En images : Latécoère se dote d'un nouveau siège à Toulouse pour préparer l'avion du futur

REPORTAGE. L'équipementier aéronautique Latécoère a dévoilé son nouveau siège à Toulouse. La bâtiment de 11.000 m2 réunit pour la première fois ses activités aérostructures et interconnexions. Composites, fibre optique et LiFi sont les technologies-clés sur lesquelles le sous-traitant mise pour l'avion de demain. Par ailleurs, le groupe va investir cinq millions d'euros pour construire d'ici l'été 2022 un centre de développement pour les composites.
Latécoère vient d'inaugurer un nouveau siège à Toulouse.
Latécoère vient d'inaugurer un nouveau siège à Toulouse. (Crédits : Frédéric Scheiber)

"C'est la première fois que nous regroupons sur un seul site à Toulouse les activités commerciales, techniques, financières et les ressources humaines de nos deux branches, aérostructures et interconnexions", a salué Thierry Mootz, directeur général de Latécoère le 7 décembre lors de l'inauguration du nouveau siège de l'équipementier aéronautique. Situé rue de Périole, le bâtiment de 11.000 m2 regroupe près de 700 salariés sur cinq étages et un deuxième bâtiment de trois étages est dédié à la restauration des équipes.

Latecoere

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En haut, nouveau siège de Latécoère et en bas le bâtiment de restauration (Crédits : Frédéric Scheiber).

Jusqu'à présent, le site de Périole était dédié aux aérostructures et la branche interconnexion (Latelec) avait son siège est à Labège, au sud-est de Toulouse. Avec le trou d'air rencontré par l'équipementier avec la crise (-45 % de chiffre d'affaires entre 2019 et 2020), 200 postes ont été supprimés (dont une cinquantaine de licenciements d'après la direction) dans la branche aérostructures la plus touchée par la chute du trafic aérien. La branche interconnexions (130 emplois) a été moins impactée et a échappé aux licenciements grâce à la mise en place de l'APLD (activité partielle de longue durée). Le site de Latelec à Labège conserve une petite activité de production de rack pour l'Airbus A330. Le reste des équipes et notamment le bureau d'études rejoint donc le site de Périole.

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Un centre de développement composites dès l'été 2022

Les équipes réunies travaillent sur plusieurs technologies identifiées comme essentielles par l'équipementier pour préparer l'avion du futur. Premier axe prioritaire, les matériaux composites. "L'avantage du composite, c'est qu'il n'aime pas les trous et particulièrement les rivets. Donc nous nous affranchissons de ces rivets, ce qui permet un gain de productivité et de masse", explique Vincent Banasiak, responsable de programmes innovation au sein de Latécoère. L'équipementier est parvenu à produire une porte d'avion en utilisant une technique d'assemblage novatrice. "Un courant électrique engendre une fusion de la partie résine qui crée une alliance entre les deux matériaux composites", détaille Vincent Banasiak.

Le groupe a également testé le drapage automatisé, un processus de dépose automatique de couches successives de carbone qui permet d'optimiser la fabrication des pièces pour mieux répondre aux objectifs de montée en cadence des constructeurs aéronautiques. Des technologies matures qui pourraient être intégrées aux futurs programmes d'avions des constructeurs.

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 Latécoère mène plusieurs programmes de recherche autour des matériaux composites pour l'aéronautique. (Crédits : Frédéric Scheiber).

En attendant, pour poursuivre ses recherches sur les composites, Latécoère va investir cinq millions d'euros dans la construction d'un centre de développement de portes composites de 600 m2 d'ici l'été 2022, situé également rue de Périole. "L'enjeu était de garder la proximité avec le bureau d'études installé au siège", avance Thierry Eftymiades, directeur technique de la branche aérostrucutres. Avant d'ajouter :

"Nous pourrons y réaliser du drapage automatique sur de grandes surfaces via une presse thermoplastique qui est en mesure de produire des pièces de plus de deux mètres, comme des portes d'avions. Ce sont des dimensions qui sont inhabituelles dans l'aéronautique en termes de thermoplastiques. Ces grandes dimensions nous permettront de fabriquer des pièces de porte. Le centre sera aussi équipé d'un four pour consolider les composites."

La fibre optique pour alléger l'avion

Le deuxième axe de recherche privilégié par Latécoère est de remplacer les vieux câbles dans les avions par de la fibre optique pour alléger le poids de l'avion. "Il faut savoir qu'il y a dans un A320, uniquement pour alimenter les passagers, environ 250 kg de câbles", relève Cyrille Delame, directeur innovation interconnexion. La fibre pourrait permettre de diviser par 100 ce poids embarqué à bord des aéronefs.

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Latécoère cherche à optimiser les réseaux optiques à bord de l'avion (Crédits : Frédéric Scheiber).

Le LiFi pour accélérer les usages connectés en vol

Par ailleurs, Latécoère mise sur le LiFi, un réseau optique sans fil qui utilise des LED pour transmettre des données, pour développer les usages connectés à bord des avions. Cette technologie pourrait permettre de nouvelles fonctionnalités impossibles uniquement avec le débit du WiFi. Le groupe cible en premier lieu les avions VIP et a déjà décroché cette année un premier marché avec Airbus Corporate Jet, la filiale de l'avionneur européen qui commercialise des avions d'affaires. Baptisé Smart LiFi Monitor, le dispositif est équipé d'un téléviseur 4K et de divers ports pour brancher ses appareils personnels (smartphone, ordinateur, etc). L'idée est que le voyageur puisse lors de son vol avoir accès à un service de vidéo à la demande, faire du streaming ou encore mener des visioconférences.

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Le LiFi va d'abord débarquer à bord des avions d'affaires (Crédits : Frédéric Scheiber).

 "Ces technologies innovantes seront utilisées demain pour faire un avion plus vert donc nous voulons nous positionner sur ce type de produits. L'avion vert aura bien sûr une motorisation différente mais ce n'est pas notre coeur de métier. Par contre, travailler sur la réduction de poids, c'est aller vers notre raison d'être, qui est de servir l'aéronautique avec des solutions innovantes pour un monde durable", conclut Thierry Mootz.

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