Airbus Defence and Space va désormais supprimer 464 emplois en France

Après avoir annoncé la suppression de plus de 400 emplois en février au sein de sa division Defence and Space, Airbus a fait savoir que cette restructuration des effectifs serait plus importante que prévue avec la casse économique causée par la crise sanitaire. Le nombre d'emplois menacés directement dans la Ville rose devrait être connu mercredi 24 juin à l'issue d'un CSE. Les détails.
Airbus Defence and Space va supprimer 464 emplois en France dans les 18 mois à venir.

Dans un courrier adressé aux salariés que La Tribune s'est procuré, Guillaume Faury explique qu'un plan d'adaptation va être prochainement annoncé d'ici à fin juillet pour permettre à Airbus de traverser une crise qui s'annonce longue et profonde.

Lire aussi : Airbus va prendre des "décisions difficiles", "amères", "mais nécessaires pour protéger son avenir" (Guillaume Faury, CEO)

"Notre plan de charge est également devenu structurellement très inférieur à nos effectifs. Dit simplement: nous avons encore des mesures à prendre pour retrouver notre équilibre industriel et financier", écrit-il.

Si le CEO de l'avionneur européen pointe principalement du doigt la division de l'aviation commerciale à travers ses propos, la division Defence and Space ne va pas échapper à cette réorganisation des effectifs.

"Aucun fondement économique"

Avant que la crise sanitaire ne touche l'Europe, Airbus avait déjà annoncé la suppression de 2 362 pour sa division spatiale, dont 404 en France et plus particulièrement 260 postes à Toulouse. Mais lors d'un comité européen sur le périmètre de cette filiale vendredi 19 juin au matin, la direction a annoncé une révision à la hausse de ce plan de réorganisation des effectifs avec, désormais, la suppression de 2 664 postes en Europe d'ici fin 2021. Par conséquent, ce sont maintenant 464 emplois qui vont disparaître en France dans les 18 prochains mois. Toulouse sera-t-elle concernée ? Les syndicats s'attendent à obtenir à un découpage précis des postes visés dès ce mercredi 24 juin, lors d'un CSE central d'Airbus Defence and Space. En attendant, cette décision passe mal dans leurs rangs.

"La direction profite de la crise sanitaire pour gagner en productivité, car leur décision ne repose sur aucun fondement économique. Si dans certains pays il y a peut-être une baisse de charges de travail, en France nous ne la ressentons pas réellement, avec des besoins en télécommunication et dans le domaine militaire toujours aussi importants. D'ailleurs, nos clients institutionnels nous soutiennent avec des budgets à la hausse", critique Emmanuel Gauchy, le délégué syndical de la CGT au sein d'Airbus Defence and Space, contacté par La Tribune.

S'il est impossible de vérifier la dernière affirmation du représentant du personnel, hormis le fait que l'agence spatiale européenne (ESA) a bien augmenté ses budgets en la matière, en revanche du côté de la CFE-CFC la position est plus nuancée.

"Cette décision, qui a été prise initialement avant la Covid-19, doit permettre à la division militaire et spatiale de retrouver une rentabilité suffisante. Comme justification, la direction a mis en avant la baisse des commandes dans le marché spatial ces dernières années, ce qui n'est pas faux. Néanmoins, celui-ci est en train de repartir et nous ne sommes pas inquiets pour le plan de charges à court et moyen termes. Mais la crise sanitaire est passée par là et nous avons un gros problème de cash au sein du groupe, alors que celui-ci était apporté principalement par les ventes d'avions, celles-ci chutent", analyse Thierry Préfol de la CFE-CGC, qui estime que la filiale contribue à l'effort en raison de la mauvaise santé de la division de l'aviation commerciale.

Le délégué syndical craint ainsi un effet ciseaux avec une forte montée en charges dans les mois et années à venir, tout en ayant à faire face à une réduction des effectifs, comme ils ont connu en 2014-2015. Depuis le début de l'année 2020, en plus du gel des recrutements, déjà 96 départs naturels en France n'ont pas été remplacés selon nos informations. Il resterait donc encore 368 postes à supprimer et en interne, les syndicats poussent pour obtenir des indemnités incitatives au départ plutôt que des licenciements économiques secs.

Lire aussi : En pleine croissance, Airbus Defence and Space construit un nouveau siège à Toulouse

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Commentaires 2
à écrit le 22/06/2020 à 19:52
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nokia,airbus defense,alsthom,que fait lemaire?pas grand chose alors le discours macronique sur le patriotisme economique nada.

à écrit le 22/06/2020 à 18:23
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Et quand on verra les suppressions des postes dans Airbus en Allemagne aussi?

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