Aéronautique : les salariés de AAA se mobilisent contre le plan social à Toulouse

À l'appel de la CFDT, des débrayages étaient organisés le 8 septembre sur l'ensemble des sites en France du sous-traitant aéronautique Assistance aéronautique et spatiale (AAA). La société a annoncé un plan de restructuration avec la suppression de plus de 700 postes en France, dont 300 à Toulouse, soit près de la moitié de l'effectif. L'usine de Tarbes perdrait également 78 emplois.
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés devant le site toulousain de AAA.
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés devant le site toulousain de AAA. (Crédits : Rémi Benoit)

"AAA comme Aucun Avenir Assuré", c'est le slogan affiché sur une banderole tenue par quelques salariés devant les locaux du sous-traitant aéronautique, à Toulouse. À l'appel de la CFDT, des débrayages étaient organisés mardi 8 septembre sur l'ensemble des sites en France de la société Assistance aéronautique et spatiale (AAA).

AAA

Débrayage devant le site AAA de Toulouse (Crédits : Rémi Benoit).

Le prestataire de services a annoncé cet été un plan de restructuration qui prévoit la suppression de 719 postes en France sur 1 587, soit plus de 45% des effectifs, après avoir déjà mis fin au contrat d'environ 500 intérimaires.

Le site de Toulouse parmi les plus touchés

AAA dispose d'un siège social dans la région parisienne, de deux usines à Tarbes (Hautes-Pyrénées) et Carquefou (Loire-Atlantique), mais la majeure partie de son effectif travaille sur les sites de ses clients (Airbus, Dassault, Safran, ATR, Latécoère, etc) à la fois à la production et à l'ingénierie.

"Le site de Toulouse figure parmi les plus touchés avec 297 suppressions de postes projetées par la direction (la moitié de l'effectif). AAA est impactée par la baisse des cadences d'Airbus puisque la principale activité réalisée pour le donneur d'ordre est de l'accompagner dans le surcroît d'activité. Ensuite, 139 postes sont menacés à Méaulte (Somme) soit 90% de l'effectif. Les salariés y travaillent exclusivement pour Stelia qui a décidé de reprendre en interne l'essentiel de l'activité", détaillait au début de l'été Julien Da'Rolt, délégué syndical central CFDT.

Lire aussi : Coup de massue à Toulouse où Airbus risque de supprimer 3600 postes

Par ailleurs, la direction projette de supprimer 137 postes sur les sites de l'Ouest (Nantes, Saint-Nazaire). L'usine de Tarbes risque de subir une importante restructuration avec 78 postes en sursis soit plus de 60% de l'effectif.

"Nous voulons casser le plan social"

À Toulouse, ces annonces ne passent pas chez les salariés. Une cinquantaine d'entre eux se sont rassemblés devant le site. "Les négociations autour du plan social ont été réduites de quatre à deux mois. Le plan doit entrer en vigueur dès le mois d'octobre. On a le sentiment que la direction vous nous jeter le plus vite possible dehors", lancent en chœur un groupe de salariés. Ces manifestants espèrent faire plier la direction.

"Nous voulons casser le plan social", lance Brigitte Giro, déléguée syndicale CFDT. Si nous n'y parvenons pas, nous voulons limiter au maximum la casse sociale et obtenir les meilleures conditions de reclassement possibles. Actuellement, toutes les primes de départ sont au minimum légal. Nous demandons également un congé de reclassement d'au moins 12 à 18 mois. Après d'âpres négociations, nous avons obtenu un congé de 5 mois mais ce n'est pas suffisant."

À Carquefou et Méaulte, les salariés mobilisés ont entamé une grève reconductible "tant que le direction ne reverra pas sa copie".

Une diversification possible ?

D'après les syndicats, AAA escompte une perte de 65% de son chiffre d'affaires (qui a atteint 233 millions d'euros en 2018) du fait de la baisse des cadences et de la réinternalisation des charges chez les donneurs d'ordre. Pour autant, Julien Da'Rolt considère que les départs contraints pourraient être évités.

"Les suppressions de postes annoncées sont disproportionnées. Il faut profiter de la mauvaise période pour faire monter en compétences les salariés vers l'avion vert ou des domaines de diversification. Nous sommes convaincus qu'il existe des passerelles entre nos métiers et d'autres filières comme le naval ou l'éolien. Pour le moment la société est exclusivement cantonnée à l'aéronautique. Une tentative de diversification vers le naval et le ferroviaire avait été amorcée mais il faut accélérer le processus et moins dépendre à l'avenir de l'aéronautique."

Lire aussi : Aéronautique : formation, avion vert et protectionnisme... Ce que contient le plan Ader pour la filière d'Occitanie

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 14/09/2020 à 18:44
Signaler
euh oui, les prix de l'immobilier a toulouse vont chuter vu que plus aucun avion ne vole, effectivement... pour certains l'atterrissage va etre dur

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.