En une vingtaine d'années, la convention d'affaires Aeromart a su se faire une place dans l'agenda du milieu aéronautique. Plus de 15 000 rendez-vous professionnels entre 3.000 participants issus de 45 pays avaient été recensés lors de l'édition 2018, une croissance exponentielle si l'on compare avec les 250 participants du lancement en 1996.
Avec la crise sanitaire, la dernière édition en 2020 avait dû se tenir uniquement de manière virtuelle. Autant dire que l'événement, de retour en présentiel cette année "est très attendu", confirme Stéphane Castet, PDG d'Abe (Advanced Business Events), co-organisateur de la convention d'affaires qui se tiendra du 29 novembre au 1er décembre au Meett, le nouveau parc des expositions de Toulouse.
50 délégations étrangères
"Les grands donneurs d'ordre seront là : Airbus, ATR, Thales mais aussi Safran, Rolls Royce, Boeing, Comac ou Mitsubishi", énumère Stéphane Castet. Les organisateurs relèvent surtout la présence de 50 délégations étrangères qui ont déjà confirmé leur participation.
"C'est un cru exceptionnel d'entreprises étrangères. J'ai relevé une dizaine de sociétés du Maroc, 17 en provenance du Japon, 15 du Canada et 90 entreprises venues d'Italie, ce qui en fait la première délégation étrangère", pointe Jalil Benabdillah, vice-président de la région Occitanie en charge de l'économie et président délégué de l'agence AD'OCC.
Une empreinte internationale qui est d'ailleurs la marque de fabrique de l'événement. "En comparaison, le Siane (organisé mi-octobre à Toulouse, ndlr) est un rendez-vous davantage local et national", fait remarquer Patrick Piedrafita, président de la CCI Toulouse Haute-Garonne.
Au-delà des rendez-vous d'affaires, Aeromart organisera également des conférences portant sur l'aviation décarbonée, la consolidation de la supply chain ou encore la logistique 4.0. Le salon accueillera aussi la deuxième édition des journées de la mobilité aérienne légère verte et durable, porté par le cluster Maele du pôle de compétitivité Aerospace Valley, avec le soutien de la région Occitanie. "C'est le plus de la manifestation, d'apporter un éclairage à l'ensemble de l'écosystème sur des thématiques d'actualité et de prendre le temps de la réflexion", souligne Didier Katzenmayer, directeur des affaires industrielles d'Airbus.
Crise énergétique et diversification
Même si la filière se relève du coup d'arrêt net d'activité durant la crise sanitaire, beaucoup de challenges restent à relever pour les 100.000 salariés du secteur aéronautique en Occitanie dans les prochaines années.
"La guerre en Ukraine a engendré une inflation des coûts de l'énergie. Les tensions géopolitiques à Taïwan sont également à surveiller en raison de notre dépendance aux composants électroniques qui y sont fabriqués. Malgré ce contexte peu favorable, je perçois trois opportunités pour la filière, fait valoir Patrick Piedrafita, président de la CCI Haute-Garonne et par ailleurs président d'Airbus Opérations.
La crise a déjà eu un effet accélérateur dans la digitalisation de la filière. Nous avons même réalisé des réceptions d'avions pour la Chine et les États-Unis entièrement à distance. La reprise d'activité est également une opportunité avec un retour au niveau pré-Covid dès 2023 pour les court-courriers. Et puis la décarbonation de l'aviation sera l'occasion de renouveler les flottes avec des appareils pouvant réduire de 25% la consommation de fuel."
Certaines sociétés de la supply chain ont également profité de la crise pour aller vers de nouveaux secteurs d'activité. "Le mot diversification est revenu très fréquemment durant la crise et beaucoup de sociétés aéronautiques choisissent de se diversifier dans le spatial", note Agnès Plagneux-Bertrand, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l'aéronautique et du spatial. D'après une étude de l'Insee publiée début septembre, 80 % des sociétés du spatial françaises ont également des activités dans l'aéronautique. Raison pour laquelle depuis 2018, les organisateurs offrent également de la visibilité aux acteurs du spatial durant la convention d'affaires.
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