L'aéroport d'Auch veut devenir un hub énergétique pour les mobilités décarbonées

L'aéroport d'Auch, qui s'est déjà diversifié ces dernières années en accueillant des activités industrielles et des formations, s'apprête à entamer une nouvelle mue. La plateforme gersoise aimerait se positionner comme un hub énergétique pour les mobilités décarbonées. Plusieurs pistes sont étudiées : lancer de nouvelles lignes dans le Sud-Ouest à bord d'avions à hydrogène ou électriques, former les futurs pilotes et favoriser les essais de ces nouveaux aéronefs, installer des panneaux photovoltaïques et des bornes pour recharger les voitures, les bus ou les vélos électriques...
L'Aéroport d'Auch s'est équipé en 2021 d'une borne pour la charge d'avions électriques.
L'Aéroport d'Auch s'est équipé en 2021 d'une borne pour la charge d'avions électriques. (Crédits : Aéroport Auch)

Il n'y a pas que les grands aéroports qui réfléchissent à leur mue face à la pression environnementale. Dans le Gers, l'aéroport d'Auch a réuni mi-septembre des élus, des avionneurs, des compagnies aériennes, des énergéticiens et des universitaires pour définir des pistes pour dynamiser l'aéroport en misant sur les mobilités décarbonées.

Plus de 200 emplois avec l'activité industrielle

L'aéroport d'Auch ne dispose pas de lignes commerciales mais enregistre chaque année 13.000 à 14.000 mouvements, principalement pour l'aviation d'affaires et de loisirs. La plateforme s'est déjà diversifiée ces dernières années en accueillant sur ses 69 hectares de terrains des activités industrielles qui rassemblent plus de 200 emplois.

« Nous hébergeons JCB Aero, filiale d'Amac Aerospace avec 140 personnes spécialisées dans l'aménagement intérieur des avions VIP mais aussi la société RTE pour l'entretien des lignes haute tension sur le Sud-Ouest de la France et le Massif central ainsi qu'un centre de télétravail Météo-France. Par ailleurs, nous accueillons des formations de pilotes professionnels mais également la société Eforsa qui est la première école de formation de pompiers d'Aéroport de France », décrit David Bidou, directeur de l'aéroport d'Auch-Gers.

Lire aussiExclusif : JCB Aero, qui aménage les A380 d'Emirates, s'installe à Auch et prévoit la création de dizaines d'emplois

L'aéroport s'est déjà ouvert ces dernières années aux nouvelle mobilités en accueillant une campagne d'essais de la startup Airseas qui a mis au point une aile automatisée pour tracter les navires et leur faire économiser 20% de carburant. Depuis 2021, la plateforme s'est dotée également d'une borne pour recharger les avions électriques.

Lire aussiAirseas met au point une aile qui fait économiser 20% de carburant aux navires

De nouvelles lignes grâce aux petits avions "verts"

Plusieurs pistes ont émergé pour positionner la plateforme sur les nouvelles mobilités. L'aéroport gersois est situé à 45 minutes de Toulouse où les projets d'avions électriques ou à hydrogène se multiplient : Aura Aero planche sur un avion électrique de 19 places, Blue Spirit Aero aimerait faire voler un aéronef de 4 places à hydrogène... sans compter les startups étrangères qui implantent leur R&D dans la Ville rose pour développer cette aviation décarbonée (H3 Dynamics, Universal Hydrogen, ZeroAvia).

Lire aussiToulouse au coeur de la bataille pour l'aviation à hydrogène

« On pourrait imaginer grâce à ces nouveaux aéronefs de nouvelles lignes qui ne rentreront pas en concurrence avec celles qui existent déjà ou les lignes de transport ferroviaire », a expliqué David Bidou lors d'une présentation le 29 novembre aux journées Maele organisées durant le salon Aeromart. Parmi ces nouveaux lignes étudiées lors de l'atelier, figurent Biarritz, La Rochelle, Montpellier, Bordeaux, Barcelone, Andorre ou encore l'accès à des stations de sports d'hiver en VTOL. L'aéroport pourrait aussi être utilisé pour développer des essais sol et vol, former les futurs pilotes ou encore créer un centre de maintenance pour ces nouveaux aéronefs.

Recharger des véhicules électriques

Autre piste, se servir de la plateforme aéroportuaire pour l'avitaillement des véhicules terrestres. Grâce à l'installation de panneaux photovoltaïques, il serait possible de recharger en heures creuses les bus de ville, les camions poubelle ou les ambulances. L'installation de bornes permettrait la recharge des voitures et vélos électriques.

« L'aéroport envisage aussi de pouvoir s'équiper d'une production photovoltaïque de l'ordre de dix mégawatts qui correspondrait à environ une vingtaine d'avions électriques légers, cinq bus et 200 véhicules terrestres. Les aéroports, on le sait, sont très recherchés pour leur surface au sol. On pourrait imaginer dans un premier temps des bornes de recharge électrique et dans un second temps des bornes de recharge hydrogène », développe David Bidou.

Toutes ces propositions vont être examinées par le syndicat mixte (composé de la CCI, de l'agglomération et du département du Gers) gestionnaire de l'aéroport dans les prochains mois.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.