toulouse échappe aux licenciements. "L'activité partielle de longue durée permet de sauver les 130 emplois qui devaient initialement être supprimés", indique Laurence Daubert. Un accord entre la direction et les trois syndicats (FO, CFE-CGC, CGT) a été signé début janvier.

Désormais, les partenaires sociaux planche sur un APC (accord de performance collective). "Le problème de fond demeure. Nous avons besoin de travailler sur la compétitivité de la branche interconnexion si nous voulons avoir une chance d'être parmi les premiers au terme de cette période de deux ans d'activité partielle", ajoute-t-elle. Plusieurs pistes sont envisagées comme la suppression de jours de congés. Par ailleurs, les effectifs de Latelec rejoindront cet été le site historique de Latécoère rue de Périole à Toulouse dans un bâtiment neuf de 11.000 m2. Une partie du local sera partagé avec une autre entreprise.

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L'équipementier aéronautique compte s'appuyer sur les dispositifs gouvernementaux pour digitaliser ses usines. "Nous avons été lauréat de l'appel à modernisation du plan de relance. Alors qu'au plus fort de la crise, nous avions envisagé fermer notre usine Latelec de Liposthey dans les Landes, nous souhaitons au contraire en faire un site d'excellence sur la digitalisation, en vue ensuite d'exporter la rupture technologique vers les sites à l'étranger. C'est ce qu'on appelle une smart factory", souligne Laurence Daubert. Des projets de digitalisation sont également prévus sur l'activité aérostructure à Montredon (Haute-Garonne) et Gimont (Gers). Enfin, l'équipementier aéronautique s'apprête à finaliser l'acquisition du site de Bombardier au Mexique.

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