Mikrô, service de collecte en porte-à-porte des encombrants professionnels, arrive à Toulouse

Jusqu'à présent basé à Paris, Mikrô propose son service de collecte en porte-à-porte des encombrants professionnels à Toulouse et recrute des manutentionnaires, sous le statut d'entrepreneur. Le projet porté par la société Valdelia espère s'exporter dans d'autres villes de France.
Mikrô prend en charge la manutention des encombrants.
Mikrô prend en charge la manutention des encombrants. (Crédits : Mikrô)

Adieu chaise cassée qui traîne dans les couloirs du bureau depuis des mois. Mikrô, service de collecte en porte-à-porte des encombrants professionnels, vient d'arriver à Labège. Après avoir réalisé plus de 300 opérations de collecte à Paris, depuis janvier 2018, Mikrô propose depuis septembre ses services aux entreprises de la périphérie toulousaine. Durant l'expérimentation, l'équipe prend en charge de A à Z, de la manutention au réemploi ou au recyclage, les déchets professionnels de moins de 20 m3. Un service qui n'existait pas auparavant.

"Il y a un vrai manque d'offre pour l'enlèvement de mobiliers professionnels en dessous de 20 m3. Pendant quatre ans nous avons cherché, sur le marché, des prestataires capables de collecter ces déchets mais ils nous disaient qu'ils n'étaient pas dimensionnés pour le faire car ils ne disposaient que de camions remorques", explique le fondateur de Mikrô, Arnaud Humbert-Droz.

Mikrô a alors vu le jour, en mars 2017, avec pour objectif de pallier cette absence. Et pour faire appel à ce service, il suffit de se rendre sur le site ou l'application de Mikrô et de faire une demande d'enlèvement en ligne. Une fois le devis validé, un "mikrô-entrepreneur" (un manutentionnaire sous le statut d'auto-entrepreneur), récupérera l'objet et l'emmènera au centre de tri. Ensuite, l'entreprise recevra sa facture et un certificat de prise en charge du produit.

"Notre traçabilité ne s'arrête pas à l'entrée du centre de traitement. Ce dernier va nous dire, par exemple, combien de tonnes de bois il a envoyé chez telle usine pour fabriquer des panneaux. Et, quand le cycle est terminé, on envoie tout le détail de cette prise en charge à l'entreprise qui a été collectée", expose le fondateur de Mikrô.

550 clients dont une dizaine de récurrents

Pour Mikrô la réutilisation de ces encombrants est la priorité. Lorsque les déchets arrivent au centre de tri, celui de Veolia à Fenouillet, les produits réutilisables sont identifiés et séparés pour ensuite être dirigés vers des éco-organismes qui vont donner une seconde vie aux encombrants. Malgré tout, le service a un taux de recyclage moyen et peu des déchets récupérés sont réemployés.

"Beaucoup des objets que nous collectons sont en mauvais état et donc difficilement réutilisables. De plus, nous récupérons des composants électroniques qui sont compliqués à recycler", détaille Arnaud Humbert-Droz.

En tout cas, le concept plaît puisque, Mikrô génère 5 à 6000 euros de chiffre d'affaires par mois et possède 550 clients à Paris dont une dizaine sont récurrents. Parmi eux, essentiellement des PME du tertiaire, du retail et des cafés-restaurants. À Toulouse, les demandes de renseignement commencent à affluer.

Des recrutements de manutentionnaires

Mikrô a déjà engagé deux "mikrô-entrepreneurs" à Toulouse et est à la recherche d'autres manutentionnaires. Les critères de sélection : avoir une camionnette, un permis, un numéro de siret et une autorisation d'exercer une profession de transport. À Paris, le service fait appel à trois manutentionnaires mais a travaillé avec dix, en an et demi.

"Il y a une telle volatilité sur ces postes là que nous n'avons pas de nombre de recrutements maximal. Nous manquerons de mikrô-entrepreneurs dans le temps par rapport à la demande", annonce le fondateur de Mikrô.

Et lorsque la demande sera assez satisfaisante sur Toulouse, Mikrô a pour projet de dupliquer son service dans d'autres villes comme Lyon, Marseille et Bordeaux. Mikrô souhaite aussi, dans quelques mois, faire une levée de fonds. Avec cet argent, le service envisage, notamment, de créer des comptes clients avec une offre d'abonnement pour les grands groupes qui voudraient faire appel à Mikrô et d'augmenter son budget communication.

Un POC porté par un éco-organisme

Mikrô qui est encore un projet d'expérimentation est porté par Valdelia, société à but non lucratif qui propose un système de collecte et de recyclage de mobiliers professionnels. La société, basée à Labège depuis un an et demi, cherche à développer le réemploi et la réutilisation des déchets. Elle emploie 35 salariés et a un chiffre d'affaires de 16 millions d'euros en 2018 et de 24 millions d'euros en 2019.

"Avec Valdelia, nous voulons transformer le monde du meuble et le faire passer d'une économie linéaire à une économie circulaire. Avant, on nous disait que nous étions fous mais aujourd'hui avec la loi gaspillage et recyclage, notamment, notre projet apporte une solution aux entreprises qui ont une conscience éco responsable", explique le PDG de Valdelia, Arnaud Humbert-Droz.

Valdelia, qui a été créé à Boulogne-Billancourt il y a sept ans, travaille avec 120 entreprises de l'économie sociale et solidaire, spécialisées dans la seconde vie des objets. API'UP, à Capbreton, Extramuros en région parisienne ou encore les communautés Emmaüs font partie de leurs partenaires. En tout, la société a collecté 80 000 tonnes de mobiliers de bureau en 2018 et 90 000 en 2019.

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