Aéroport de Toulouse : 15 millions d'euros vont être distribués aux actionnaires

Contre l'avis de la Région et du Département, une majorité d'actionnaires de l'aéroport de Toulouse-Blagnac a validé en AG ce jeudi la distribution de 15 millions d'euros de dividendes. Une extension des droits pour les actionnaires minoritaires a également été actée, qui doit notamment permettre aux pouvoirs publics de voter lors décisions stratégiques importantes.
L'aéroport de Toulouse.

Réunis en assemblée générale extraordinaire ce jeudi 20 octobre, les actionnaires d'SATB, la société de gestion de l'aéroport de Toulouse-Blagnac ont validé la distribution de 15 millions d'euros de dividendes, ponctionnés sur les réserves de près de 70 millions d'euros dont dispose SATB. Une situation exceptionnelle dû à la privatisation de SATB au printemps 2015 lors de la vente de la majorité des parts de l'État à Casil Europe.

"Le montant adopté n'aura aucun impact sur la capacité d'investissement de l'aéroport, assure SATB. Son versement interviendra au démarrage des travaux du projet de reconfiguration de l'aérogare, tel qu'adopté par le Conseil de Surveillance."

La répartition des dividendes sera au prorata de leurs parts : 7,5 millions d'euros pour Casil Europe (49.99 % des parts), 1,5 millions d'euros pour l'État (10,1 % des parts), 3,75 millions d'euros pour la CCIT (25 % des parts) et 750 000 euros pour Toulouse Métropole, le Conseil départemental et le Conseil régional qui détiennent chacun 5 % des parts de SATB.

"Les dividendes perçus par la CCIT seront entièrement investis pour le service aux entreprises du territoire, promet Alain Di Crescenzo, le président de la CCIT. C'est un dénouement correct de ce dossier."

Le Département "regrette" la décision

SATB n'a pas souhaité communiquer la répartition des votes, mais d'après nos informations, seuls le Conseil régional et le Conseil départemental ont voté contre cette décision.

"Nous regrettons cette décision car cette réserve est le résultat d'une gestion saine par les partenaires publics historiques de la SATB. De plus, dans une perspective d'un plan d'investissement ambitieux, il nous parait important de garder des marges de manœuvre financière, réagit le Conseil départemental de Haute-Garonne.
Nous nous étonnons du changement de position de certains actionnaires publics car nous avions tous signé un courrier le 25 mai pour faire part de notre désaccord concernant la redistribution d'un montant de 20 millions d'euros. 5 millions d'euros de différence justifient-ils ce revirement ?"

Lettre aéroport

Dans la lettre adressée le 25 mai à Anne-Marie Idrac, la présidente du Conseil de surveillance de SATB, la CCIT, Toulouse Métropole, le Conseil régional et le Conseil départemental "se prononçaient défavorablement à la proposition de redistribution exceptionnelle d'une partie de la réserve de SATB".

Cinq mois plus tard, Alain Di Crescenzo dément avoir changé d'avis :

"J'ai toujours été contre le versement de dividendes s'il se faisait sans contrepartie et sur des montants trop importants qui mettraient en péril la société. Il n'y a aucune contraction, je n'ai pas changé d'avis. Je rappelle que nous sommes dans une société privée et que les actionnaires ont le droit de toucher des dividendes, sauf si cela met la société en danger. Ce n'est pas le cas."

Une position reprise par Jean-Luc Moudenc, le président de Toulouse métropole, qui a en outre annoncé que les 750 000 euros de dividendes reçus par Toulouse Métropole de la part de l'aéroport Toulouse Blagnac serviront à financer une partie de la 3e ligne de métro.

Plus de droits pour les actionnaires minoritaires

À l'unanimité, les actionnaires ont par ailleurs décidé de modifier les statuts d'SATB pour donner plus de poids aux collectivités locales et à la CCI de Toulouse. Ainsi, les décisions majeures concernant l'évolution de la société (les vols de nuit, l'utilisation des réserves foncières pour l'industrie aéronautique et les accès terrestres à l'aéroport) seront à présent prises à la majorité des deux tiers.

Cette délibération qui garantit la représentation des acteurs publics au Conseil de Surveillance satisfait pleinement Alain Di Crescenzo, le président de la CCIT, car "cette extension des droits minoritaires, qui est rare, va permettre aux actionnaires minoritaires de pouvoir voter lors des grandes décisions". Pour le Conseil départemental en revanche, cette décision n'est que l'officialisation d'engagements pris par Casil Europe lors de l'achat au printemps 2015.

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