Aéronautique : Laselec digitalise le câblage électrique

La PME toulousaine Laselec, spécialisée dans le câblage électrique pour l'aéronautique, a développé une table numérique pour produire plus efficacement l'assemblage des harnais. Elle adapte également sa compétence historique dans les machines laser aux nouveaux besoins des industriels.
Laselec a mis au point une table de câblage digitale.
Laselec a mis au point une table de câblage digitale. (Crédits : Laselec)

C'est difficile à imaginer mais l'industrie aéronautique a conservé pour certaines tâches des procédés de fabrication très artisanaux.

"La production aéronautique est encore très manuelle. Il existe beaucoup de petites séries. Contrairement à l'industrie automobile qui dispose de gros volumes de production et peut donc justifier d'automatiser par exemple tout le processus de câblage électrique, peu de harnais sont similaires d'un avion à l'autre. Il est très difficile de mettre en place de l'automatisation sur les avions face à une grande variété de produits. Les opérateurs utilisent encore souvent des tables de câblage en bois et de grands plans papier", décrit Grégory Solier, directeur commercial de Laselec.

Cette PME toulousaine fondée en 2001 est spécialisée dans le câblage électrique pour l'aéronautique. Elle travaille pour les constructeurs d'avions (Airbus, Boeing, Embraer), leurs sous-traitants impliqués dans le câblage (Safran, Latécoère), ainsi que pour les compagnies aériennes comme Air France et Lufthansa ou encore des centres MRO (maintenance). Le cœur de son activité réside dans la fabrication de machines de marquage des câbles par laser.

Une table de câblage numérique pour limiter les erreurs

Depuis 2018, elle commercialise un nouveau produit pour digitaliser la fabrication des harnais électriques. Il s'agit d'une table de câblage numérique, baptisée EasyTouch. L'opérateur n'a plus besoin de lire physiquement le numéro de câble ou de scanner un code-barres avant de l'assembler. Il a juste à le toucher et une fenêtre sur l'écran de la table interactive s'affiche avec une photo de l'outillage et les informations de cheminement et d'insertion des connecteurs.

Laselec

Laselec veut digitaliser le câblage électrique (Crédits : Laselec).

"Cette technologie apporte un gain de productivité puisque l'information est immédiate. Le logiciel apporte une possibilité de traçabilité de ce qui est fait sur le harnais, par qui, quand et comment. Ce contrôle plus poussé permet de minimiser les erreurs grâce à la bonne identification du câble", décrit Grégory Solier.

Par ailleurs, l'opérateur peut lancer depuis la table numérique un test de continuité pour vérifier l'ensemble des câbles du harnais électrique en même temps et générer un rapport. Pour le dirigeant de Laselec, cette innovation permet de "réagir plus vite face aux erreurs" par rapport aux méthodes traditionnelles de tables de câblage en bois. En sachant que pour un A380, il faut compter en moyenne 600 et 800 km de câbles.

Moderniser le marquage laser

Outre ce nouveau produit, Laselec adapte également sa compétence historique dans les machines laser aux nouveaux besoins des industriels. "Historiquement les câbles étaient identifiés avec la frappe à chaud. L'isolant était brûlé en mode tampon. Après le crash d'un avion de Suiss Air (en 1998, ndlr), les industriels ont recherché une nouvelle technique pour ne pas endommager les câbles et réaliser un marquage sur toute la durée de vie du câble. Le marquage laser est devenu la référence, une solution qui constitue le cœur d'activité de Laselec", décrit Grégory Solier.

Laselec

Machine de dénudage des câbles par laser (Crédits : Laselec).

Aujourd'hui, ce marquage laser est piloté par ordinateur. La PME commercialise également depuis peu une machine de dénudage des câbles par laser. "Sur des câbles torsadés, l'identification ne peut être réalisée par des machines mécaniques pour couper l'isolant. L'intérêt du laser est de brûler de manière quasi chirurgicale l'isolant sans endommager la partie extérieure", précise le directeur commercial de la société.

Laselec compte à ce jour une soixantaine de salariés à Toulouse et une dizaine aux États-Unis pour un chiffre d'affaires annuel de 10 millions d'euros. La PME a été absorbée depuis 2017 par le groupe suisse Komax (2500 salariés, 400 millions d'euros de chiffre d'affaires), spécialisé dans la production de machines pour le câblage automobile. Un rapprochement qui pourrait pousser Laselec à cibler davantage de clients dans l'industrie automobile dans les années à venir.

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Commentaire 1
à écrit le 22/11/2019 à 12:18
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