Bus à hydrogène : un nouvel organigramme chez Safra pour rouler plus loin

Le constructeur albigeois de bus à hydrogène vient d'annoncer une modification de son organigramme, en lien avec son plan stratégique de long terme. Grâce à un partenariat industriel, Safra prévoit ainsi de produire 140 bus à hydrogène par an à moyen terme et va aussi se lancer sur la transformation d'autocars thermiques en autocars à hydrogène.
Safra modifie son organigramme pour mettre en oeuvre son plan stratégique.
Safra modifie son organigramme pour mettre en oeuvre son plan stratégique. (Crédits : Rémi Benoit)

Alors que Toulouse est considérée comme la capitale de l'aéronautique, sa voisine Albi (Tarn) se rêve en capitale du bus à hydrogène. Au-delà d'un tissu académique et de formation favorable, la ville réputée pour sa cathédrale abrite l'un des leaders européens du bus à hydrogène, à savoir Safra.

Fondée en 1955, la PME, qui était autrefois uniquement un spécialiste des grandes opérations de maintenance sur les transports urbains, s'est lancée un pari. Depuis 2011, la société travaille sur la conception d'un bus urbain qui produit zéro émission polluante. Safra a tout d'abord concentré ses efforts sur un moteur hybride, avant l'électrique, pour désormais se focaliser sur un bus totalement à l'hydrogène.

Et pour devenir un champion en la matière, l'entreprise a enclenché un vaste plan de montée en puissance industrielle et humaine. Une stratégie qui a ainsi permis l'arrivée d'un directeur général au sein de l'entité tarnaise, en la personne de Stéphane Prin, comme annoncé par Safra mercredi 25 août.

400 recrutements à venir

Passé notamment par le Groupe Cahors, un spécialiste des moyens de distribution de l'énergie, le dirigeant est aussi actuellement membre du bureau et trésorier du Comité national stratégique de flière (CSF) pour les nouveaux systèmes énergétiques. Âgé de 56 ans, le nouveau numéro deux de Safra est parallèlement titulaire d'un bachelor of engineering et d'un E-MBA de HEC Paris.

Si la nomination de Stéphane Prin est l'arrivée certainement la plus marquante, elle ne sera pas la seule au sein de Safra ces prochains mois et années. "Nous projetons 400 recrutements à vocation industrielle d'ici 2024", avait annoncé en février dernier à La Tribune le président de l'entreprise, Vincent Lemaire, lui qui emploie déjà 250 salariés.

Des arrivées en masse qui font lien avec la première phase d'un plan de croissance qui doit mener l'entreprise jusqu'en 2023 voire 2024. Au cours de celle-ci, la société va investir près de huit millions d'euros pour doubler la surface de ses ateliers, 12 millions dans ses moyens de production et 17 dans la R&D. Tout cela grâce à un fonds d'investissement français, dont l'identité est solidement préservé par Safra, et qui vient d'injecter 25 millions d'euros dans l'entreprise, comme révélé par La Tribune quelques mois plus tôt. Au total, la société albigeoise projette un investissement de 100 millions d'euros sur les dix prochaines années.

Lire aussi 7 mnBus à hydrogène : le constructeur albigeois Safra lève 25 millions d'euros

Une montée en puissance de la production

À l'horizon 2025, Safra veut atteindre les 140 millions d'euros de chiffre d'affaires uniquement avec la commercialisation de son bus "vert", qui dispose d'une autonomie de 350 kilomètres et en produire 140 unités par an. Aujourd'hui, "nous avons 14 bus à hydrogène en circulation et 23 en commandes", avait aussi indiqué Vincent Lemaire. Ainsi, Versailles, Lens, Le Mans font déjà rouler ces nouveaux bus non polluants et elles seront bientôt rejointes par Auxerre qui a passé commande, tout comme cinq bus vont être livrés d'ici fin 2021 à l'aéroport Toulouse-Blagnac dans le cadre du projet HyPort.

Pour atteindre ses objectifs, Safra vient d'annoncer tout récemment la signature d'un contrat partenarial avec Symbio, la joint-venture de Michelin et Faurecia qui produit actuellement la pile à combustible pour le Businova.

"Les deux entreprises annoncent aujourd'hui le développement de 1.500 bus au format 12 mètres, disponibles à partir de décembre 2021 (...) Ces bus seront équipés de la solution plug and play de Symbio conçue spécifiquement pour répondre aux besoins de ce segment de marché. Elle contient ainsi une pile à combustible plus performante qui répond aux normes automobiles (...) Avec ce partenariat renforcé, les deux entreprises démontrent leur volonté d'accélérer sur le déploiement d'une offre compétitive de bus à hydrogène et sur l'industrialisation, en vue d'un déploiement à l'international", a annoncé le duo dans un communiqué conjoint en avril.

Par ailleurs, Safra va bénéficier de financements du conseil régional d'Occitanie pour mener une expérimentation sur le retrofit, c'est-à-dire transformer un véhicule à moteur thermique en un véhicule à moteur à hydrogène. Entre l'achat et la recherche, la collectivité va investir près de huit millions d'euros sur ce projet, dont le premier des quinze autocars rétrofités à hydrogène doit sortir des ateliers en janvier 2023.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.