"Ces investissements et ce nouveau site de production nous permettent de mieux réguler nos flux et d'optimiser le temps de travail. Ainsi, nous pouvons nous tourner vers de nouveaux marchés. Nous pourrons démarcher d'autres clients et absorber le surplus d'activité par rapport à ce que nous faisions jusqu'à présent", explique le président de l'entreprise Guiraud Mousse, Paul-Louis Guiraud.

La société spécialisée dans la transformation de mousse polyuréthane vient de lever 1,3 million d'euros. Un montant qui leur permet de recentrer leur activité sur un seul lieu de production.

"Le premier objectif était de réunir l'ensemble de nos sites en un même endroit. Nous étions auparavant sur trois lieux différents. Nous sommes allés dans des bâtiments plus grands pour développer davantage notre activité car nous manquions de place. Il se situe à Aussillon dans le Tarn".

"Depuis quatre ans, notre chiffre d'affaires s'est accru de 20%"

Ce manque de place peut s'expliquer par la croissance progressive de la société. En 2019, cette dernière affiche près de 2,4 millions de chiffre d'affaires. "Depuis quatre ans, notre chiffre d'affaires s'est accru de 20%", précise Paul-Louis Guiraud. Des chiffres qui laissent le chef d'entreprise envisager une arrivée sur de nouveaux marchés.

"Nous tendons à nous développer sur le marché de l'hôtellerie de plein air, un secteur qui nous concerne à travers les matelas et banquettes pour mobile-homes notamment. Nous souhaitons également nous étendre dans l'Hexagone. Au-delà, c'est plus compliqué. Nous pourrions peut-être trouver du développement sur la Catalogne et le nord de l'Espagne car nous ne sommes pas loin géographiquement. Mais dans les autres pays, les coûts de transport sont trop importants par rapport à la matière travaillée et ce n'est donc plus intéressant. À court terme, nous envisageons une hausse de 20% de notre chiffre d'affaires grâce aux marchés sur lesquels nous serons".

À cheval sur plusieurs marchés aux fortunes diverses

Mais les marchés évoqués peuvent être en difficulté actuellement avec la crise engendrée par la pandémie de la Covid-19, notamment le secteur de l'hôtellerie qui subit le fort ralentissement du tourisme en 2020.

"C'est un risque, évidemment. Mais avant les problèmes actuels de pandémie, le secteur était en plein essor. Donc je ne pense pas que tout va s'effondrer du jour au lendemain. Peut-être pas à très court terme, mais d'ici deux ans, j'espère que toutes ces histoires de Covid-19 seront derrière nous et que tout reviendra à peu près à la normale. En tous cas, au moins dans ce secteur d'activité", indique le président de la société.

Sur les autres marchés sur lesquels l'entreprise Guiraud Mousse est installée, certains profitent de l'effet confinement.

"Dans le matelas, on y est un peu, cela serait bien si nous y étions plus. C'est une activité qui depuis le premier confinement a explosé en Europe. Tous les gros fabricants de matelas européens ont très bien marché durant cette période", souligne Paul-Louis Guiraud.

Parallèlement, d'autres secteurs voient leur activité ralentir, ce qui implique une baisse des commandes.

"Ce n'est pas un secret, tout ce qui touche l'aéronautique se porte très mal, poursuit le directeur de l'entreprise. Nous travaillons pour des personnes qui font de la logistique ou du conditionnement dans cette filière. Nous réalisons des cales en mousse qui vont venir dans des caisses en bois ou cartons pour entourer des pièces à destination de Liebherr ou Thales par exemple".

Malgré le contexte actuel, la société expose des résultats positifs, qui peuvent s'expliquer par une activité assez constante tout au long de l'année. Même si de manière générale, une légère saisonnalité semble se dégager.

"Notre rendement est plutôt lisse tout au long de l'année, explique Paul-Louis Guiraud. Nous avons quand même, sur l'ensemble des secteurs sur lesquels nous travaillons, une petite saisonnalité du mois de mars aux congés d'été lié au fait que nous touchons le secteur de l'ameublement et du loisir. Un camping veut changer les matelas, il va le faire avant que les vacances arrivent. Idem pour les plages privées. De plus, c'est aussi la saison où on nous demande le plus de banquettes de bateaux car ces derniers se vendent mieux à ce moment".

L'entreprise présente depuis 1957 espère donc sans doute que la situation sanitaire s'améliore d'ici le mois de mars. En attendant, le confinement n'a entraîné aucune mise en chômage partiel. Au total, ce sont 14 personnes qui travaillent au sein de la société Guiraud Mousse.