Médias : BFM TV se désengage, la chaîne Vià Occitanie menacée ?

Selon des informations de La Tribune, la chaîne BFM aurait "unilatéralement" cassé l'accord avec Vià Groupe, pour donner naissance à une société commune et développer un réseau de chaînes de télévision d'information locale. Une telle décision, vitale sur le plan économique pour Vià Groupe, menace par conséquent la pérennité des chaînes de la société et notamment Vià Occitanie Toulouse. Les explications.
Vià Occitanie sera-t-elle encore une chaîne de télévision en 2021 ?
Vià Occitanie sera-t-elle encore une chaîne de télévision en 2021 ? (Crédits : Rémi Benoit)

- Article mis à jour à 22 heures -

Selon des informations recueillies par La Tribune, la chaîne de télévision BFM Toulouse ne verra pas le jour dans les prochains mois, contrairement aux dernières indications. D'après des sources proches du dossier, "la chaîne BFM a rompu unilatéralement le protocole d'accord avec Vià Groupe".

Au-delà de la naissance de la chaîne de télévision BFM Toulouse, dédiée à l'information locale comme elle existe déjà à Lyon, Paris, Lille et en Normandie, l'accord prévoyait d'autres mesures. Tout d'abord, les deux sociétés s'étaient entendues sur la création d'une entreprise commune portant le nom de BFM-Vià Régions, et dont le contrôle devait s'équilibrer à part presque égale entre Vià Groupe (49,9 %) et Altice (50,1 %). Cette nouvelle entité aurait alors eu le contrôle des filiales de Vià Groupe - Télé Miroir Services, 7L, TV Sud PO, Média H Antilles-Guyane et TV Sud Toulouse (diffusant respectivement les chaînes de télévision Vià Occitanie Pays gardois, Vià Occitanie Montpellier, Vià Occitanie Pays catalan, Vià ATV Martinique et Vià Occitanie Toulouse).

L'objectif des deux opérateurs était de mettre leurs forces en commun pour installer sur le territoire français un réseau de chaînes locales complémentaires sous deux bannières, Vià et BFM-TV. Et pourtant, en apparence, plus rien ne semblait empêcher ce rapprochement après l'aval du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) quelques mois plus tôt.

Lire aussi : Le CSA donne son feu vert au rapprochement entre le réseau Vià et BFM-TV

Un dépôt de bilan qui se profile ?

Pour le moment, la direction de la chaîne d'informations en Occitanie n'a pas donné suite à nos sollicitations pour justifier la rupture entre les deux groupes. Mais selon Les Échos, "BFM estime que la dette de son ex futur partenaire est deux à trois fois supérieure à ce qu'on lui avait laissé entendre". Après une énième réunion entre les avocats de BFM et de Vià Groupe dimanche 29 novembre, celle-ci aurait enterré tout espoir d'accord en raison de ce flou autour de la dette...

"Les conditions du partenariat entre BFM Régions et ViàGroupe à 50-50 n'étaient absolument plus réunies à l'issue d'un audit approfondi que nous avons mené et qui a révélé un certain nombre d'incohérences et un niveau de dette substantiellement plus important qu'au début des discussions. Ce partenariat à 50-50 se révélait alors impossible. La réalité économique financière et commerciale du réseau Vià révélée par l'audit que nous avons mené nous a conduit à mettre un terme aux discussions", a tenu à réagir Arthur Dreyfuss, Directeur général d'Altice Médias, la filiale propriétaire de BFM TV.

Ce qui corrobore avec les informations de La Tribune, où dans les rangs de Vià Occitanie, il se dit que "le temps presse" face à "une situation économique fragile et inquiétante". "Il nous reste un mois pour trouver une solution", lâche même un salarié inquiet pour la suite. Néanmoins, ces derniers jours, la direction du groupe serait à la recherche d'autres repreneurs pour éviter le pire et sauver l'emploi de sa centaine de salariés en Occitanie (dont 30 journalistes). Toujours selon nos informations, une mise sous protection du tribunal de commerce, avant un redressement judiciaire, est sur la table.

Le CSA avait déjà pointé des fragilités économiques

Ce n'est qu'une demie surprise au regard du contenu du délibéré du CSA sur la future association publié en avril 2020 : "Il résulte de l'instruction, et notamment des éléments financiers et comptables portés à la connaissance du Conseil, que les sociétés TV Sud Toulouse et Média H Antilles-Guyane, respectivement éditrices des services Vià Occitanie Toulouse et Vià ATV Martinique, autorisées depuis moins de cinq ans, connaissent des difficultés économiques menaçant leur viabilité".

Après la disparition de TLT il y a quelques années pour des soucis financiers, sa remplaçante Vià Occitanie Toulouse pourrait-elle connaître le même sort pour les mêmes raisons ?

"À l'heure où plus que jamais la parole doit être donnée aux régions, cette rupture soudaine risque une fois de plus de porter un coup fatal à un formidable projet vital pour la pluralité de l'information et la cohésion nationale", a réagi l'entreprise dans un communiqué diffusé sur Facebook en milieu d'après-midi.

Des explications qui n'ont guère convaincu les salariés, qui ont demandé en urgence une réunion avec Christophe Musset, le patron du groupe. Du côté d'Altice Médias, "l'ambition de BFM en régions demeure intacte. L'information au plus près des territoires est une priorité pour le groupe en témoigne le déploiement important de nouvelles chaînes BFM en région", ajoute Arthur Dreyfuss. Et si le projet d'une chaîne BFM Toulouse n'était tout simplement que retardé ?

Lire aussi : TVSud disparaît, vive ViàOccitanie...

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