Adopté par le CAC 40, Geotrend se prépare à conquérir le monde

Fondée par deux ingénieurs d'Airbus, la pépite toulousaine Geotrend utilise l'intelligence artificielle pour créer des visualisations à des fins de veille stratégique. La startup a déjà conquis une quarantaine de grands comptes français (EDF, Dassault, Decathlon, Sanofi, Thales, TotalEnergies...) et compte bien étendre son emprise internationale dans les prochaines années.
Grégoire Sigel et Thomas Binant, étaient ingénieurs chez Airbus avant de fonder Geotrend.
Grégoire Sigel et Thomas Binant, étaient ingénieurs chez Airbus avant de fonder Geotrend. (Crédits : Rémi Benoit)

Discrètement mais sûrement, Geotrend tisse sa toile. Cette startup fondée en 2018 par deux ingénieurs d'Airbus a mis au point une plateforme basée sur de l'intelligence artificielle qui va scanner le Web en traitant 60.000 liens Internet à la minute. À partir de cette colossale masse de données, la solution est capable de créer en quelques minutes une cartographie à des fins de veille stratégique : vue d'ensemble sur un écosystème, analyse de la concurrence, identification de marchés émergents ou de potentiels partenaires, état des lieux des brevets sur une thématique...

« Cette carte permet par exemple de visualiser d'un seul coup d'oeil 50 à 100 bulles qui correspondent chacune à un acteur de l'écosystème ciblé. Il est ensuite possible de zoomer sur chaque bulle pour découvrir toutes les interactions d'un concurrent avec d'autres sociétés. Chaque bulle contient des hyperliens pour retrouver la source de l'information », explique Grégoire Sigel, CTO de Geotrend.

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Exemple de cartographie réalisée par la plateforme de Geotrend.

La startup estime que son outil permet de diviser par huit le temps de recherche nécessaire aux analystes pour réaliser des études de marché. La solution a en tout cas déjà été adoptée par une quarantaine de grands comptes français dont 90% sont des membres éminents du CAC 40 : Airbus, Air Liquide, Colissimo, Continental, Crédit Agricole, Dassault, Aviation, Decathlon, EDF, L'Oréal, La Française des Jeux, Michelin, Safran, Saint-Gobain, Sanofi, Sopra Steria, Thales, TotalEnergies, Volvo. Du côté des institutions publiques, la jeune société travaille pour le Cnes, le ministère des Armées ou encore le conseil régional d'Occitanie.

Se démarquer face à la concurrence

Pour ces grands comptes évoluant dans des secteurs d'activité ultra concurrentiels, détenir la bonne information vaut de l'or. « Se contenter de quelques mots-clés à partir de moteurs de recherche offre une vue incomplète face à la masse de données disponibles sur Internet », explique Thomas Binant, CEO de Geotrend.

La startup puise de son côté également dans des bases de données spécialisées, les publications scientifiques ou encore les réseaux sociaux. « Par exemple si un groupe cherche à identifier de nouveaux fournisseurs face à des problèmes d'approvisionnements dans la supply chain, une veille stratégique basique livrera la même liste de fournisseurs potentiels que la concurrence. Notre outil permet de se démarquer en obtenant des informations stratégiques supplémentaires », complète le CEO.

Geotrend se targue également de détecter des « signaux faibles ». « Les publications scientifiques sont parfois financées par des entreprises. Par ce biais, on peut savoir à quel type de technologies s'intéressent de grands groupes comme Google ou Volvo. De telles informations ne sont pas forcément déjà sorties dans la presse », poursuit Grégoire Sigel.

De nouveaux locaux à Toulouse et un bureau étendu à Paris

En quatre ans, le chiffre d'affaires de Geotrend a été multiplié par quatre pour atteindre 800.000 euros en 2021. Ralentie dans son déploiement commercial par la Covid-19, la startup vise un chiffre d'affaires de 5 à 10 millions d'euros dès 2025.

Face à ces perspectives de croissance, Geotrend a investi depuis le mois de septembre de nouveaux locaux. Jusqu'ici hébergée au sein du Village by CA, la startup dispose désormais de 230 m2 dans le centre-ville de Toulouse. 23 collaborateurs y travaillent auquel il faut ajouter les quatre salariés de son bureau parisien créé pour être au plus près des sièges sociaux des sociétés du CAC 40. La pépite toulousaine compte réaliser trois à quatre recrutements en 2023. Un chiffre qui pourrait être réévalué si la startup parvient à boucler une levée de fonds de plusieurs millions d'euros.

Geotrend a déjà récolté deux millions d'euros lors des précédents tours de table. Avec ce nouveau coup de pouce financier, la société compte accroître son emprise internationale. « Nous avons déjà déposé notre marque aux États-Unis, à Singapour, en Europe et au Royaume-Uni », glisse Thomas Binant. Une nouvelle étape pour étoffer encore davantage son portefeuille de grands comptes.

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