Altiservice change d'actionnaire majoritaire et revoit son modèle économique

Le groupe énergétique Engie a cédé la majorité des parts de la société toulousaine qui exploite les stations de Saint-Lary et de Font-Romeu, au fonds d'investissement professionnel spécialisé, BTP Impact Local géré par Mirova. Face au manque de neige et à la saisonnalité du ski, Altiservice diversifie son activité grâce aux téléphériques urbains et industriels.
Altiservice compte améliorer les remontées mécaniques de Font Romeu et Saint-Lary.
Altiservice compte améliorer les remontées mécaniques de Font Romeu et Saint-Lary. (Crédits : ©Altiservice-SaintLary)

Changement d'actionnaire majoritaire pour Altiservice. L'entreprise, basée à Toulouse, qui exploite en délégation de service public les domaines skiables de Saint-Lary (Hautes-Pyrénées) et Font-Romeu Pyrénées 2000 (Pyrénées-Orientales) était jusqu'à présent détenue en totalité par Engie. Mais en juillet dernier, le groupe a cédé 80 % du capital au fonds BTP Impact Local, en conservant les 20 % de parts restantes.

"Engie a voulu se recentrer sur les énergies renouvelables et nous avons donc dû chercher des partenaires pour continuer à développer la société. C'est assez naturellement que Mirova avec son fonds BTP Impact Local a émergé du lot et est devenu actionnaire de référence au sein d'Altiservice", explique Yves Rougier, président directeur général d'Altiservice.

Grâce à BTP Impact Local, géré par Mirova, filiale de Natixis Investment Managers (groupe BPCE), Altiservice compte améliorer ses 51 remontées mécaniques installées dans les deux stations. Elle envisage même d'ouvrir de nouvelles pistes à Font Romeu et à Saint-Lary, respectivement première et troisième stations de ski des Pyrénées françaises. Mais, la société souhaite en priorité investir dans des canons à neige.

"Nous sommes à 95% d'enneigeurs sur la station de Font-Romeu Pyrénées 2000 et à 50% à Saint Lary. 20% du chiffre d'affaires est fait pendant les vacances de Noël et 40% pendant les vacances scolaires de février. Il est alors important d'assurer cette période-clé. Cela commence par avoir de la neige et donc des canons à neige", détaille Yves Rougier.

Moitié moins de neige en 2050

La neige est effectivement ce qui risque de manquer à l'avenir. Altiservice, avec ses deux domaines skiables, pourrait donc voir son modèle économique bouleversé par le réchauffement du climat. En effet, l'épaisseur moyenne de la neige pourrait diminuer de moitié et les températures maximales moyennes augmenter de 2,0 ºC à 4,0 ºC (dans le scénario le plus pessimiste) d'ici à 2050 dans les Pyrénées, selon l'Observatoire pyrénéen du changement climatique (OPCC).

"Nous sommes les premiers concernés par le réchauffement climatique. Mais, l'enneigement est assez inégal d'une année sur l'autre, il peut y avoir de très bonnes années et d'autres moins bonnes. Comme l'hiver 2018-2019 a été le plus doux depuis 22 ans, selon Météo France, nous avons eu un début de saison compliqué mais qui a finalement été très bon quand il y a eu de la neige à partir de mi-janvier", rapporte le PDG d'Altiservice.

Lire aussi : En panne de neige, les Pyrénées se cherchent un nouveau modèle économique

Se diversifier pour pallier la saisonnalité du ski

Leader dans la gestion de domaines skiables pyrénéens avec N'Py (qui regroupe sept stations de ski dans les Pyrénées de son côté), Altiservice doit aussi faire face à la saisonnalité du ski. La société, créée en 1990, cherche depuis quelques années à attirer hors hiver et développer une activité quatre saisons.

"L'été, nous proposons des activités diverses comme des fermes à visiter, des trottinettes sur pistes, un bike park, des randonnées... Nous étudions aussi d'autres possibilités qui permettraient de compléter notre activité hivernale avec de nouvelles activités en été sur nos stations mais pour l'instant c'est trop tôt pour les dévoiler", livre Yves Rougier.

Altiservice, avec un chiffre d'affaires d'un peu moins de 30 millions d'euros et qui emploie près de 500 saisonniers l'hiver, se diversifie aussi dans les téléphériques urbains et industriels. Elle exploite les téléphériques industriels de la société d'hydroélectricité Shem, filiale d'Engie, et aura à charge la maintenance du téléphérique urbain de Toulouse à partir de fin 2020. L'entreprise a également soumis sa candidature sur les projets de téléphérique à Ajaccio, Lille, Créteil et Bordeaux.

Lire aussi : "Téléo", nouveau nom du téléphérique de Toulouse

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