France Relance : Aurock passe des pièces d'avions à l'ameublement

Le sous-traitant tarnais Aurock, qui produisait avant la crise des pièces complexes à proximité des réacteurs d'avions pour Airbus, veut réutiliser ses machines pour fabriquer notamment des meubles haut de gamme. Figurant parmi les premiers lauréats du programme France Relance, la société va investir 1,8 million d'euros pour engager cette diversification et opérer une digitalisation de son usine.
Le sous-traitant aéronautique Aurock veut se diversifier notamment dans l'ameublement.
Le sous-traitant aéronautique Aurock veut se diversifier notamment dans l'ameublement. (Crédits : Florine Galéron)

Comme beaucoup de sous-traitants d'Airbus, Aurock a été durement frappée par la crise du transport aérien. Cette PME tarnaise, fondée en 2007 par deux doctorants de l'Ecole des Mines d'Albi, s'est spécialisée dans les procédés de mise en forme à chaud de pièces métalliques pour le secteur aéronautique.

"Ce secteur représentait avant la crise 95% de notre chiffre d'affaires. Nous travaillons essentiellement pour Airbus pour qui nous fabriquons des pièces aux formes complexes pour les zones chaudes de l'avion, à proximité par exemple du réacteur. Nous avons participé aux principaux programmes (A320, A350, A380 et NH90 pour Airbus Helicopters). Comme l'ensemble de la filière aéronautique, notre activité avait très bien démarré début 2020. Avec la crise, notre chiffre d'affaire a chuté de 1,8 millions en 2019 à 1,3 million en 2020. Notre effectif est passé de 20 à 15 personnes sur l'année", décrit Fabien Nazaret, le fondateur d'Aurock.

Face au ralentissement brutal de son activité, le dirigeant cherche des leviers pour rebondir et sortir du tout-aéronautique. En septembre 2020, Aurock est l'une des onze premières sociétés de l'Hexagone à figurer parmi les lauréats du programme France Relance. La PME bénéficie d'1,2 million d'euros d'aides du gouvernement pour mettre un programme d'investissement évalué à 1,8 million d'euros.

Des recrutements de commerciaux pour cibler l'ameublement

Ce plan comporte deux volets. Le premier vise à engager une diversification de son activité vers d'autres secteurs comme le ferroviaire, l'automobile mais aussi... l'ameublement. "Nous voulons produire des meubles en métal (plutôt en aluminium) en ciblant une clientèle haut de gamme de particuliers et de professionnels", indique Fabien Nazaret.

L'idée est d'utiliser les mêmes machines (Aurock dispose de deux presses de formage à très haute température) pour produire par exemple ces meubles. Pour engager cette diversification, la PME va avoir besoin de nouvelles compétences.

"Cela demande des ajustements très forts au niveau commercial avec des recrutements spécifiques de salariés du secteur de l'ameublement. En revanche, la partie technique est moins exigeante que pour des qualifications aéronautiques", relève le chef d'entreprise.

Plus besoin par exemple de demander à la pièce produite de résister aux températures extrêmes d'un réacteur d'avion.

Un cobot pour dégraisser les pièces

 L'autre pan du programme engagé par l'entreprise vise à digitaliser l'usine.

"Nous allons équiper de capteurs tous nos moyens de fabrication. Beaucoup de capteurs étaient déjà installés. Nous allons récupérer les données existantes et introduire des nouveaux capteurs notamment pour tracer les pertes thermiques. Nos moyens de production sont très énergivores et avec une meilleure connaissance des machines, nous pourrons baisser les consommations. En analysant la data, nous pourrons ensuite aller dans les ateliers et prévenir les opérateurs qu'une pièce a besoin d'être changée sur une machine ou qu'une autre chauffe trop longtemps, ce qui peut déformer la tête de l'outil", détaille Fabien Nazaret.

Aurock recevra d'ici peu également un cobot (un robot collaboratif) qui va aider les opérateurs à dégraisser les pièces, "une tâche pénible sans valeur ajoutée". Ce plan d'investissement permet de maintenir quatre emplois et va générer le recrutement d'un ou deux commerciaux cette année. La PME espère retrouver l'équilibre en 2021 en atteignant un chiffre d'affaires d'1,5 million d'euros.

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