Criollo Chocolatier investit près de 3 millions d'euros dans un nouvel atelier

Fondée en 2002, Criollo Chocolatier est une institution à Toulouse. Après vingt ans de travail acharné et de passion, le fondateur et maître chocolatier Jean-Pierre Dujon Lombard annonce l'ouverture de sa nouvelle chocolaterie pour l'été 2022 dans la commune de Lanta. Pour cette opération de près de trois millions d'euros, la Maison Criollo a réalisé une augmentation de capital auprès de l'Irdi Capital Croissance.
Jean-Pierre Dujon Lombard est impatient d'ouvrir son nouvel atelier.
Jean-Pierre Dujon Lombard est impatient d'ouvrir son nouvel atelier. (Crédits : Rémi Benoit)

Criollo Chocolatier a atteint les limites de sa capacité de production pour fournir en chocolats et autres douceurs ses trois boutiques (Saint-Pierre de Lages et à Toulouse, place St-Etienne et place Victor-Hugo).

Afin de poursuivre sa croissance, l'entreprise lance un projet de construction d'atelier de production à Lanta, à l'est de Toulouse. Le nouvel atelier de Criollo Chocolatier ouvrira ses portes en juillet 2022. L'actuel atelier de cette maison fondée et dirigée par l'artisan chocolatier Jean-Pierre Dujon Lombard est actuellement installé dans la commune voisine de Saint-Pierre-de-Lages, et ce depuis 2007.

Un futur bâtiment de 1.400 m2

Devenu trop petit, le lieu de fabrication actuel ne permettait plus aux salariés de travailler dans des conditions optimales selon le fondateur de la chocolaterie. Il y a sept ans, Jean-Pierre Dujon Lombard a l'idée et l'envie de construire un atelier-boutique plus grand, spacieux et innovant. Ce futur bâtiment de 1.400m2 sur deux niveaux proposera une partie atelier et une partie boutique. Un parking d'une capacité d'environ vingt places sera aussi dans le projet pour les clients. Selon le maître-chocolatier, le parcours pour faire naître ce projet a été "compliqué".

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"Faire naître ce projet a été un vrai parcours du combattant entre refus de permis de construire et préemption de la mairie, nous avons dû faire face à de multiples difficultés, ce qui explique ce délai de sept ans entre l'idée et la réalisation. Après toutes ces galères, le projet se concrétise enfin", confie Jean-Pierre Dujon Lombard.

Le coût de cette opération avoisine les trois millions d'euros. Pour cette opération immobilière, l'entreprise a réalisé une augmentation de capital auprès de l'Irdi Capital Croissance qui a injecté 300.000 euros en échange de 13% du capital. Le conseil régional d'Occitanie, le conseil départemental de Haute-Garonne et la communauté de communes du Lauragais ont également versé des subventions pour une enveloppe globale de 400.000 euros et compléter ainsi le financement.

Criollo Chocolatier

(Le chantier du nouvel atelier à Lanta. Crédits : Rémi Benoit)

Une croissance fulgurante pour la chocolaterie

Bien qu'accompagnée financièrement, la société toulousaine peut porter cet investissement grâce à un business en bonne santé. L'entreprise emploie une quarantaine de salariés et son chiffre d'affaires tourne autour de 2,5 millions d'euros. Avec notamment un investissement dans un nouveau site internet en 2020, Criollo Chocolatier affiche une croissance de +27% de son chiffre d'affaires en 2021.

"Les fêtes de fin d'année 2021 se sont très bien passées avec une croissance de +16% sur le mois de décembre. On se prépare maintenant pour la période de Pâques même s'il reste difficile de se projeter avec toutes ces crises : Gilets jaunes et maintenant Covid-19. Nous sommes en angoisse perpétuelle et nous n'avons plus vraiment de repères", confie le fondateur de Criollo Chocolatier.

Après la concrétisation de cet atelier de Lanta, Jean-Pierre Dujon Lombard entend bien installer de nouvelles boutiques pour entretenir cette dynamique. Pas encore de lieux déterminés avec précision mais il affirme qu'il souhaite rester en "couronne toulousaine pour éviter le centre-ville". Il explique ce choix par le fait que les clients déserteraient de plus en plus le centre de la ville de Toulouse à cause de manifestations à répétition. Côté emploi, l'artisan chocolatier reconnaît qu'il a des difficultés à recruter depuis un certain temps. Il avoue privilégier les formations en interne pour le moment.

Success story

Dans la Ville rose, cette boutique est pourtant reconnue et ne manque pas d'aura. L'histoire de la Maison Criollo commence en 2002 avec l'ouverture d'une première boutique rue du Rempart Matabiau à Toulouse qui sera longtemps tenue par sa mère Jacqueline Lombard. Passé par l'école hôtelière de Mazamet, Jean-Pierre Dujon Lombard poursuit ensuite dans la vente de matériel agroalimentaire dont certains étaient destinés aux chocolateries. C'est à ce moment-là qu'il se rend compte des opportunités de marché sur ce segment dans lequel il a pris le parti de privilégier les produits nobles et de faire découvrir des saveurs de cacao authentiques.

"Je pense que le chocolat est une culture tout comme le sont le vin ou le fromage en France. Cela fait partie intégrante de la culture de notre pays et selon moi c'est presque aussi important que la littérature", estime-t-il.

Criollo Chocolatier

(Dans l'atelier de confection des chocolats et douceurs, ce sont quinze salariés qui travaillent. Crédits : Rémi Benoit)

Après la création de l'atelier de fabrication et du magasin de vente à Saint-Pierre-de-Lages en 2007, Jean-Pierre Dujon Lombard voit son travail récompensé en 2011 par un award. Une distinction de marque qui le classe parmi les dix meilleurs chocolatiers de France. Avec une clientèle toujours plus fidèle, il continue son parcours avec l'ouverture en octobre 2014 d'une troisième boutique sur la place Saint-Etienne. En 2017, il déplace la première boutique de la rue du Rempart Matabiau d'une superficie de 20m2 jusqu'à la fameuse place Victor-Hugo. En novembre 2020, le chocolatier lance son site internet avec une boutique en ligne.

Jean-Pierre Dijon Lombard c'est aussi un homme engagé dans la transition énergétique et écologique. Il a toujours fait au mieux pour réduire son impact sur la planète. "À mon échelle, j'essaie de travailler au maximum avec des acteurs et produits locaux, je parle de ce sujet autour de moi pour tenter de faire évoluer les mentalités aussi", affirme le chocolatier. Si le maître-chocolatier a les ressources nécessaires, il aimerait également transformer l'actuel atelier de Saint-Pierre de Lages en une "maison des services" accueillant un service client avec un personnel spécialisé.

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