Bosch Rodez : "Il est évident qu’il va y avoir un plan social"

Le maire de Rodez et président de l’agglomération, Christian Teyssèdre, regrette le comportement de certains membres du gouvernement. Pour lui, si ce "diesel bashing" se poursuit, il est évident que l’usine Bosch de Rodez sera amenée à réduire ses effectifs. Entretien.
Le maire de Rodez et président de l'agglomération, Christian Teyssèdre, se confie sur l'avenir du site.
Le maire de Rodez et président de l'agglomération, Christian Teyssèdre, se confie sur l'avenir du site. (Crédits : DR / Pierrick Merlet)

La Tribune : Que représente pour le territoire cette usine implantée depuis 1962 dans le parc d'activités de Cantaranne, à Onet-le-Château, dans la périphérie de Rodez ?

Christian Teyssèdre : Elle n'est autre que le premier employeur de l'agglomération et même du département de l'Aveyron avec plus de 1 500 emplois aujourd'hui. Preuve de son importance pour la population locale, elle est surnommée "La Bosch". Nous attachons donc beaucoup d'importance au maintien de cette activité industrielle dans le département.

Quel regard portez-vous sur l'avenir de cette usine qui comptait 2 300 salariés il y a encore quelques années ?

C'est inquiétant... Tout d'abord, la part des immatriculations diesel en France est passée de 70% à 35% en quelques années. Il faut ajouter à cela les déclarations des ministres Benjamin Griveaux, Agnès Buzyn, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin, dans lesquelles ils disent que le diesel tue. Ce "diesel bashing" a un impact très fort sur l'opinion publique. Or, il y a une confusion très forte entre les anciens moteurs diesel et les nouveaux. Ces derniers polluent 15 fois moins que les précédents modèles. Il est regrettable que le gouvernement lâche une technologie française performante sur le diesel.

Pour cette raison, vous avez écrit le 13 février, avec d'autres élus locaux, au Premier ministre, pour demander que les véhicules équipés de ces moteurs adaptés aux nouvelles normes européennes sur les émissions de CO2 soient éligibles à la vignette Crit'Air 1 (actuellement les véhicules diesel sont au mieux au niveau 2, ndlr) ?

Exactement. La priorité est que le gouvernement tranche sur ce sujet. J'ai dit à la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher venue sur place le 26 février "Soyez en concordance avec la politique européenne". Si ce n'est pas le cas, cela veut-il dire que les normes européennes sont des mauvaises normes ?

Que pensez-vous des pistes actuellement étudiées pour diversifier les activités de l'usine ruthénoise ?

Elles vont dans le bon sens mais cela sera insuffisant... Le marché du diesel a encore perdu 4 points de parts de marché sur les six derniers mois en France. Si cela continue comme ça, il est évident qu'il va y avoir un plan social à Rodez ! La phase transitoire jusqu'en 2021 négociée entre les syndicats et la direction sera alors rattrapée par la vie réelle. L'usine ne tiendra pas jusque là. Je ne vois pas comment on peut échapper à ce plan social.

Lire aussi : Enquête : Rodez redoute la fermeture de "La Bosch"

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