Grippe aviaire : à Toulouse, les distributeurs de foie gras répercutent la hausse des prix

Avec la propagation de la grippe aviaire, les éleveurs de canards sont contraints au vide sanitaire. Mais c'est l'ensemble de la filière foie gras qui est impactée par cette crise et notamment les distributeurs. La célèbre maison Samaran craint une perte d'un million d'euros sur son chiffre d'affaires annuel et a déjà répercuté la hausse des prix. La préfecture tiendra une réunion d'information sur les aides de l'État le 11 février à Toulouse.
La grippe aviaire a un impact sur les distributeurs de foie gras
La grippe aviaire a un impact sur les distributeurs de foie gras (Crédits : Rémi Benoit)

Sur les étals du marché Victor-Hugo de Toulouse, la grippe aviaire a déjà commencé à se répercuter sur les étiquettes. "Les prix fournisseurs ont augmenté. Du coup, les magrets et les aiguillettes de canard qui étaient à 19,50 euros la semaine dernière sont vendus aujourd'hui à 22 euros le kilo", remarque Olivier Grèzes, vendeur pour la société Jean-Louis Vivès Foie gras volailles. Depuis la mise en place le 18 janvier d'un vide sanitaire pour lutter contre la grippe aviaire dans les élevages du Sud-Ouest, l'ensemble de la filière est impactée par la crise et, notamment, les vendeurs de foie gras. En Haute-Garonne, la maison Samaran est le plus important vendeur de foie gras du département. La société a réalisé 7,2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015 et les produits à base de canard représentent 50 % de son activité.

Chômage technique et hausse des prix

"Nous avons aujourd'hui 48 salariés et nous estimons qu'il faudra mettre 15 personnes au chômage technique à compter du mois de mai. Dès à présent, nous n'avons pas renouvelé les 2 ou 3 contrats saisonniers des fêtes de fin d'année, explique Christophe Samaran, directeur commercial de la société. On peut craindre une perte d'un million d'euros sur notre chiffre d'affaires en quatre mois."

Lui aussi a déjà remarqué une hausse des prix des éleveurs "de 15 % depuis la semaine dernière" qui est répercutée sur les prix en magasin. Pour autant, ses ventes n'en souffrent pas pour l'instant. "Nous avons même observé une légère hausse de 5 à 10 % des ventes. Les clients cherchent à faire des stocks. Ils prennent 15 magrets au lieu de 5 et les mettent au congélateur", poursuit Christophe Samaran. Pour autant, le gérant ne prévoit pas d'importer des produits d'autres régions : "Nous ne voulons pas d'importations. C'est aussi la décision prise par les 500 restaurateurs que nous fournissons et qui ont décidé tout simplement d'enlever du menu les produits à base de canard quand les stocks seront écoulés."

Une réunion avec l'ensemble des acteurs de la filière le 11 février

Les distributeurs se disent pour le moment "dans le flou" en attendant les aides de l'État. Le ministre de l'Agriculture a annoncé le 26 janvier une indemnisation de 130 millions d'euros pour les éleveurs et accouveurs du Sud-Ouest alors que les pertes pour la filière sont estimées entre 250 et 300 millions d'euros selon le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras. Un arrêté détaillant les mesures nationales d'indemnisation devait être publié ce vendredi 5 février, sa publication a finalement été repoussée et devrait tomber d'ici à lundi. À Toulouse, la préfecture doit recevoir l'ensemble des acteurs de la filière le jeudi 11 février. En visite à Toulouse ce jeudi, la secrétaire d'État au Commerce Martine Pinville n'a pas souhaité réagir à la grippe aviaire.

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