Delair sépare ses activités drones et data avec la création d'Alteia

Le fabricant toulousain de drones civils se rêve désormais en leader mondial de la gestion et de l'exploitation de la data pour des applications industrielles. En ce sens, Delair vient d'officialiser la séparation de ses activités hardware et software avec la naissance d'une société indépendante du nom d'Alteia. Une opération qui a aussi pour objectif de récolter des financements afin de soutenir la croissance d'une activité data en plein essor.
Une projection des capacités d'identification et d'analyse de la plateforme d'Alteia sur le réseau Enedis.
Une projection des capacités d'identification et d'analyse de la plateforme d'Alteia sur le réseau Enedis. (Crédits : Delair)

C'est un tournant stratégique pour l'entreprise toulousaine Delair. Le fabricant de drones civils, installé à Labège (Haute-Garonne), vient d'annoncer la création d'une spin-off du nom d'Alteia. Cette dernière regroupera ainsi toutes les activités en lien avec la data, son exploitation, et l'intelligence artificielle de l'entreprise, tandis que Delair restera dédiée à l'activité autour des drones.

"Ce sont devenus deux activités très différentes, qui avaient auparavant de synergies depuis le début. Aujourd'hui, elles ont des problématiques différentes et les séparer va permettre à chacune de se concentrer sur son cœur de métier et ses spécificités. Parfois, il pouvait y avoir confusion entre les deux activités", reconnait Michaël de Lagarde, le PDG de Delair et Alteia.

Dans les faits, le coeur d'Alteia n'est autre que sa plateforme Delair Aerial Intelligence lancée au début de l'année 2019. Pour mémoire, cette plateforme numérique de gestion et d'exploitation des données collectées par des drones, fonctionnant grâce à de l'intelligence artificielle, permet à ses utilisateurs de gérer avec une meilleure efficacité leur activité et leurs stocks.

Lire aussi : Delair lance sa plateforme d'exploitation des données

"Grâce à notre équipe de développeurs, de nouvelles fonctionnalités sortent chaque semaine. Elle devient une plateforme de traitement global de la data et plus seulement d'images collectées par drone", concède le dirigeant toulousain.

Un besoin de financements

Après avoir amorcé le développement de ce produit en interne dès 2013, pour une commercialisation six années plus tard, les activités d'Alteia sont aujourd'hui en plein essor. Un point central qui explique aussi en partie la séparation de ces activités.

"Nous connaissons une forte croissance de notre activité data, avec une multiplication par deux du nombre d'utilisateurs chaque année. C'est la startup dans la startup. Il y a un besoin de financements pour continuer à développer cette activité et cela justifie aussi la création d'Alteia. Quant à l'activité drone, elle se stabilise. Nous y connaissons une croissance de PME dans un marché arrivé à maturité", analyse Michaël de Lagarde.

Pour appuyer ces propos, l'activité software et l'activité hardware sont désormais quasiment à parts égales en termes de proportion dans le chiffre d'affaires de Delair, pour des ressources humaines équivalentes (55 salariés chez Delair et 61 chez Alteia). Ce qui était encore loin d'être le cas quelques mois plus tôt au détriment de l'activité désormais regroupée au sein d'Alteia. Mais ce pivotage stratégique est assumée en interne puisque Delair a réalisé il y a deux ans la plus grosse levée de fonds de son histoire auprès d'Intel, afin de développer cette plateforme d'exploitation de la donnée.

Lire aussi : Pourquoi le Toulousain Delair "délaisse" les drones au profit de la data

De nouveaux clients majeurs

À date, Alteia qui se présente désormais comme  une "plateforme de gestion des actifs industriels basée sur l'intelligence artificielle", a déjà séduit près de 400 entreprises clientes, dans divers secteurs d'activité.

D'ailleurs, dans la foulée de l'annonce de la création de la spin-off, Delair a officialisé un contrat nouveau entre cette dernière et Enedis, pour développer une plateforme visant à "une transformation digitale d'une partie des opérations de maintenance des installations du réseau". Concrètement, le logiciel d'Alteia va permettre de réaliser de la maintenance prédictive sur 6 500 km de lignes de son réseau aérien moyenne tension. "C'est un déploiement à une échelle inédite et c'est une première mondiale pour un tel programme dans le secteur", se réjouit le PDG.

Pour séduire de nouveaux clients comme Enedis, la "startup dans la startup" comme l'appelle Michaël de Lagarde, vient de nouer un partenariat important avec GE Digital  (filiale de General Electric) pour que la plateforme d'Alteia soit intégrée ainsi intégrée au portefeuille de solutions logicielles de GE dédiées à la transformation numérique des entreprises industrielles. Une collaboration similaire a aussi été conclue avec Microsoft.

"Nous avons connu un petit retard dans le développement commercial d'Alteia en raison de la crise sanitaire, mais ce sont plutôt des reports que des annulations. Au final, nous nous en sortons plutôt bien et nous sommes confiants. La transition digitale est un processus résilient face à une crise comme nous la connaissons aujourd'hui et c'est même une force", veut croire le dirigeant toulousain.

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