Aéronautique : Mecaprotec investit plus de 15 millions d'euros pour suivre la remontée des cadences

Après avoir vu chuter son chiffre d'affaires de 47 à 28 millions durant la crise sanitaire, Mecaprotec doit désormais se mettre en ordre de bataille pour la remontée des cadences et la consolidation du secteur aéronautique. Le leader français du traitement de surface sur pièces élémentaires va investir plus de 15 millions d'euros pour faire grandir ses 13 sites dans l'Hexagone et vient de finaliser l'acquisition en Charente-Maritime de Metal Chrome.
Mecaprotec compte 1.000 collaborateurs sur 13 sites de production.
Mecaprotec compte 1.000 collaborateurs sur 13 sites de production. (Crédits : Mecaprotec)

La consolidation du secteur aéronautique ne concerne pas que les fabricants de pièces et les équipementiers. Début octobre, La Tribune mettait en lumière à travers une série de graphiques les grandes manoeuvres au sein de la filière entre la naissance du géant Mecachrome et les ambitions internationales de Latécoère.

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« Les acteurs de la mécanique se sont consolidés pour atteindre une taille critique. Il en est de même pour les activités complémentaires comme le traitement de surface. Il existait un certain nombre d'acteurs en France et à l'international et les clients ont exprimé le souhait de massifier leurs programmes achats. Il faut donc que les activités de traitement de surface se consolident pour répondre aux attentes des clients », fait remarquer Pierre Bares, directeur général de Mecaprotec.

Cette entreprise familiale née en 1985 à Muret, au sud de Toulouse, s'impose aujourd'hui comme le leader français du traitement de surface sur les pièces élémentaires dans l'aéronautique. La société réalise le traitement chimique des métaux par voie humide, le contrôle non-destructif des pièces et l'application de revêtements de peinture pour les grands constructeurs aéronautiques français Airbus et Dassault, et à l'international pour Bombardier et Embraer.

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Nouvelles filiales en Charente-Maritime et dans les Hauts-de-France

Après avoir vu chuter son chiffre d'affaires de 47 à 28 millions entre 2019 et 2020 avec la crise sanitaire, Mecaprotec espère retrouver son niveau d'avant-crise dès 2023 et a lancé un plan d'investissement de plus de 15 millions d'euros pour atteindre un chiffre d'affaires de 60 millions en 2025.

Pour continuer à grandir, Mecaprotec a réalisé une première opération de croissance externe en août dernier avec l'acquisition de la société Metal Chrome, basée à Rochefort, qui est devenue Mecaprotec Charente-Maritime. « C'est une société très complémentaire puisqu'elle est également positionnée sur le traitement de surface mais elle plutôt spécialisée sur les pièces de grandes dimensions, qui peuvent aller jusqu'à huit mètres de long sur trois mètres de haut », précise Pierre Bares. Pour le dirigeant, ce rachat permet aussi de renforcer son positionnement géographique sur l'arc atlantique. Mecaprotec avait déjà créé une filiale en Loire-Atlantique après le rachat en 2017 de la société nantaises Astec.

Depuis janvier 2022, Mecaprotec a aussi lancé une filiale dans les Hauts-de-France qui regroupe une usine à Lille dédiée au traitement de surface et un site sur le parc aéronautique de Méaulte pour faire des activités de montage de petits équipements.  Ces nouveaux sites ont vocation à accompagner la remontée des cadences notamment d'Airbus Atlantic dans la région.

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Robotisation des sites toulousains

Sur ses sites toulousains, la société va aussi investir lourdement dans des machines pour suivre la reprise d'activité de grande ampleur annoncée par Airbus. L'avionneur européen envisage de passer à un rythme de production de 65 A320 NEO par mois début 2024 et des études sont déjà en cours pour tendre vers 75 avions à terme alors même que le rythme de production était descendu de 60 à 40 appareils par mois pendant la crise.

« Nous développons de nouveaux procédés et de nouvelles technologies pour nous permettre d'augmenter nos capacités sur le sol français pour accompagner la montée en cadence. Pour produire en France, il faudra être de plus en plus compétitif. L'automatisation et la robotisation font partie des leviers importants pour atteindre cet objectif », indique le directeur général de Mecaprotec.

Recrutements massifs

L'entreprise familiale prévoit aussi d'importants recrutements pour accompagner sa croissance. La société, qui compte actuellement de plus de 1.000 collaborateurs sur 13 sites de production, espère doubler l'effectif en Charente-Maritime (de 100 à 200 collaborateurs) d'ici 2026. À cet horizon, sa nouvelle filiale en Hauts-de-France devrait compter 150 à 200 collaborateurs.

Ses sites toulousains qui regroupent aujourd'hui plus de 500 salariés devraient gagner 100 à 200 collaborateurs supplémentaires dans les quatre prochaines années. Et puis, Mecaprotec veut aussi embaucher dans sa filiale tunisienne (400 personnes actuellement). Pour faire face à ces recrutements massifs, la société dispose de son propre programme de formation en mesure de préparer 50 à 80 personnes par an. Par ailleurs, l'entreprise familiale fondée par Monique Tressarieu a changé de mains en début d'année et sa fille Sandrine en a repris la présidence.

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