Figeac Aéro prévoit de supprimer un tiers de ses effectifs dans le Lot

Le sous-traitant aéronautique Figeac Aéro a annoncé un plan de sauvegarde de l'emploi qui prévoit la suppression de 320 postes sur son siège lotois, soit un tiers de l'effectif. L'entreprise, qui avait déjà supprimé 600 emplois à l'étranger, "n'exclut pas d'autres mesures sur les autres sites du groupe".
L'usine de Figeac représente 70% de l'activité du groupe.

La Tribune l'évoquait dès début juillet : le sous-traitant aéronautique Figeac Aéro vient d'officialiser le lancement d'un plan de sauvegarde de l'emploi concernant son usine de Figeac dans le Lot. Les suppressions d'emplois annoncées sont massives puisque le groupe annonce une "réduction d'effectifs de 320 postes sur un total de 966", ce qui correspond à un tiers des salariés en CDI. L'usine lotoise, qui est le siège social de l'entreprise, concentre 70% de son activité.

Ces derniers mois, Figeac Aéro avait déjà réduit de 30% les effectifs de ses filiales à l'étranger (Etats-Unis, Maroc, Mexique, Roumanie et Tunisie), soit 600 personnes.

Une croissance fulgurante avant la crise

Fondée en 1989 par le dirigeant lotois, la société avait connu depuis une croissance fulgurante, passant de 19 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2000 à 445 millions en 2020.

"Notre taux de croissance annuel moyen depuis 2014 est de 17% contre 5% dans le reste de la filière aéronautique. Nous sommes devenus il y a deux ans le premier sous-traitant européen en termes de taille", souligne Jean-Claude Maillard.

Le groupe avait investi 37 millions d'euros dans une usine du futur à Figeac inaugurée en avril 2019 et qui devait lui permettre d'accompagner la montée en cadence de la fabrication des carters des moteurs Leap pour Safran.

Boeing 737 Max et Covid

Mais le sous-traitant a d'abord été frappé de plein fouet par les difficultés de Boeing sur le 737Max. "Nous avons connu une baisse sur cette activité dès juin 2019 et un arrêt total à partir du mois de décembre. Nous avons aussi subi le décalage de la certification du 777X, les baisses des cadences sur le Boeing 787 et l'Airbus A330, la fin de la montée en puissance de l'A350 et puis l'arrêt de l'A380", relève Joël Malleviale, le directeur financier. La crise de la Covid a ensuite quasiment mis à l'arrêt les usines, générant une perte de trois millions d'euros pour le groupe rien que sur les deux dernières semaines de mars.

"Nous vivons notre quatrième crise aéronautique. Ce sera probablement la plus longue et la plus forte", avait alerté début juillet Jean-Claude Maillard, le PDG de Figeac Aéro.

La direction explique dans un communiqué :

"Figeac Aéro travaillera avec ses partenaires sociaux pour limiter l'impact de ce plan et mettra en place un ensemble de mesures dont les départs volontaires ainsi que l'activité partielle de longue durée pour les activités qui s'y prêtent. Le processus d'information et de consultation avec les partenaires sociaux a débuté en vue de conclure des accords pour une mise en œuvre à partir de janvier 2021.

Le groupe poursuit ses réflexions et n'exclut pas d'autres mesures sur les autres sites pour adapter la structure de coûts au caractère durable de la crise".

Pour les salariés, l'annonce a fait l'effet d'un coup de massue.

"C'est un tiers des effectifs mais il faut rajouter les 147 postes en moins depuis le début de l'année entre le non-renouvellement des CDD et des intérimaires et la suppression de 50 CDI. On arrive alors à 44% de l'effectif en moins. C'est largement au-delà des baisses de cadences annoncées par Airbus et Safran. Les grands donneurs d'ordre tablent plutôt sur une réduction d'activité de 30 à 40%", dénonce Jérémy Gargaros, délégué CGT au sein du groupe.

Pour le moment, aucune journée d'action n'est prévue mais les salariés de Figeac Aéro pourraient défiler le 17 septembre prochain lors de la journée nationale de mobilisation de la CGT.

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Commentaires 3
à écrit le 29/08/2020 à 20:18
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EELV prétend que les pertes d'emplois dans les entreprises aéronautiques seront très rapidement et facilement remplacés par des emplois "verts" et dans la transition écologique, qualifiés, stables, bien payés et situés sur le même territoire. Il n'...

le 30/08/2020 à 10:22
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Le COVID n'est pas du fait d'EELV, arrêtez tous de vous focaliser sur les uns ou les autres, prenez du recul et au lieu de défendre un parti contre un autre demandez vous plutôt enfin à quoi nous servent ils tous.

à écrit le 28/08/2020 à 16:17
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Cela va faire du mal à cette petite ville.

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