Le Toulousain Anoki, étoile montante de l’audiovisuel créatif

Spécialiste de la production audiovisuelle, Anoki a confirmé son dynamisme en 2016 avec un chiffre d’affaires en augmentation de 25%. À la fois agence de communication et société de production, l’entreprise toulousaine tire son épingle du jeu dans un secteur très concurrentiel.
Mannuela Marque (à gauche) et Alwa Deluze (à droite) ont fondé la société de production Anoki en 2008

Région Occitanie, SNCF, Groupe Pierre Fabre, Toulouse Business School, Banque Populaire Occitane... La société de production audiovisuelle Anoki compte dans son portefeuille de clients quelques noms prestigieux. Et avec un chiffre d'affaires de 308 000 euros l'année dernière, les deux fondatrices Mannuela Marque et Alwa Deluze ne comptent pas s'arrêter là.

Malgré un secteur de la production ultra concurrentiel dans la Ville rose, avec notamment Masters Films, Pinkanova ou encore W2P Production, Anoki a su faire sa place dans la région et vise une croissance de 30% en 2017. Pour cela, l'agence va notamment s'appuyer sur l'ouverture d'un premier fief parisien en septembre et l'utilisation des dernières technologies comme la réalité virtuelle.

"Nous venons de terminer une expérience immersive en réalité virtuelle pour le groupe pharmaceutique Pierre Fabre à Castres, se réjouit Mannuela Marque. C'est une grande première pour eux et l'occasion pour nous de concrétiser notre collaboration avec le studio high-tech toulousain Novelab by Audiogaming. Fort de notre expertise partagée sur ce premier projet, nous avons posé les bases d'un partenariat stratégique pour accélérer notre développement à Paris."

Dans la capitale, Anoki vise un public d'annonceurs avec lesquels elle a déjà travaillé, et d'agences de communication. Pour sa projection à trois ans, l'agence espère ainsi réaliser la moitié de son chiffre d'affaires "communication" à Paris, et vient de recruter un commercial à cet effet.

Un positionnement unique dans la communication

La production de films promotionnels pour organismes publics et entreprises privées est très importante pour Anoki, comme en témoignent leurs collaborations avec la région Occitanie et la SNCF depuis 2008, année de création de l'agence. Travaux sur les voies, inaugurations ou prévention relative aux passages à niveau, le réseau des chemins de fer français fait régulièrement appel à la société toulousaine pour ses reportages promotionnels ou de prévention. En outre, Anoki vient de remporter la campagne audiovisuelle qui accompagne les trois ans de chantier du futur Parc des expositions de la Ville rose.

"Nous nous différencions des autres agences de communication par notre culture du conseil, met en avant Alwa Deluze. Nous ne nous contentons pas de filmer ce que les clients nous demandent mais effectuons une analyse de fond poussée pour chaque commande. Ainsi, il est possible d'orienter les auteurs et réalisateurs vers des supports audiovisuels nouveaux et créatifs".

Anoki est aussi société de production

Par ailleurs, l'entreprise basée aux Carmes possède aussi un pôle de pure création audiovisuelle. Une dizaine de documentaires, films d'animation et courts-métrages de fiction y sont actuellement en cours de production.

"Notre spécificité, c'est cette double casquette d'agence de communication et de société de production. Aujourd'hui, nous sommes la seule agence d'Occitanie à proposer les deux", affirme Mannuela Marque.

Ainsi, en tant que producteur, Anoki accompagne les auteurs dans la réalisation de leurs films. "Nous prenons contact avec les chaînes de télévision susceptibles de diffuser le produit final, puis cherchons des financements et réunissons une équipe d'intermittents du spectacle pour le tournage", explique Alwa Deluze.

La société travaille notamment avec les Toulousains Mélissa Billard et Frédéric Menuet - auteur de la pièce de théâtre Toulousain ! - pour l'écriture d'une web série prévue pour 2018 : Chérie, on quitte Paris. Dans une quinzaine d'épisodes de trois minutes, un couple de trentenaires effectue un tour de France pour choisir une ville dans laquelle s'installer.

L'agence s'occupe aussi de la post-production de l'émission Un jour, Une question produite par Milan presse et diffusée sur France 4. Depuis trois ans, la société réalise les finitions (bruitage et montage) de ce court dessin animé d'une minute trente qui répond chaque jour à une question d'enfant.

Un acteur important de la filière animation

Enfin, la société travaille aussi à ses propres productions. Ancienne journaliste, Alwa Deluze réalise documentaires et courts-métrages. Dans le film Mon village diffusé en février 2017 sur France 3, la cofondatrice d'Anoki dresse un portrait de la ruralité d'aujourd'hui à travers les habitants d'un petit village du Comminges.

L'année prochaine, Anoki prévoit la sortie d'une série d'animation intitulée Chez Simone, pour aider les jeunes adultes à décrypter l'économie.

"Le secteur de l'animation se développe énormément dans la Ville rose. Avec Xbo Films, Double Mètre Animation, le Lokal Productions, Milan Presse et TAT Productions, nous avons fondé l'association de producteurs Arpanim pour dynamiser la filière de manière collective", s'enthousiasme Alwa Deluze.

En ex région Midi-Pyrénées, la filière animation représente environ 150 emplois et l'installation à Toulouse il y a quatre ans du festival Cartoon Forum qui réunit les professionnels de la série d'animation lui a donné un sérieux coup de projecteur. En 2015, ce secteur a permis 7,8 M€ de retombées économiques en Occitanie, dont 6,1 M€ en ex Midi-Pyrénées.

Les As de la Jungle à la rescousse saison 1, de la société TAT productions, a généré à elle seule 5 945 982 € de retombées économiques locales et a même donné lieu à la production d'un long-métrage reprenant les aventures de Maurice, Miguel, Batricia, Gilbert, Al et Bob (sortie en salles prévue le 26 juillet).

De son côté, Anoki produit plusieurs séries d'animation d'un genre inédit, comme la saga pour enfant Ibinou, qui mélange dessins animés et plans d'animaux sauvages filmés dans la nature.

En outre, cette activité est très rentable, notamment pour les soutiens publics qui l'accompagnent, comme la Région Occitanie: "Pour 1 euro investi chez nous par la Région pour la réalisation de films d'animation, nous dépensons 13 euros sur le territoire", assure Alwa Deluze.

Lire aussi : Animation : le Cartoon Forum s'installe à Toulouse en septembre

Une entreprise à taille humaine

Dans le futur, Anoki souhaite donc notamment rester concurrentielle dans la filière de l'animation. De plus, ses dirigeantes qui emploient aujourd'hui trois personnes, aspirent à se développer progressivement et maintenir leur entreprise "à taille humaine", toujours avec en ligne de mire un accompagnement personnalisé de ses clients.

"Nous ne souhaitons pas générer trop de partenariats permanents mais varier les réalisateurs pour travailler sur des idées neuves. C'est ce qui nous inspire et nous pousse constamment à voir plus loin et utiliser de nouvelles techniques audiovisuelles", conclut Alwa Deluze. Neuf ans après sa création, Anoki a trouvé son équilibre.

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