Télé locale : Jean Brun (TV Sud) détaille son projet éditorial

Associé à BFM, TV Sud est finalement l'unique porteur de projet pour remplacer TLT à Toulouse. Le directeur des antennes de TV Sud, Jean Brun, veut créer "une chaîne d'information locale différente" et ambitionne de soutenir la production de 40 documentaires chaque année. Interview.
Le directeur des antennes de TV Sud Jean Brun veut créer "une chaîne d'information locale différente".

Après le retrait du dossier de BFM TV, les porteurs de projet de TV Sud sont les seuls en lice pour reprendre la fréquence de TLT à Toulouse, vacante depuis l'été dernier. Le projet était auditionné devant le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) ce mercredi 5 octobre. Son capital sera constitué à 80,1% par la holding Médias du Sud, propriétaire de TV Sud Languedoc-Roussillon et 19,9% par le groupe Next Radio TV, propriétaire de BFM TV. La télé locale devrait entrer en service au printemps 2017.

Quelle est l'offre éditoriale que vous avez présenté devant le CSA ?

Le cahier des charges du CSA nous impose une heure d'information locale quotidienne. La chaîne diffusera un journal de 10 minutes à 19h30. Ensuite, nous privilégions les reportages de terrain aux émissions de plateau. À l'image de ce que nous faisons sur les autres chaînes du groupe à Montpellier, Nîmes ou Perpignan, nous produirons plusieurs modules de reportages de 6 minutes chaque jour. Par exemple, au lieu d'inviter le président de la Croix Rouge en plateau, nous allons le suivre ainsi que les bénévoles sur le terrain. Il est également prévu de réaliser une émission délocalisée chaque semaine. Cette stratégie nous a permis d'acquérir une importante notoriété à Perpignan en l'espace seulement d'une année.

Quel type d'information peut justifier de casser l'antenne ?

J'ai participé en tant que reporter au lancement de LCI, la première chaîne d'info. Je me garderais bien de critiquer les chaînes d'info en continu. Mais j'ai l'ambition de créer une chaîne locale différente. Nous n'allons pas casser l'antenne pour le braquage d'une supérette ou pour des faits divers qui n'impliquent que quelques personnes. En revanche, cela peut être justifié en cas d'événements importants comme des intempéries ou des attentats. Sur ces sujets, notre ambition est de faire de la pédagogie pour expliquer le phénomène, donner le numéro d'urgence à contacter ou des consignes de sécurité.

La future chaîne BFM Paris veut dépêcher des reporters en scooter pour couvrir l'information trafic en direct. En tant que chaîne locale comptez-vous miser sur ce type d'information?

Nous ne pouvons pas avoir la même couverture que la radio au niveau de l'information trafic puisque les automobilistes ne vont pas nous regarder en roulant, sauf à provoquer des accidents.

Quels seront les autres programmes diffusés par la chaîne ?

Les trois piliers de TV Sud sont la culture, le sport et l'économie. À titre d'exemple pour le sport, s'il y a un match avec l'affiche Toulouse et Montpellier, nous serons avant le début de la rencontre à l'entrée du stade avec les supporters et dans l'idéal avec les dirigeants de club à la fin du match. Nous voulons également créer une émission de téléachat autour des produits régionaux. La marque Sud de France essaie actuellement de fédérer la gastronomie de la nouvelle grande région et nous voulons accompagner cette dynamique.

Quel sera l'effectif à Toulouse ?

Toutes les fonctions support (direction, RH) sont au siège social (situé à Gallargues-le-Montueux dans le Gard, NDLR) de même que les moyens de diffusion et la rédaction en chef. La rédaction de Toulouse sera composée de 10 journalistes, d'un technicien et d'une force commerciale. Cette mutualisation nous permet de réaliser d'importantes économies d'échelle. À titre d'exemple, la chaîne de Perpignan nous a coûté seulement 800 000 euros et le budget annuel pour celle de Toulouse est d'1,5 million d'euros. Nous prévoyons également une refondation du site internet du groupe.

Au niveau des contenus, nous avons déjà un journal régional à 20h30 et les sujets des différentes chaînes pourront être repris d'une ville à l'autre. Nous allons également mettre à disposition les reportages sur la plateforme Myvideoplace qui est également alimentée par La Dépêche du Midi et d'autres titres de la PQR. Cela permet de donner une deuxième vie aux reportages et de dégager une nouvelle source de revenus grâce à la diffusion sur une autre chaîne des vidéos. La Dépêche du Midi pourra diffuser nos reportages sur son site et réciproquement nous pourrons diffuser sur notre antenne leurs reportages. Mais les deux équipes rédactionnelles seront distinctes.

Certains acteurs de l'audiovisuel local ont diffusé une pétition pour soutenir votre projet. Quelle sera votre ambition de ce point de vue ?

Nous nous engageons à produire 40 documentaires pour l'ensemble du groupe par an et 40 spectacles vivants ou événements sportifs. Mais nous ne pourrons pas y parvenir seuls. Nous aurons besoin de financements publics. Je ne sais pas quelle est la position de Toulouse Métropole en la matière.

Le CSA a-t-il pesé dans la convergence des projets de TV Sud et BFM TV ?

Christophe Musset (président du Médias du Sud) et Alain Weill (président du groupe Next Radio TV) sont de grands garçons mais on ne peut pas nier d'un côté la stabilité financière du groupe Next Radio TV et de l'autre notre ambition éditoriale.

TV Sud, 5 millions d'euros de chiffre d'affaires

La holding Médias du Sud est propriétaire de TV Sud Languedoc-Roussillon (qui devrait à terme être renommée TV Sud Occitanie) qui dispose actuellement de trois chaînes à Montpellier, Nîmes et Perpignan. Elle dispose de 45 salariés et a réalisé 5 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015. La Dépêche du Midi dispose de 10% du capital de groupe et l'actionnaire minoritaire d'Altice, Bruno Ledoux, s'engage à prendre 25% de la holding si le projet est retenu.

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Commentaires 2
à écrit le 24/02/2017 à 17:17
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Jean Brun, avez-vous résidé à Rouen, rue Louis Ricard dans les annèes 1952/ 1953. Si oui, ce qui serait une très belle chose je suis ton voisin et ami de l'époque René Morgand. Si, avant de me contacter, tu souhaites voir à quoi ressemble ma tête...

à écrit le 07/10/2016 à 12:09
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Nous avons ete GRUGES avec TLT tgrs DEFICITAIRE ren floue par nos divers impots.STOP a toute Participation TLSE METROPOLE à cette qui ne sera jamais Rentable comme l' A ETE TLT

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