Pourquoi les salariés de Météo France font grève

L'intersyndicale CGT-Solidaires-FO a appelé à la grève samedi et jusqu'au 14 juin pour protester contre 350 suppressions de postes à Météo France. La direction de Météo France réplique qu'il s'agit de départs à la retraite non renouvelés.
350 départs à la retraite ne seront pas remplacés à Météo France entre 2017 et 2021.

En restructuration depuis 2008, Météo France connaît des grèves récurrentes de ses employés qui tentent d'empêcher la diminution de l'effectif. Une partie des employés sont à nouveau être en grève depuis le 11 juin et jusqu'au mardi 14 juin dans le but de dénoncer les suppressions d'emplois induites par le contrat d'objectifs et de performance (Cop). Prévu pour être signé en septembre, ce Cop s'étendra de 2017 à 2021.

"Nous dénonçons la volonté de la direction de réduire les moyens humains et de mettre en place l'automatisation de la prévision météorologique qui va supprimer l'expertise humaine dans sa totalité, déplore Hélène Hérault, secrétaire générale adjointe du syndicat Solidaires au Centre départemental de météorologie de La Roche-sur-Yon.

Les réorganisations de 2008 ont entraîné la réduction des moyens et de l'expertise humaine de terrain. Ce programme prévoit une nouvelle suppression de 350 emplois (sur les 3 000 que compte l'établissement public, NDLR) dans les cinq ans à venir."

Impossible à ce jour de connaître le nombre de personnes concernées au centre départemental de météorologie de Toulouse. Mais, dans ces conditions, "Météo France n'aura bientôt plus les moyens de faire fonctionner le service public", déplore l'intersyndicale CGT-Solidaires-FO.

Pas de licenciement selon la direction

Face aux inquiétudes syndicales, la direction de Météo France rappelle "qu'il n'y aura pas de licenciement et que chacun gardera son emploi".

"La direction s'est engagée à ce qu'il n'y ait pas de mobilité forcée. Il s'agira simplement du non-remplacement des départs à la retraite et de l'adaptation des contenu des postes", précise François Lalaurette, directeur des opérations pour la prévision au Centre départemental de la météorologie de Toulouse.

Concernant l'automatisation de la prévision, François Lalaurette affirme que "l'expertise humaine reste primordiale, notamment quand on parle de vigilances ou de sécurité des personnes et des biens. Elle sera concentrée sur l'expression et l'échange avec les principaux usagers, comme la sécurité civile et la préfecture en cas de crise."

À l'avenir, une baisse des moyens est malgré tout à prévoir selon ce cadre de Météo France qui estime que "le niveau d'investissement ne pourra peut-être pas être maintenu au même niveau que les années précédentes". Cependant, "nous tenterons de diriger les subventions vers les secteurs qui généreront les plus-values les plus importantes, expose-t-il. Plutôt que d'essayer de faire un effort d'investissement sur la partie de la production automatique de données, ce sera l'expertise humaine qui sera mise en avant."

L'intersyndicale a sollicité un rendez-vous avec le ministère de l'Écologie et du développement durable, le 24 juin, date à laquelle une manifestation nationale sera organisée à Paris.

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