Thales Avionics : moins d'emplois supprimés que prévu en France et à Toulouse

Selon les informations de La Tribune, le groupe Thales ne procédera pas à la suppression de 1 000 emplois en France, au sein de sa filiale Avionics dédiée en grande majorité au secteur aéronautique. Après une récente présentation aux syndicats site par site des coupes dans les effectifs, plusieurs options sont déjà mises en œuvre pour sauver quelques centaines d'emplois. Les représentants du personnel misent également beaucoup sur l'activité partielle de longue durée (APLD) pour descendre en-dessous des 500 emplois supprimés.
Grâce à l'ouverture du dialogue social, déjà une partie des emplois menacés a pu être sauvée au sein de Thales Avionics.

Parallèlement à l'annonce d'un versement de dividendes aux actionnaires, c'est une décision qui a surpris les syndicats. Début octobre, le groupe Thales a annoncé la mise en œuvre d'"un plan adaptation de l'emploi", selon les termes employés par la direction. Celui-ci consiste à supprimer dans les mois à venir 1 000 postes en France au sein de la filiale AVS qui emploie 5 300 personnes dans l'Hexagone, dont 4 200 dans l'aéronautique.

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À l'issue d'un Comité social et économique central (CSEC), qui s'est tenu le 21 octobre, les conséquences site par site de ce plan social, "sans procéder à un PSE" insiste la direction, ont été présentées à l'ensemble des représentants du personnel. La Tribune a pu se procurer "la carte" des postes menacés.

Thales Avionnics

Document émanant d'une source syndicale./ Capture d'écran

"Le groupe a les moyens de garder tout le monde"

En plus de ces emplois qui pourraient disparaître, 74 autres, dans des fonctions transverses sont également concernés. Ce qui porte le total de postes de travail fragilisés à 998 au sein de Thales Avionics, en France. "Dans chaque établissement concerné, la réduction des effectifs est en moyenne supérieure à 20%", s'inquiète Dominique Ferrachat, un délégué syndical de la CGT au sein de la filiale qui œuvre aussi pour le spatial. "Nous sommes choqués par ces chiffres", va jusqu'à dire Marie-Hélène Miermont, son homologue au sein de la CFE-CGC.

À Mérignac (Gironde), le siège, et Toulouse (Haute-Garonne), autrement dit les deux sites respectivement les plus touchés, c'est le département de l'ingénierie qui va payer le plus lourd tribut de cet écrémage dans les rangs de Thales Avionics. "Sur un total de 380 emplois menacés dans l'ingénierie, 120 sont concernés dans la région bordelaise et 150 à Toulouse", pointe de manière alarmiste Dominique Ferrachat. Mais les syndicats ont surtout aussi les yeux rivés sur Vendôme et Châtellerault, des sites de production, où les coupes sont plus importantes en proportion.

Lire aussi : Thales Avionics : 250 postes supprimés à Mérignac de source syndicale

"Pour ce qui concerne le site de Châtellerault, nous soupçonnons autre chose que les conséquences de la crise Covid-19, où plus d'un emploi sur trois risque d'être supprimé. Derrière cette recherche de compétitivité, nous pensons qu'il y a une recherche de rentabilité trop forte, juge Marie-Hélène Miermont. C'est le Customer Services Center, c'est-à-dire que le support client. Depuis le début de la crise, les charges de travail sont faibles car leur activité est en lien direct avec le trafic aérien, qui est au ralenti", tempère néanmoins son compère de la CGT chez Thales Avionics.

Face à la présentation de ces estimations, les syndicats font savoir qu'ils ont fait appel à plusieurs experts indépendants pour "creuser ces chiffres que nous estimons être un maximum et que nous pouvons faire baisser". Marie-Hélène Miermont et Dominique Ferrachat partagent en tout cas un même constat : "Le groupe Thales a les moyens de garder tout le monde et de trouver du travail pour tous".

Un objectif de moins de 500 emplois supprimés pour les syndicats

Un message qui semble avoir été entendu par la direction, selon les informations de La Tribune, après les premières phases du dialogue social en interne. Plusieurs solutions sont déjà sur la table pour réduire l'impact sur les effectifs de ce plan d'adaptation de l'emploi. D'une autre source syndicale, une ligne de production nouvelle va s'installer à Châtellerault, en provenance de la filiale Thales LAS, ce qui va ouvrir 80 emplois dans les deux années à venir sur ce site. "Cette nouvelle ligne de production liée à une activité d'aéronautique de défense va permettre de pérenniser 70 emplois fragilisés par la crise aéronautique", confirme et précise la direction de Thales, jointe par La Tribune.

Autre option, déjà en œuvre, l'ouverture d'un centre de compétences en ingénierie (ECC, pour Engineering Competence Center). "Cette structure permet, sans modification du contrat de travail, à des ingénieurs de Toulouse et Bordeaux notamment de travailler à distance pour d'autres filiales du groupe", se réjouit la représentante de la CFE-CGC."Près de 120 collègues ont ainsi déjà pu faire bénéficier le groupe de leurs expertises en aéronautique à d'autres activités comme la défense, la sécurité, le spatial et le transport ferroviaire", décompte déjà la direction.

Au total, ces deux projets permettront "à court et moyen terme à environ 240 personnes de bénéficier de la diversité des activités du groupe pour sécuriser leur emploi", ajoute-t-elle. Ce qui renvoie ce plan d'adaptation de l'emploi chez Thales Avionics à 760 emplois encore menacés, dans un premier temps, car les syndicats se veulent ambitieux.

"Nous voulons réduire au maximum ces coupes dans les effectifs et nous estimons que les négociations autour de l'activité partielle de longue durée (APLD), actuellement en cours, peuvent être un levier de sauvegarde d'emplois comme chez d'autres acteurs de la filière", estime Dominique Ferrachat de la CGT.

"Descendre en-dessous des 500 emplois supprimés serait bien", lance quant à elle Marie-Hélène Miermont, qui mise aussi sur des mesures de départ à la retraite anticipé.

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