LA TRIBUNE - Ces dernières semaines, quelques événements ont été annulés par précaution, pour le moment. Pourtant, lors de ses dernières annonces, le gouvernement n'a annoncé aucune restriction sanitaire concernant la filière événementielle, contrairement à ce qu'elle a connu par le passé. En tant que gestionnaire des Espaces Vanel, du centre de congrès Pierre Baudis et du parc des expositions le MEETT, à Toulouse, comment appréhendez-vous ce nouveau contexte ?

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PATRICE VASSAL- À date, nous n'avons aucune consigne qui vient contrarier notre programme pour le moment. Nous sommes en mesure de tenir nos événements. Cela fait deux ans que nous nous adaptons et que nous travaillons avec la Covid-19 et non pas contre. Dans ce contexte, nous avons une meilleure agilité et capacité d'adaptation qu'auparavant.

Néanmoins, le Premier ministre, Jean Castex, appelle les entreprises à reporter leurs séminaires, congrès, fêtes de fin d'année pour limiter la propagation du virus. Cette demande, pour le moment morale, n'a aucun impact sur votre activité encore aujourd'hui ?

Chacun des trois lieux que nous gérons à Toulouse est différent et reçoit donc des typologies d'événements différentes. Aux Espaces Vanel, d'une petite capacité, nous accueillons plutôt des événements de type corporate. Sur ce lieu, nous avons des clients qu'il faut rassurer et qui sont plutôt frileux à maintenir ou reporter leur prestation. Sur les mois de décembre et janvier, nous avons un événement sur deux en ballotage.

Pour le centre Pierre Baudis et le MEETT, qui accueillent des événements un peu plus gros, la confiance est encore là. J'en veux pour preuve que nous venons de signer mardi matin (le 7 décembre, ndlr) un contrat pour la tenue d'une grosse convention fin février à la demande d'un gros acteur du secteur du bricolage, avec 150 exposants. Dans la filière événementielle, j'entends les désagréments d'annulation que connaissent les traiteurs et restaurateurs ces derniers temps, mais il s'agit plutôt de petites manifestations. Par exemple, sur le salon Créateurs et Artisans d'Art, qui se tient en ce moment même au MEETT, nous avons accueilli plus de monde ce mercredi que sur le même mercredi de l'année 2019.

Malgré ces signaux positifs, comment vous voyez le déroulé des prochaines semaines face au petit tour de vis sanitaire opéré par le gouvernement en ce début du mois de décembre face au regain épidémique ?

Nous aurons peut-être un mois de janvier chahuté car c'est notamment la période des séminaires de rentrée/nouvelle année avec aussi les galettes des rois en entreprise etc. Mais j'ai tout de même le sentiment que nous allons pouvoir tenir nos événements dans l'ensemble. Le seul véritable doute que j'ai est sur les évènements d'entreprises, néanmoins ils ne représentent qu'une petite part du chiffre d'affaires de Toulouse Événements (filiale du groupe GL events, dédiée aux activités toulousaines, ndlr). Maintenant, nous devons apprendre véritablement à vivre avec ce virus. Nous, nous sommes capables d'accueillir le public dans de bonnes conditions sanitaires.

Malgré ces restrictions comme le pass sanitaire, le port du masque sur ces événements  et d'autres, le MEETT de Toulouse semble connaître une ouverture réussie. Comment analysez-vous les quatre premiers mois d'activité de ce nouvel équipement métropolitain ?

Nous faisons un démarrage en trombe ! Cet investissement ne fait plus aucun doute sur sa légitimité, alors que certains en doutaient. L'activité événementielle toulousaine est complètement boostée par le MEETT. Nous avons accueilli à Toulouse de très gros événements, supérieurs à 2.000 personnes, qui n'auraient pu avoir lieu ici sans cet équipement. Grâce à lui, nous sommes entrés dans la cour des grands au niveau européen. Par exemple, nous avons accueilli des séminaires d'entreprises à plus de 3.000 personnes, ce qui n'était pas envisageable avant, tout comme nous avons reçu les Rencontres Nationales du Transport Public, ou le congrès des EPL (établissement public local, ndlr). Cette nouvelle activité ruisselle dans toute la filière événementielle toulousaine et régionale, et dope l'activité hôtelière.

Hors éventuelles restrictions sanitaires supplémentaires, quelles sont vos perspectives sur l'année 2022 à propos de ce nouvel équipement ?

Hors contexte sanitaire changeant, l'objectif en matière de chiffre d'affaires est de doubler celui que nous faisions avec l'ancien parc des expositions de Toulouse. C'est totalement atteignable avec les possibilités que nous offre cette infrastructure. Par ailleurs, la présidence française de l'Union européenne qui débute en janvier nous permet de capter des événements d'envergure comme le "Forum Spatial" qui se tiendra au centre de congrès Pierre Baudis les 16 et 17 février 2022. C'est un événement européen qui réunit tous les acteurs du spatial en Europe pour discuter du spatial. Grâce à la légitimité du territoire sur certains secteurs d'activité, nous pouvons attirer de très belles manifestations. En 2022, nous espérons au moins passer le cap des 20 millions d'euros de chiffre d'affaires sur la destination Toulouse.

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