Les Laboratoires Pierre Fabre annoncent un plan social

Le groupe pharmaceutique va supprimer son activité de promotion des médicaments vendus sans ordonnance et destinés au grand public. Le plan social vise 81 visiteurs médicaux répartis à travers tout le pays et dont la moyenne d’âge est de 50 ans.
Les manifestants devant le siège des Laboratoires Pierre Fabre, à Castres, lors de la journée de mobilisation du 19 février.
Les manifestants devant le siège des Laboratoires Pierre Fabre, à Castres, lors de la journée de mobilisation du 19 février. (Crédits : DR)

Ce mardi 19 février, ils étaient une soixantaine de salariés devant le siège social des Laboratoires Pierre Fabre à Castres (Tarn). L'objet de la manifestation ? La suppression par le groupe de l'activité de promotion médicale de Pierre Fabre Santé Information.

Réorientation stratégique

Cette division en charge de la santé grand public emploie 81 personnes réparties sur toute la France. Des salariés qui font la promotion de médicaments vendus sans ordonnance auprès des médecins généralistes et voient aujourd'hui leur emploi menacé. En décembre dernier, la direction du groupe tarnais annonçait que cette activité de promotion médicale "n'est plus viable économiquement en raison des déremboursements, des baisses de prix récurrentes et du développement des génériques" affectant son portefeuille depuis cinq ans.

Le groupe souhaite désormais se concentrer sur le marché de l'automédication en investissant massivement dans la communication directe au consommateur via des publicités notamment. Une stratégie censée améliorer la compétitivité qui passe mal pour les 81 salariés concernés. Alors que la moyenne d'âge est de 50 ans, seuls une dizaine d'entre eux pourraient faire l'objet d'un reclassement.

"Certains travaillent dans le groupe depuis 20 ans, voire 30 ans. Retrouver un emploi dans le secteur de la visite médicale, à cet âge, c'est compliqué", commente Stéphane Martin, responsable syndical CFE-CGC.

D'un plan de départ à un autre ?

Pour les salariés de cette activité, il s'agit désormais de négocier un plan de départ dans de bonnes conditions. En 2015, le groupe, deuxième laboratoire dermo-cosmétique dans le monde derrière L'Oréal, deuxième groupe pharmaceutique privé en France et leader des produits vendus sans ordonnance en pharmacie, avait déjà connu un plan social. "550 personnes étaient concernées, les modalités de départ étaient bien supérieures à celles proposées aujourd'hui et c'est ce que nous souhaitons a minima", souligne Stephane Martin.

" Nous demandons un congé de reclassement externe le plus long possible pour permettre aux salariés de se reformer à un métier, des moyens financiers pour accompagner les salariés en formation et une indemnité financière supra-légale supérieure à la convention pharmaceutique. Aujourd'hui le dialogue a été constructif, maintenant nous attendons des avancées significatives et nous sommes prêts à nous remobiliser si les négociations n'avancent pas ", rajoute-t-il.

Du côté de la direction, on entend "privilégier la voie du dialogue". Les Laboratoires Pierre Fabre annonçaient, dans un communiqué, discuter de la mise en place de solutions, et parmi elles "un dispositif de cessation anticipée d'activité et un plan de départs volontaires qui faciliterait les reclassements internes".

Une réponse qui ne satisfait pas tout le monde : "Les mesures annoncées par la DRH ne sont pas au niveau. Nous n'avons aucune visibilité sur le nombre d'emplois que nous pouvons sauver et aujourd'hui nous craignons le plan Pierre Fabre Transformation", souligne Frédéric Fabre, délégué syndical CGT. Le projet qui doit être présenté au printemps prochain pourrait être, comme le craint le syndicaliste, "celui de la casse sociale".

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