Nouveau président, nouvelle ère pour le Stade Toulousain

Comme attendu depuis plusieurs semaines, le Stade Toulousain a annoncé la nomination de Didier Lacroix comme président du directoire. L'occasion pour l'ancien troisième ligne, qui prendra ses fonctions le 1er juillet prochain et succèdera à René Bouscatel, de préciser sa stratégie. Il souhaite notamment "enclencher une modification du modèle financier".
Didier Lacroix est le nouvel homme fort du Stade Toulousain

Une troisième ligne complète attendait les journalistes hier soir au centre d'entraînement du Stade Toulousain. René Bouscatel, président du directoire, Hervé Lecomte, président du conseil de surveillance et un temps candidat à la succession de René Bouscatel, ainsi que Didier Lacroix étaient en effet côte à côte pour annoncer la nomination, par le conseil de surveillance, de ce dernier au poste de président du directoire à partir du 1er juillet prochain. Philippe Jougla et Thomas Castaignède, ancien joueur du Stade Toulousain, ont également été nommés membre du directoire.

"Je suis très fier de cette nomination. Mais ce n'est qu'une étape dans l'ensemble des tâches qui vont m'être confiées, a temporisé Didier Lacroix. Ces derniers mois, le climat n'a pas permis de travailler dans la sérénité et je souhaite créer un courant suffisant pour embarquer tout le monde car mon rôle est de fédérer un maximum d'énergie autour du Stade Toulousain."

La passation de pouvoir se fait en effet au terme d'une saison délicate, tant sur le plan sportif, avec une 12e place en Top 14, qu'en interne où la fin de mandat de René Bouscatel aiguisait les appétits. Hervé Lecomte a d'ailleurs semblé isolé tout au long de la conférence. "C'est une joie de tourner cette page et d'en commencer une nouvelle avec une nouvelle direction et un nouveau dynamisme. Entre ses mains, le Stade Toulousain ne peut que réussir", a assuré le président du directoire, en poste depuis 25 ans.

Un plan déjà bien défini

Pour réussir, le nouveau président du Stade Toulousain Didier Lacroix a présenté un plan bâti autour de 6 thématiques : la gouvernance ; le staff sportif et l'équipe ; le modèle financier ; la marque Stade Toulousain ; l'innovation ; les aspects caritatifs, environnementaux et de santé. Les deux derniers aspects seront davantage détaillés à la rentrée de septembre lorsque le programme sera précisé.

Concernant la gouvernance, il s'est félicité de la nomination de Philippe Jougla, qui apportera de "la continuité au club", lui qui était déjà membre du directoire. "Thomas Castaignède est un vrai stadiste et, en même temps, il pourra apporter un nouveau regard grâce à ses expériences à l'international", a ajouté Didier Lacroix, précisant que la SASP n'était que "la partie émergée" du Stade Toulousain, composé de 5 entités qui doivent travailler ensemble (la SASP Stade toulousain Rugby, le Stade Toulousain Omnisports, l'Association, le Centre de formation et les Amis du Stade Toulousain, NDLR).

Au niveau du sportif, il a tenu remercier René Bouscatel pour le travail effectué en termes de recrutement, "la chose la plus réussie de l'année". Pour le staff, Didier Lacroix souhaite repréciser le rôle et les responsabilités de chacun. Ugo Mola est confirmé au poste d'entraîneur principal et sera toujours associé à William Servat. Jean Bouilhou et Pierre-Henry Broncan restent également en place. "Je m'occuperai du dossier de Jean-Baptiste Ellisalde quand je prendrai mes fonctions."

L'avenir du directeur sportif Fabien Pelous n'est lui non plus pas réglé. "Je ne l'ai pas encore rencontré. Il serait bien de respecter le joueur français le plus capé et ne pas avancer d'hypothèses tant que nous n'avons pas discuté", a tranché Didier Lacroix  manière de préciser sa façon de fonctionner et son futur mode de communication.

"Si je peux dire des choses, je parlerai. Si ce n'est pas possible pour différentes raisons, j'en dirai le moins possible, mais il n'y pas de volonté de cacher les choses."

"Le modèle du Stade Toulousain peut encore être performant"

L'un des volets les plus attendus était la question du modèle financier après les rumeurs de difficulté financière. Un domaine que Didier Lacroix, ancien dirigeant de la société À la Une, entre autres régie commerciale du Stade Toulousain, maîtrise et qu'il souhaite clarifier. "Nous ferons des conférences régulières sur ces points avec Philippe Jougla pour éviter que des choses fausses soient avancées", a-t-il déclaré en parlant notamment des salaires révélés dans la presse.

Le nouveau président a annoncé l'arrivée de la société Infront Sports & Médias, spécialisée dans le marketing sportif, pour gérer la régie du club. "La plus grande force du club, c'est la valeur de sa marque, a rappelé l'ancien joueur, conscient malgré tout du lien qui se détend avec de nombreux supporters dans la Ville rose. Charge à nous de la travailler correctement."

Cette tâche sera donc confiée à Infront, qui mise notamment sur l'international pour développer le potentiel de la marque Stade Toulousain. Dans le cadre d'un accord de gestion de partenariats pendant 10 ans, la société a apporté 3,5 millions d'euros. De quoi renflouer les fonds propres du club qui "présentera un résultat positif cette année, n'en déplaise à certains", assure René Bouscatel.

Pour Jean-François Jeanne, directeur général d'Infront, le choix du Stade Toulousain était une évidence. "Nous avons tout de suite été à l'écoute du projet car le Stade toulousain est LA référence. Il n'y a pas d'équivalent dans le monde du rugby et son nom est connu dans le monde entier. C'est la première marque économique et aussi la première sur les réseaux", a-t-il rappelé.

La société, qui assurera la production audiovisuelle du prochain Mondial au Japon en 2019, est persuadée du potentiel encore inexploité de la marque et prévoit une augmentation à deux chiffres des revenus. "Dans beaucoup de clubs, le modèle économique est uniquement construit autour d'un propriétaire qui injecte des fonds et comble les déficits. Ce n'est pas le cas du Stade Toulousain dont le modèle est basé sur la formation. 16 % des joueurs de Top 14 et de Pro D2 sont issus du centre de formation du club. Il y a un vrai ADN, une vraie marque, de vraies fondations", a martelé Jean-François Jeanne.

Des propos qui font écho au discours de Didier Lacroix qui assure que "le modèle du Stade Toulousain peut encore être performant au niveau financier et sportif". C'est donc plein d'ambition, "avec de l'appréhension" et conscient des changements nécessaires dans le club que le nouveau président prendra ses fonctions le 1er juillet. Si, dans une boutade, René Bouscatel lui a souhaité de se retrouver dans 25 ans, Didier Lacroix ne souhaite pas se projeter plus loin que les quatre ans à venir et souhaite avant tout réussir. "Sinon, je pourrais en mourir de honte."

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