Les salariés de Safran Engineering Services craignent d'être vendus à une SSII

Le groupe Safran s'apprête-t-il à vendre sa branche d'ingénierie ? À Blagnac, où cette dernière emploie 800 salariés, les syndicats et les salariés ne cachent pas leur inquiétude. La direction du groupe qui refuse de s'exprimer doit se prononcer sur le sujet d'ici à la fin de l'été.
Le nouveau site de Safran à Blagnac inauguré en septembre 2016.

"Depuis quelques semaines, les rumeurs se font de plus en plus insistantes. Des confrères qui travaillent dans des SSII comme Alten ou Assystem nous interpellent en nous disant 'On va vous racheter!'", confie Serge Cumerlato, délégué CFE-CGC central au sein de Safran Engineering Services (SES) à Blagnac.

La branche d'ingénierie du groupe aéronautique emploie 1 800 salariés en France sur cinq sites (Blagnac, Paris-Saclay, Bordeaux, Bordes dans les Pyrénées-Atlantiques et Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône). Avec 800 salariés, le site de Blagnac est le plus important de Safran Engineering Services. Ses salariés forment aussi la majorité de l'effectif du nouveau siège flambant neuf du groupe à Blagnac, inauguré en septembre dernier, et qui compte au total 1 300 collaborateurs.

"400 postes supprimés en 1 an et demi"

Avec la fin des grands programmes avions d'Airbus, Safran Engineering Services avait déjà entamé des réductions d'effectifs :

"En un an et demi, 800 postes ont été supprimés : 400 au sein de Safran et 400 au sein des sous-traitants. Mais aujourd'hui, malgré un taux de rentabilité de 4 % en France, la direction nous parle toujours de faire baisser les charges. Les grands donneurs d'ordre comme Airbus font aussi jouer la concurrence pour faire baisser les coûts", poursuit Serge Cumerlato.

Joint-venture, vente ou maintien dans le groupe ?

Plusieurs pistes sont examinées par Safran concernant sa branche ingénierie, selon les syndicats. "On nous dit que plusieurs options sont étudiées : le maintien de la société dans le groupe, une joint-venture avec une autre société mais aussi de vente à une SSII (société de services en ingénierie informatique). La vente à une SSII inquiète les salariés car l'avantage d'un grand groupe comme Safran est qu'il est toujours possible de recaser les salariés dans un nouveau service, ce qui est plus difficile dans une petite société", avance Patrick Dunglas, délégué central FO au sein de la société.

"Les salariés de Safran bénéficient d'un intéressement, d'un plan épargne retraite et d'autres avantages qui représentent 8 000 euros de revenus par an pour chaque salarié. Pour faire baisser ses charges, la direction ne peut pas revenir sur ces acquis sociaux. Dans une SSII, on ne pourra jamais retrouver cela", abonde Serge Cumerlato.

Les salariés craignent enfin "une vente à la découpe" de la branche ingénierie, Safran ne conserverait que les segments les plus rentables de l'activité. La direction du groupe, qui n'a pas souhaité commenter ce sujet, devrait selon les syndicats faire une annonce aux salariés d'ici à la fin de l'été sur le devenir de Safran Engineering Services. En attendant, les organisations syndicales font depuis le début de la semaine un tour des sites pour répondre aux questions des salariés.

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Commentaire 1
à écrit le 28/07/2018 à 23:20
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Finallement, ça a été fait en partie. Reste à voir ce que deviendront les collegues restants.

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