Une nouvelle compagnie aérienne prend ses quartiers à l'aéroport Toulouse-Blagnac. Fondée en 1986 à Caen-Carpiquet, Chalair est l'une des plus anciennes compagnies françaises, même si elle reste peu connue du grand public. La société normande dispose d'une flotte de 12 appareils de 19 à 70 sièges dont quatre ATR (42 et 72) et assure des lignes régionales régulières, par exemple entre Bordeaux et Brest ou Quimper et Orly.

À compter du mois d'octobre, Chalair ouvre une base à Toulouse pour assurer des liaisons quotidiennes vers Marseille (deux allers-retours par jour en semaine), Nantes et Rennes (un aller-retour).

Vendus sur le site d'Air France avec cumul des miles

Sur ces destinations déjà couvertes par des compagnies low-cost comme Easyjet à Nantes et Rennes, la compagnie normande compte se démarquer en ciblant la clientèle affaires. "Nous avons misé sur des horaires en décalage avec l'offre existante avec par exemple un départ vers Marseille à 6h20 avant les bouchons sur le périphérique toulousain et inversement une arrivée possible depuis la cité phocéenne avant 9h à Toulouse. Il sera possible d'embarquer jusqu'à 30 minutes avant le départ de l'avion et de faire l'aller-retour sur la journée", relève Jérôme Latrasse, directeur général adjoint de Chalair.

Mais surtout la compagnie a pu nouer un solide partenariat avec Air France qui mettra en vente sur son site internet les trajets couverts par Chalair. "Les voyageurs pourront continuer de cumuler des miles sur le programme de fidélisation Flying Blue d'Air France KLM. D'ici la fin de l'année, le partenariat va progresser puisque les lignes pourraient être opérées en code share, ce qui signifie que les vols pourraient à terme avoir un numéro commençant par AF (pour Air France)", poursuit Jérôme Latrasse.

Air France gagne aussi au change puisque la compagnie ne dessert plus ces lignes (auparavant assurées par Hop!). "Depuis le départ des opérateurs historiques, certains de nos voyageurs affaires se retrouvent à devoir prendre le train pour aller à Marseille alors qu'il s'agit d'une des lignes avec le plus d'irrégularités. C'est une bonne chose qu'un nouvel acteur se lance sur ces destinations", a salué Philippe Crébassa, président du directoire de l'aéroport de Toulouse-Blagnac.

Des turbopropulseurs moins polluants

Les billets seront également vendus via des agences de voyages, en espérant là aussi toucher les grandes entreprises. Chalair met en avant par ailleurs que sa flotte est composée de "turbopropulseurs avec 40% d'impact carbone en moins que des jets de même taille, sur des trajets inférieurs à 1h30", ce qui peut être un argument pris en compte par les groupes soucieux de leur empreinte environnementale.

"La base est aujourd'hui composée de deux avions (des ATR 42 de 48 places) et de six équipages, soit une quinzaine de personnes. En cas de succès, nous pourrons passer sur des ATR 72 avec une vingtaine de sièges supplémentaires et nous réfléchissons aussi à utiliser des jets d'une centaine de places", indique Alain Battisti, président de Chalair et qui achève aussi un mandat comme président de la FNAM (fédération nationale de l'aviation et de ses métiers).

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Au-delà de la clientèle affaires, Chalair compte développer aussi le VFR (visit friends and relatives). La compagnie réalise aussi ponctuellement le transport d'équipes de football et de rugby (dont le TFC et le Stade Toulousain).