Toulouse sera fixée sur son sort ce jeudi 2 juillet. Airbus doit présenter dans la matinée aux syndicats la répartition site par site en France des 5 000 suppressions de postes annoncées mardi par l'avionneur européen lors d'un comité de groupe européen.
A la veille de cette journée cruciale, le DRH du groupe, Thierry Baril, a pris la parole : "Nous tenons à être transparent, honnête et simplement faire face à la réalité. Il était important de présenter le chiffre qui ne sera peut-être pas le volume définitif parce que des solutions seront à trouver pour éviter le type de départ que nous ne souhaitons pas".
Avant d'ajouter que les départs contraints n'étaient pas "dans la culture" d'Airbus. Une réponse directe aux syndicats qui sont montés au créneau mardi soir dès l'annonce du plan social. "Il est hors de question qu'il y ait des licenciements contraints à Airbus, c'est notre ligne rouge. L'entreprise est solide avec un carnet de commandes plein. Cette crise est conjoncturelle. Nos activités vont reprendre et il faut garder tous les salariés dans l'entreprise", faisait valoir ainsi Jean-François Knepper, délégué syndical central FO Airbus, syndicat majoritaire dans les usines.
Le chômage partiel longue durée parmi les pistes envisagées
De son côté, le ministère de l'Économie a jugé "excessif" l'ampleur du plan social présenté par Airbus. Plusieurs pistes sont envisagées pour réduire l'impact sur l'emploi. L'État a notamment mis en place un dispositif de chômage partiel longue durée (Arme) avec une prise en charge de 85% de l'indemnité versée par l'entreprise.
"Si nous appliquons des solutions de chômage partiel longue durée au cours des prochains mois dans un secteur type A320, un millier d'emplois pourraient être sauvés. Notre gouvernement nous aide énormément sur des fonds pour développer des projets de R&D et nous pensons que cela peut sauver 500 emplois. Nous serions donc plutôt à 1 500 postes en équivalent qu'à 2000", a évalué Thierry Baril.
Un peu plus tôt mardi, le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait déclaré que les dispositifs d'aides gouvernementaux devraient permettre de "sauver" 2.000 emplois, sur les 5.000 postes que l'avionneur entend supprimer en France.
32 000 salariés travaillent au sein d'Airbus Avions à Toulouse. Le DRH d'Airbus n'a pas voulu dévoiler avant l'heure l'impact du plan de restructuration pour la Ville rose. "Je dois l'exclusivité à nos partenaires sociaux", a-t-il commenté. Mais le responsable a indiqué que "par principe, l'ensemble des fonctions sont impactées par un tel plan". Même si "les activités industrielles sont les premières touchées" par la réduction de la production d'avions de 40% annoncée par le donneur d'ordre, "tout le reste des fonctions sont impactées", a-t-il précisé. Les négociations avec les partenaires sociaux doivent s'étaler jusqu'à la fin du mois d'octobre.
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