Le moins que l'on puisse dire, c'est que Delair-Tech a fait parler d'elle en 2016. Première startup toulousaine à recevoir le Pass French Tech en juin 2015, la société, qui produit et commercialise des drones professionnels autonomes, a poursuivi l'an dernier son développement de manière accélérée. "Difficilement quantifiable" de l'aveu même de Michael de Lagarde, le Pass French Tech a eu un effet positif. "Cela fait partie de la visibilité et de la reconnaissance. C'est un gain en notoriété." Un coup de pouce qui a permis à Delair-Tech de voler de ses propres ailes, comme l'a montré son actualité en 2016.

En mars dernier, ses dirigeants ont ainsi annoncé une levée de fonds de 13 M€. Deux mois plus tard, Delair-Tech a ouvert une filiale aux États-Unis avant de racheter la société Gatewing en octobre dernier.

"Avec 7,1 M$ de chiffre d'affaires en 2016 contre environ 2 M$ en 2015, 2016 a été l'année de la croissance rapide de Delair-Tech, reconnaît le CEO Michael de Lagarde. Cela va nous permettre de répondre aux challenges qui se présentent en 2017."

Depuis sa création et le lancement d'un drone pour répondre aux besoins des groupes pétroliers, Delair-Tech a choisi de se concentrer sur le marché BtoB. "Cela a mis plus de temps à se développer que les drones récréationnels par exemple mais, aujourd'hui, beaucoup d'acteurs du BtoC se réorientent vers le BtoB, constate le CEO de Delair-Tech. Cela va entraîner une nouvelle concurrence mais, en même temps, cela valide notre modèle." Selon lui, la société devrait connaître cette année "la même tendance de croissance qu'en 2016".

Trois axes stratégiques

La société toulousaine, créée en 2011, s'appuie sur 3 vecteurs de croissance : l'innovation, l'international et le développement d'une offre globale. Aujourd'hui, la "R&D représente 40 % du chiffre d'affaires", souligne Michael de Lagarde, qui insiste sur l'importance de développer la nouvelle génération de drones pour répondre aux besoins. L'effort de recherche sera donc poursuivi en 2017.

"Nous sommes à la fois positionnés sur du hardware et du software, ce qui est assez unique dans le secteur, revendique Michael de Lagarde. Il nous faut développer des drones de plus en plus performants et sécurisés et, en même temps, améliorer le software qui permet de traiter les images. C'est cela qui a le plus de valeur ajoutée."

Delair-Tech propose en effet des services de traitement d'images à haute valeur ajoutée orientés métiers de l'industrie, de l'agriculture et sécurité civile. Cette offre de services globale permet au spécialiste du drone professionnel de s'adapter aux besoins des clients, souvent de grands groupes industriels tels qu'Enedis, RTE, EDF ou la SNCF. "Nous avons assez peu de clients publics même si des expérimentations sont en cours avec des gestionnaires de routes, précise le CEO. Mais nous travaillons avec des aménageurs publics de manière indirecte en fournissant des solutions à des géomètres par exemple."

Delair-Tech ambitionne de devenir leader du marché des drones professionnels, "d'où l'ouverture de la filiale à Los Angeles qui nous ouvre de nouveaux marchés". Pour la société, 2017 doit permettre de poursuivre le développement commercial, notamment à travers de son réseaux de distributeurs, qui représente aujourd'hui 150 points de ventes dans 80 pays.

Avec le rachat de Gatewing, qui a permis au groupe de doubler sa capacité de production, Delair-Tech compte aujourd'hui 106 employés. Une vingtaine d'embauches est prévue en 2017 pour consolider la société, qui s'est installée à Labège fin 2016, quadruplant ainsi sa surface de travail. "Aucune ouverture de filiale n'est prévue cette année, confie Michael de Lagarde. Nous souhaitons d'abord capitaliser sur l'existant et poursuivre le développement de notre offre."