Peinture aéronautique : Satys rachète le groupe SPI et se renforce dans la défense

Leader mondial de la peinture d'avions neufs, le Toulousain Satys vient de boucler l'acquisition du groupe SPI, qui a le monopole de cette activité sur le programme Rafale. Quatre mois après son augmentation de capital, le sous-traitant aéronautique signe une première étape dans sa stratégie de consolidation. Satys prévoit d'investir 100 millions d'euros pour doubler son chiffre d'affaires à cinq ans et recruter 200 personnes dès 2022.
Satys recrute 100 personnes en France en 2022.
Satys recrute 100 personnes en France en 2022. (Crédits : Satys)

La consolidation s'accélère dans la filière aéronautique. Après le rachat de WeAre par Mecachrome et les récentes acquisitions annoncées par Latécoère, c'est autour d'un acteur de premier plan dans la peinture et le traitement de surface des avions de dévoiler une première opération.

N°1 mondial de la peinture d'avions neufs, le Toulousain Satys vient de mettre la main sur le groupe SPI (Société de Peinture Industrielle). Basée à Malville (Loire-Atlantique), l'entreprise emploie 500 collaborateurs dans 13 sites industriels en France, au Portugal et au Maroc. Le nouvel ensemble pèsera 2.200 salariés dont 1.300 en France et vise 165 millions d'euros de chiffre d'affaires en sortie de crise.

Défense et peinture de tronçons d'avions

Avec cette acquisition, Satys compte gagner des parts de marché dans le secteur de la défense.

"Jusqu'à présent, notre activité était centrée sur l'aviation commerciale avec des contrats pour Airbus, Boeing, Bombardier et dans une moindre mesure Dassault. Satys est beaucoup moins présent dans le domaine de la défense. Nous travaillons pour Airbus Defence and Space en Espagne principalement. Cette acquisition va renforcer cette activité défense en France puisque le groupe SPI peint tous les avions du programme Rafale et a décroché deux contrats majeurs pour les Ateliers Industriels des Armées en charge de la repeinture des avions de l'Armée de l'air", décrypte Grégory Mayeur, directeur général de Satys Aerospace.

L'arrivée du groupe SPI doit aussi permettre à Satys de développer son expertise sur les pièces élémentaires et les sous-ensembles d'avions.

"Nous sommes leader mondial de la peinture d'avions neufs complètement assemblés mais nous sommes présents de manière assez parcimonieuse au stade du traitement de surface des sous-ensembles et des pièces élémentaires. La groupe SPI nous apporte dans chacun de ses domaines une contribution importante avec une forte emprise sur les activités tronçons d'avions d'Airbus Atlantic (ex-Stelia, ndlr) à Méaulte et Nantes. Satys veut devenir leader européen sur ces segments", poursuit le dirigeant.

D'autres acquisitions à prévoir

Le groupe ne veut pas s'arrêter là et projette de nouveaux rachats dans les mois à venir. Satys a engagé un plan d'investissement de 100 millions d'euros pour les cinq prochaines années. Un effort soutenu par une augmentation de capital de 40 millions d'euros en octobre dernier auprès notamment d'Ace Capital Partners

"Ce plan va soutenir trois priorités. La première, c'est de faire face à la remontée des cadences avions en modernisant nos moyens industriels. Au-delà de cette croissance organique, nous allons poursuivre notre stratégie d'acquisitions très ciblées. Le troisième volet viendra supporter d'autres projets pour des nouveaux programmes, des nouveaux clients ou des nouvelles implantations", précise Grégory Mayeur.

Satys dont le chiffre d'affaires a chuté de 155 millions d'euros en 2019 à 110 en 2021, espère remonter à 250 millions d'euros à l'horizon 2025.

Lire aussi 3 mnAéronautique : Satys lève 40 millions d'euros pour s'imposer aux Etats-Unis

Pour supporter cette croissance, le groupe toulousain table sur 1.000 recrutements dans les cinq prochaines années. Dès 2022, 200 embauches sont prévues, dont la moitié en France. "Le recrutement, c'est sans doute le plus grand challenge qui nous attend", estime le dirigeant. La filière aéronautique fait face à une pénurie de main d'oeuvre qui plus est sur des métiers de peintres, où les candidats sont très rares. La société ouvre ces postes aux profils inexpérimentés mais qui font preuve "de dextérité et de motivation".

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Commentaire 1
à écrit le 03/02/2022 à 2:40
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Pas un mot relatif au conflit qui oppose Airbus à Qatar sur la peinture de ses A350 ?

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