Airbus finalise à Toulouse la sonde Juice avant son long périple vers Jupiter

La sonde européenne Juice doit s'élancer le 14 avril prochain pour un périple de huit années avant d'atteindre l'orbite de Jupiter et partir à la découverte de ses lunes. Avant le grand départ, Airbus finalise depuis Toulouse le vaisseau spatial qui comprend pour la première fois deux coffres-forts pour protéger l'électronique des gigantesques radiations attendues au cours de la mission.
Construite par Airbus, la sonde européenne Juice doit s'élancer le 14 avril prochain pour un périple de huit années avant d'atteindre l'orbite de Jupiter et partir à la découverte de ses lunes.
Construite par Airbus, la sonde européenne Juice doit s'élancer le 14 avril prochain pour un périple de huit années avant d'atteindre l'orbite de Jupiter et partir à la découverte de ses lunes. (Crédits : Airbus DS)

La sonde européenne Juice vit ses derniers instants à Toulouse. Début février, le vaisseau spatial quittera la salle blanche de son constructeur Airbus pour rejoindre le pas de tir à Kourou et se préparer à un décollage espéré le 14 avril prochain à bord d'un lanceur Ariane 5. Commencera alors une longue odyssée de huit années avant d'atteindre l'orbite de Jupiter et partir à la découverte de ses lunes.

3,5 tonnes de carburant à bord

« Ariane 5 est notre lanceur le plus puissant mais il n'est pas en mesure d'envoyer la sonde directement vers Jupiter. Durant les premières années de la mission, nous allons devoir réaliser plusieurs manoeuvres gravitationnelles en survolant Venus et plusieurs fois la Terre pour prendre de la vitesse et rejoindre finalement Jupiter durant l'été 2031 et commencer les observations » , explique Giuseppe Sarri, responsable du projet Juice au sein de l'Agence spatiale européenne.

« Ces assistances gravitationnelles permettent aussi de minimiser la quantité de carburant nécessaire pour la mission », complète Cyril Cavel, chef de projet Juice chez Airbus Defence and Space. Même s'il faudra tout de même embarquer 3,5 tonnes de carburant à bord, soit plus de la moitié de la masse du vaisseau spatial de 6,2 tonnes. La gestion du carburant sera aussi cruciale pour la durée de la mission qui doit durer au moins quatre années.

Des coffres-forts face à la puissance des radiations

Au-delà de l'autonomie en carburant et des températures extrêmes traversées au cours du périple (de 250°C lors du survol de Venus à -230°C autour de Jupiter), le principal défi technique de la mission a été pour Airbus de protéger le vaisseau spatial des gigantesques radiations attendues au cours du voyage.

« L'une des particularités de cette mission est que la sonde va devoir survivre à un environnement radiatif très agressif. Autour de Jupiter, la sonde va être bombardée en permanence par des particules à très haute énergie et très haute vitesse qui vont venir frapper les surfaces externes du satellite, impacter les équipements internes et progressivement les endommager », décrit Cyril Cavel.

Pour limiter ce phénomène, Airbus a développé pour la première fois un système de coffres-forts ( le premier est placé sous l'antenne, et le second à l'arrière de la sonde) blindés au plomb pour protéger les équipements les plus sensibles et en particulier l'électronique ces radiations. « Les 150 kg de plomb sur le satellite permettent de freiner ce processus pour que la sonde puisse réaliser l'ensemble de ses objectifs scientifiques avant que les dommages soient trop importants », ajoute le chef de projet.

Les ingénieurs de la mission ont également calculé avec précaution toutes les étapes du circuit pour atténuer l'impact de ces bombardements de particules. « Nous avons un budget global de radiations pour l'ensemble de la mission et nous essayons de minimiser le temps passé à une certaine distance de Jupiter en fonction de la dose de radiation reçue », décrypte Nicolas Altobelli, responsable de la mission Juice au sein de l'Agence spatiale européenne. Raison pour laquelle le vaisseau spatial ne va survoler que deux fois la lune Europe, dont le champ magnétique est très important.

400 ans après les premières observations de Jupiter par Galilée, la sonde Juice collectera grâce à dix instruments scientifiques des données pour éclairer la compréhension de Jupiter et de ses trois principales lunes (Ganymède, Europe et Callisto). Sous d'épaisses couches de glace, ces dernières pourraient abriter d'immenses océans ayant pu voir des formes de vie se développer. « Jupiter est une planète géante gazeuse, comme il en existe énormément dans l'univers. Ce phénomène physique, qui permet de garder de l'eau liquide sous la surface est peut-être l'un des habitats les plus répandus dans l'univers », conclut Nicolas Altobelli.

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Commentaire 1
à écrit le 21/01/2023 à 10:46
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Bonjour, Espérons sue tous ce passera bien... Car dernièrement ils semblerait qu'ils y est quelque problème avec la fiabilité des fusées... Dans tous les cas bon voyage a cette sonde.... Jupiter s'est pas la porte a côté...

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