Cabi-Caillol, le spécialiste tarnais du bâtiment d'élevage change d'actionnaire et vise l'export

Cabi-Caillol a un nouvel actionnaire. Installée à Valence-d'Albigeois dans le Tarn, l'entreprise est experte en conception et fabrication de bâtiments mobiles et de matériel d'élevage. L'actionnaire majoritaire et le nouveau dirigeant ont pour projet de faire de la société un groupe industriel, notamment en élargissant la gamme de produits avec des objets connectés. La structure qui est pour l'heure uniquement présente sur le marché français a pour objectif de réaliser 10 à 15 % de son chiffre d'affaires à l'international d'ici 5 ans.
Cabi-Caillol veut devenir dans les prochaines années le premier apporteur de solutions autour du stockage et du bâtiment mobile sur le marché de l'élevage de volailles.
Cabi-Caillol veut devenir dans les prochaines années "le premier apporteur de solutions autour du stockage et du bâtiment mobile sur le marché de l'élevage de volailles". (Crédits : Cabi-Caillol)

Capital Export, fonds d'investissement français spécialisé dans l'accompagnement des entreprises exportatrices, devient actionnaire majeur de Cabi-Caillol. La société tarnaise, fondée en 1998, est spécialisée dans la conception et fabrication de bâtiments mobiles et de matériel dédiés principalement à l'élevage de volailles et respectueux de l'environnement et de l'animal. Le groupe régional Irdi Soridec Gestion et son fonds de proximité Midi-Pyrénées Croissance participe également au tour de table, de façon minoritaire. À travers cette opération, le nouvel acquéreur souhaite accélérer le développement de l'entreprise en France et à l'international.

"Cabi-Caillol correspond parfaitement à notre thèse d'investissement : une PME qui exprime un savoir-faire tout particulier, avec un potentiel fort pour développer son offre à l'international. En plus de la qualité de l'entreprise et de sa belle croissance, nous avons été attirés par le secteur. Il s'agit pour nous d'une diversification de notre portefeuille, nous n'étions pas présents dans l'agroalimentaire qui fait preuve de beaucoup de résilience. De plus, la société est positionnée sur un mode d'élevage beaucoup plus raisonné qui privilégie le bien-être animal. La crise sanitaire valide ce positionnement, les consommateurs sont à la recherche d'une nourriture plus saine et plus locale", explique Michel Claret, associé chez Capital Export.

De la PME artisanale au groupe industriel

Le nouveau dirigeant-repreneur Alain Mathé entre lui aussi au capital de la société. Âgé de 57 ans, ce dernier évolue dans le domaine agricole depuis 25 ans, à des postes de direction commerciale puis de direction générale. Il a par ailleurs quitté son poste de DG chez Kerbl France (grossiste d'accessoires pour l'élevage) pour l'aventure Cabi-Caillol. "Je vais enfin pouvoir apporter ma connaissance et mon énergie à mon entreprise et travailler pour moi", déclare-t-il. Michel Caillol, le fondateur historique l'accompagne dans cette reprise. "Michel Caillol arrivait à un âge où tout chef d'entreprise se questionne légitimement sur la fin de sa vie professionnelle. Il a donc anticipé la cession avec beaucoup d'intelligence et a vu à l'avance ses limites", précise Michel Claret qui a mené l'opération pour Capital Export.

Quelle est donc la stratégie du nouveau dirigeant ? Moderniser, restructurer et réorganiser l'entreprise afin d'augmenter et améliorer sa capacité de production. Son objectif est d'exploiter le potentiel de croissance de cette PME artisanale afin de la transformer en un groupe industriel qui maille l'ensemble du territoire français.

"Le but est de devenir le premier apporteur de solutions autour du stockage et du bâtiment mobile sur le marché de l'élevage de volailles. Nous voulons être un partenaire concepteur français industriel au service de l'élevage moderne et dans le respect du bien-être animal", révèle Alain Mathé.

L'IoT au service de l'élevage

Afin d'atteindre cet objectif, l'entreprise tarnaise prévoit d'élargir et moderniser sa gamme de produits, notamment par l'apport de nouvelles technologies. "Aujourd'hui, la demande est forte sur les objets connectés. Les éleveurs demandent des outils qui permettent de mieux manager leur exploitation", affirme le PDG. Ainsi, l'offre de Cabi-Caillol devrait être diversifiée, dans les mois à venir, avec des silos (stockage et distribution des aliments pour bétail) connectés.

"Les boîtiers connectés donneront à l'éleveur des informations qui lui permettront de gérer les silos via une application mobile gratuite. Les taux d'humidité, la chaleur et la volumétrie lui seront indiqués. L'idée est de prédire à l'avance le nombre de silos nécessaires ainsi que l'autonomie alimentaire en fonction du nombre de têtes de bétail et du bâtiment dans lequel ils se trouvent. Cela va permettre à l'éleveur de budgéter son besoin annuel en aliment et de connaître les réassorts à l'avance, ainsi, il pourra déclencher automatiquement ses commandes auprès de ses fournisseurs", illustre le dirigeant de la structure.

La société souhaite également équiper les bâtiments mobiles dédiés à l'élevage d'objets connectés afin de connaître des informations telles que le nombre de bétail qui s'y trouve, la production d'œufs ou encore la température. Mais aussi de pouvoir déclencher automatiquement et gérer l'ouverture et la fermeture des lanterneaux et des toits afin d'aérer, de fermer la nuit lorsque les animaux sont à l'intérieur, etc. L'idée, est d'offrir aux professionnels un outil de management, "simple et efficace", qui permet de réaliser plusieurs tâches à distance et donc gagner en temps, productivité et efficacité.

Pour l'heure en phase d'étude, l'innovation sera commercialisée à partir de mars 2021 en France. "Une fois rodée", Alain Mathé prévoit de la présenter lors de différents salons nationaux et internationaux dédiés à l'élevage, notamment à l'EuroTier qui se tient à Hanovre en Allemagne et qui est le plus grand du monde.

10 à 15 % du CA à l'international

L'homme d'affaires compte également sur ces salons pour faire connaître Cabi-Caillol au niveau mondial. La structure du Sud-ouest souhaite exporter ses solutions au-delà de l'Hexagone, dans des pays transfrontaliers porteurs sur la partie volaille.

Sur sa feuille de route, le néo-dirigeant s'est fixé comme objectif de réaliser a minima entre 10 et 15 % du chiffre d'affaires de Cabi-Caillol à l'international d'ici 5 ans. Afin d'y arriver, deux commerciaux issus de grands groupes et anciens partenaires d'Alain Mathé devraient rejoindre le projet. Le premier sera chargé du développement de l'Allemagne, le Benelux et la Scandinavie. Le second s'occupera lui de l'Europe du Sud (Italie et Autriche). "Nous devrions démarrer le déploiement début mars prochain", précise-t-il.

Des recrutements pour 2021

Aujourd'hui, la PME compte 38 collaborateurs. Deux commerciaux viennent de rejoindre l'effectif afin de renforcer la présence de la marque en France. Un troisième commercial sera prochainement recruté afin de s'atteler à l'Est de l'Hexagone. Le reste de l'équipe (atelier) devrait également être renforcé dans les mois à venir avec cinq personnes en plus à terme.

En 2020, Cabi-Caillol notait une croissance de 12 % pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 10 millions d'euros. En 2021, elle a pour objectif d'afficher +15 % de croissance.

"Je ne vais pas m'arrêter là. Mon ambition est de créer un groupe industriel français autour de trois thèmes, domaines d'activité. Premièrement, la volaille sur lequel nous sommes en train de travailler. Deuxièmement, je souhaite développer l'activité de l'ovin et caprin. Enfin, nous voulons déployer la partie bovine. Nous souhaitons donc être présents sur les trois activités que représente le monde de l'élevage aujourd'hui et faire de Cabi un vrai groupe industriel de la conception et fabrication de matériaux modernes autour de ces domaines", conclut Alain Mathé.

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