"C'est une victoire totale", se réjouit un délégué syndical CFDT. Après plusieurs mois de négociations, la direction d'Altran et trois syndicats (CFDT, CGT, Amplitude ; la CFE-CGC n'a pas signé) ont conclu une série d'accords pour réorganiser les effectifs dans la Ville rose. Le géant mondial de l'ingénierie est durement impacté par la crise aéronautique étant donné que la plupart des missions de R&D chez les donneurs d'ordre comme Airbus ont été reportées ou annulées.
Comme La Tribune s'en faisait l'écho au mois de septembre, la direction d'Altran avait d'abord proposé un accord de performance collective (APC) avec une baisse de salaire de plus de 10% et une clause de mobilité étendue à l'international, s'engageant en échange à ne pas enclencher de PSE. Le groupe annonçait aussi le transfert de 2.000 salariés d'Altran Sud-Ouest à Blagnac (sur un effectif de 3.000 collaborateurs) vers une nouvelle entité, baptisée Toulouse Engineering Center (TEC).
Au final, après six mois de négociations et une action intentée en justice, l'APC qui prévoyait les baisses de salaire est gelé et le compromis trouvé à Noël réduit nettement l'impact sur les effectifs.
"Nous avons signé un accord garantissant qu'il n'y aura pas de licenciement économique collectif pour les 2.000 salariés d'Altran qui seront transférés vers le TEC. 2.000 emplois sont sauvés grâce notamment à l'activité partielle de longue durée qui devrait concerner un millier de salariés. Au niveau des salaires, initialement c'était la double peine pour les collaborateurs en activité partielle : il n'était pas prévu un maintien intégral de leur rémunération et leur salaire devait diminuer dans le cadre de l'APC. Nous avons obtenu le maintien de la rémunération pour les salariés en activité partielle jusqu'à 3.200 euros bruts mensuels. Par ailleurs, les salariés du TEC conserveront les mêmes avantages sociaux que les autres salariés du groupe Altran et les mêmes représentants syndicaux", indique la CFDT à La Tribune.
Pour une diversification vers d'autres secteurs
Le Toulouse Engineering Center est entré officiellement en application au 1er janvier 2021.
"L'enjeu de ce projet est de maintenir les compétences des ingénieurs en aéronautique et de mettre leur expertise au service d'autres secteurs comme le ferroviaire, le spatial, le naval ou encore l'énergie, à l'échelle mondiale. Altran soutiendrait la création de ce centre par, notamment, un important plan de formation de ses équipes et l'investissement dans des programmes de recherche de type avion vert, mobilité du futur, ou encore ingénierie numérique", précisait le groupe à l'automne dernier.
Dans cette perspective, Altran a déjà signé un accord avec Hyperloop TT qui prévoit la mise à disposition de 100 ingénieurs pendant près de deux ans pour accélérer ce projet de train du futur dans la Ville rose.
Ailleurs, la menace de licenciements plane toujours. Voisin d'Altran à Blagnac, le groupe d'ingénierie Akka a présenté le 3 décembre un projet de PSE prévoyant 900 suppressions de postes en France, dont 800 à Toulouse.
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