La pression sociale ne retombe pas au sein de BVA, l'institut de sondages toulousain qui est dans l'attente d'un repreneur suite à son placement en redressement judiciaire. Pas moins de 24 heures après l'audience au tribunal de commerce de Toulouse, où les quatre candidats potentiels à la reprise ont exposé leur offre, plus d'une cinquantaine de salariés se sont réunis vers 17 heures, jeudi 10 septembre, au métro Balma-Gramont pour afficher leur soutien à l'offre de reprise Xpage, portée par la direction actuelle.

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"Nous nous mobilisons pour rappeler la qualité de l'offre Xpage, qui réunit tous les paramètres de pérennité afin d'assurer la continué et l'avenir de BVA. Xpage, c'est un projet, la connaissance du métier, l'expertise, l'expérience, l'innovation et des garanties sociales", assure Fabien Mouquet, élu au CSE de BVA et présent au rassemblement.

Le logo de Xpage était présent sur tous les salariés mobilisés de BVA, jeudi à Toulouse (Crédits : Rémi Benoit).

Cette mobilisation soudaine, à proximité des bureaux de l'entreprise qui emploie 500 personnes à Toulouse (sur un total de 1 800 salariés dans le monde), s'est tenue en raison de "bruits de couloir" faisant état que l'offre de l'investisseur Alcentra aurait les préférences du procureur et du juge-commissaire, face à celle d'Xpage.

"Nous ne sommes pas là pour critiquer la procédure, ni ses composantes. Nous voulons simplement rappeler au tribunal de commerce de Toulouse que tous les salariés soutiennent l'offre de reprise proposée par la direction actuelle. Un élément crucial d'après nous", ajoute le salarié.

Alcentra avec un cabinet de "restructuration positive"

Effectivement, après avoir pris connaissance des offres des quatre candidats à la reprise, (Xpage, Alcentra, Ginisty et IFOP), le comité social et économique de BVA (CSE), ainsi que les représentants du personnel, se sont positionnés unanimement début septembre en faveur de l'offre Xpage, proposée notamment par Gérard Lopez, l'actuel PDG. A contrario, l'offre d'Alcentra inquiète les salariés.

Le CSE de BVA a publié un nouveau communiqué, jeudi 10 septembre, pour renouveler son soutien au repreneur Xpage (Crédits : Rémi Benoit).

"L'histoire démontre que la stratégie d'Alcentra est de vendre en morceaux toutes les entreprises qu'il détient. C'est un investisseur, son souhait n'est rien d'autre que de récupérer son argent. Mais dans le dossier BVA, il s'est entouré de certaines personnes pour gagner en crédibilité aux yeux du juge-commissaire", estime Fabien Mouquet.

Selon nos informations, en cas de reprise de BVA Group par Alcentra, celui-ci prendrait le contrôle de la société aux côtés du cabinet Alvarez & Marsal, "un cabinet de conseil en transformation d'entreprises et en restructuration positive", comme il se décrit. Pour mémoire, Alcentra connaît bien l'entreprise BVA car tous deux ont signé en 2017 un partenariat en LBO (financement par de la dette) afin d'accompagner le développement de l'entreprise toulousaine. Elle avait ainsi réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros et visait bien plus en 2020, avant la Covid-19.