Aéronautique : le sous-traitant AAA veut supprimer 300 postes à Toulouse

Le prestataire de services Assistance aéronautique et spatiale (AAA) a annoncé un plan de restructuration de plus de 700 postes en France, dont 300 à Toulouse, soit près de la moitié de l'effectif. L'usine de Tarbes perdrait également 78 emplois.
AAA supprime la moitié de ses effectifs à Toulouse.
AAA supprime la moitié de ses effectifs à Toulouse. (Crédits : Rémi Benoit)

Après Derichebourg, Daher, Airbus, Sogeclair et bientôt Figeac Aéro, un nouveau plan social se profile dans la région toulousaine. Le sous-traitant Assistance aéronautique et spatiale (AAA) compte supprimer 719 postes en France sur 1 587, soit plus de 45% des effectifs, après avoir déjà mis fin au contrat d'environ 500 intérimaires.

Baisse des cadences d'Airbus et internalisation chez Stelia

AAA dispose d'un siège social dans la région parisienne, de deux usines à Tarbes (Hautes-Pyrénées) et Carquefou (Loire-Atlantique) mais la majeure partie de son effectif travaille sur les sites de ses clients (Airbus, Dassault, Safran, ATR, Latécoère, etc) à la fois à la production et à l'ingénierie.

"Le site de Toulouse figure parmi les plus touchés avec 297 suppressions de postes projetées par la direction (la moitié de l'effectif). AAA est impacté par la baisse des cadences d'Airbus puisque la principale activité réalisée pour le donneur d'ordre est de l'accompagner dans le surcroît d'activité. Ensuite, 139 postes sont menacés à Méaulte (Somme) soit 90% de l'effectif. Les salariés y travaillent exclusivement pour Stelia qui a décidé de reprendre en interne l'essentiel de l'activité", détaille Julien Da'Rolt, délégué syndical central CFDT.

Lire aussi : Coup de massue à Toulouse où Airbus risque de supprimer 3600 postes

Par ailleurs, la direction projette de supprimer 137 postes sur les sites de l'Ouest (Nantes, Saint-Nazaire). L'usine de Tarbes risque de subir une importante restructuration avec 78 postes en sursis soit plus de 60% de l'effectif.

Une diversification possible ?

D'après les syndicats, AAA escompte une perte de 65% de son chiffre d'affaires (qui a atteint 233 millions d'euros en 2018) du fait de la baisse des cadences et de la réinternalisation des charges chez les donneurs d'ordre. Pour autant, Julien Da'Rolt considère que les départs contraints pourraient être évités.

"Les suppressions de postes annoncées sont disproportionnées. Il faut profiter de la mauvaise période pour faire monter en compétences les salariés vers l'avion vert ou des domaines de diversification. Nous sommes convaincus qu'il existe des passerelles entre nos métiers et d'autres filières comme le naval ou l'éolien. Pour le moment la société est exclusivement cantonnée à l'aéronautique. Une tentative de diversification vers le naval et le ferroviaire avait été amorcée mais il faut accélérer le processus et moins dépendre à l'avenir de l'aéronautique."

La direction estime que 40% des effectifs pourraient bénéficier du dispositif d'activité partielle longue durée.

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