La CGT Airbus Group dénonce "la boulimie des actionnaires et des cadres dirigeants"

Alors qu'Airbus Group vient d'annoncer un chiffre d'affaires en hausse de 5% à 60,7 milliards d'euros, la CGT met en avant "l'investissement et le savoir-faire des salariés" à l'origine de ces bons résultats. Le syndicat souhaite que les bénéfices du groupe servent "davantage au progrès social qu'aux actionnaires et aux dirigeants".

Airbus Group n'a jamais été aussi dynamique. Des résultats record annoncés ce vendredi 27 février, un carnet de commandes rempli... L'objectif de Tom Enders d'atteindre 10 % de marge opérationnelle est en bonne voie. Mais, pour Michel Molesin, coordinateur CGT Airbus Group, "nous ne pouvons pas accepter que ces résultats se fassent alors que les conditions de travail se dégradent".

"Privilégier le progrès social"

"On nous dit qu'il faut continuer à faire des efforts. Mais on s'aperçoit qu'ils servent à rémunérer les actionnaires et les dirigeants qui vont voir leurs dividendes doubler en 3 ans. Cela pourrait servir à un progrès social." Et le syndicaliste de rappeler que la direction du groupe a fait part de son souhait d'allonger le temps de travail des cadres pour améliorer les performances de la société.

"Pour les non‐cadres, notamment en production, la direction veut imposer des « optimisations » du temps de travail. C'est une pure provocation. Pour assouvir la boulimie des actionnaires et des cadres dirigeants, les salariés devraient encore dégrader leur condition de travail !", constate un communiqué du syndicat.

La CGT pense au contraire qu"il faudrait aller vers une diminution du temps de travail". Selon le syndicat, cela permettrait d'améliorer les conditions de travail - "nous voyons beaucoup de situation de stress", assure Michel Molesin - mais aussi de créer de l'emploi au niveau national. "Lorsque l'on parle de responsabilité sociale des entreprises, c'est aussi ça", justifie le coordinateur CGT Airbus Group.

Où vont les aides de l'État ?

"Nous sommes extrêmement fiers des résultats du groupe et de la qualité de notre production, souligne Michel Molesin. Mais nous avons également des inquiétudes au niveau industriel. La direction freine le lancement de nouveau programme car le retour sur investissement est très long et que c'est incompatible avec les intérêts du marché. Si on ne relance pas la R&D, à terme, cela peut engendrer une perte de savoir-faire de nos bureaux d'études."

Le syndicat s'interroge également sur le rôle de l'État, "qui s'est fortement désengagé du groupe en 2013 mais qui reste un très gros client. De plus, les aides du Pacte de responsabilité ou du Crédit impôt recherche bénéficient en fait aux actionnaires."

Les négociations concernant le temps de travail ont débuté lundi 23 février et vont se poursuivre le 5 mars. Selon la CGT, "des négociations salariales pourraient suivre fin mars - début avril".

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