La Cité de l'espace veut simuler le frisson d'un voyage vers la Lune

Les visiteurs de la Cité de l'espace pourront embarquer à compter de l'été 2023 dans une centrifugeuse similaire à celle utilisée par les astronautes pour se préparer à leur voyage dans l'espace. Un nouvel équipement qui va demander près de 12 millions d'euros d'investissement alors que la Lune est au coeur de l'actualité spatiale.
La Cité de l'espace va se doter d'une centrifugeuse pour recréer les sensations d'un voyage vers la Lune.
La Cité de l'espace va se doter d'une centrifugeuse pour recréer les sensations d'un voyage vers la Lune. (Crédits : ESA)

"Envoyer des astronautes dans l'espace coûte entre 20 et 40 millions d'euros. Il faut débourser 200.000 euros pour réaliser un vol parabolique en tant que touriste spatial. À la Cité de l'espace, il suffira d'un ticket d'entrée de 20 euros pour retrouver les sensations d'un voyage dans l'espace", lance Jean-Claude Dardelet, vice-président de Toulouse Métropole et président de la Semeccel, la structure gestionnaire du musée spatial.

Après avoir battu des records de fréquentation entre 2017 et 2019 dans le sillage du premier séjour de Thomas Pesquet à bord de l'ISS, la Cité de l'espace a été frappée de plein fouet par la fermeture des lieux culturels en raison du contexte sanitaire (sa fréquentation a chuté à 171.000 entrées en 2020). Mais le musée espère d'ici peu retrouver le seuil de 400.000 visiteurs annuels.

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Une accélération de 2,5G au décollage

Pour y parvenir, l'établissement culturel va engager près de 12 millions d'euros pour se doter d'un nouvel équipement baptisé LuneXplorer avec la promesse de faire vivre aux visiteurs les sensations d'un voyage vers la Lune.

L'animation doit durer 30 à 40 minutes. En pénétrant dans le bâtiment, les visiteurs arriveront dans un hall d'embarquement avec un espace d'exposition présentant les différents lanceurs et vaisseaux spatiaux existants ainsi que l'épopée des missions Apollo. Après une phase de briefing où les astronautes d'un jour découvriront le scénario qu'ils doivent accomplir, les visiteurs pourront accéder par groupes de quatre aux dix capsules de l'îlot central du bâtiment. Pendant quatre minutes, la centrifugeuse va leur faire vivre un décollage, une phase de croisière et un alunissage sur le satellite naturel de la Terre avec des manoeuvres à réaliser malgré de fortes phases d'accélération. L'animation se terminera par une étape de débriefing pour partager leur vécu sur l'expérience.

"La Cité de l'espace va s'équiper d'une centrifugeuse similaire à celle utilisée par les astronautes pour se préparer à leur voyage dans l'espace. Les visiteurs devront supporter une accélération de 2,5G, autrement dit 2,5 fois leur poids", détaille Jean Baptiste Desbois, directeur général de la Semeccel.

À titre de comparaison, Thomas Pesquet lors de son premier voyage dans l'espace à bord du Soyouz avait subi une accélération de 3G au décollage mais lors des entraînements, l'astronaute a dû supporter jusqu'à 9G. Disponible à compter de l'été 2023, le nouvel équipement devrait être accessible à partir de l'âge de 8 ans (pour des raisons de maturité de l'oreille interne).

Avec LuneXplorer, le musée compte attirer 30.000 à 40.000 visiteurs supplémentaires par an. "Ce nouvel équipement va générer des retombées économiques importantes pour le territoire", espère le conseiller régional Thierry Cotelle. Les pouvoirs publics espèrent des nuitées supplémentaires dans les hébergements touristiques et une prolongation des séjours dans la Ville rose. La Métropole, maître d'ouvrage de l'équipement, va apporter 40% des financements, l'enveloppe restante sera apportée par la Région Occitanie qui compte notamment mobiliser des fonds européens dans le cadre du plan de relance.

La Lune au coeur de l'actualité spatiale

Le lancement de ce nouvel équipement intervient au moment où tous les regards sont braqués vers le Lune. "Après une période faste durant les années 60-70 avec l'ensemble des missions Apollo, le monde spatial est passé à autre chose. Les décennies suivantes ont été dédiées à l'essor de la station spatiale internationale, de missions vers Mars ou encore à l'exploration de notre système solaire. Mais depuis quelques années, la Lune est à nouveau au coeur de l'actualité spatiale", souligne Jean Baptiste Desbois.

Début 2019, la Chine s'est posée sur la face cachée de la Lune. Surtout, les Etats-Unis veulent via le programme Artemis renvoyer des humains sur le satellite naturel de la Terre. Au printemps, la nouvelle fusée géante de la Nasa, SLS, propulsera la capsule Orion jusqu'à la Lune, où celle-ci sera placée en orbite avant de revenir sur Terre.

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"L'exploration spatiale sera également abordée lors de la réunion informelle des ministres européens chargés de l'Espace, dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'Union européenne le 16 février à Toulouse et lors du conseil ministériel de l'agence spatiale européenne à Paris au mois de novembre", informe Jean-Claude Dardelet.

La Cité de l'espace disposait déjà d'une maquette du module lunaire utilisé dans le cadre du programme Apollo et d'une réplique de la sonde chinoise Chang'e qui s'est posée sur la face cachée de la Lune. Le musée va également inaugurer fin mars d'une reconstitution d'un sol martien.

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