Montée en cadences des grands donneurs d'ordre, la supply chain s'apprête à répondre au défi

L'avionneur européen Airbus envisage de passer à une cadence de plus de soixante A320 par mois. Un défi pour sa supply chain, surtout pour les PME.
Airbus souhaite passer à 62 avions par mois

Airbus réfléchit à l'hypothèse d'une cadence de production supérieure à soixante A320 par mois. La plupart des fournisseurs de rang 1 et 2 ont été interrogés par l'avionneur ces dernières semaines afin de savoir si un tel objectif est atteignable. Certains ont émis quelques réserves, à l'image de Philippe Petitcolin, le directeur général de Safran, qui a expliqué qu'il convenait d'atteindre tout d'abord la cadence 52 prévue par Airbus, et sur laquelle le groupe est engagé.

Toutefois, la réponse est globalement "oui", pour des industriels comme Figeac Aéro, Latécoère ou Potez.

"Nous avons créé de nouveaux sites comme à Méaulte (Somme) ou en Tunisie pour répondre à ce défi", indique Dominique Alexandre, directeur général de Figeac Aéro en charge de ces usines.

Daher a agrandi certaines usines, comme à Tarbes et à Montrichard (Loir-et-Cher). Potez, qui vise un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros cette année, va quant à lui poursuivre plus que jamais ses investissements en capacités, notamment pour répondre au britannique GKN, avec qui il travaille depuis peu, et à Dassault Aviation, un  client majeur pour l'entreprise aquitaine.

Les entreprises s'adaptent

Les entreprises de Midi-Pyrénées ont beaucoup recruté ces trois dernières années, en prévision justement de la montée des cadences de certains programmes : l'A320 naturellement, dont la cadence actuelle, de 42 avions par mois, doit d'abord passer par le seuil de 52 appareils d'ici à fin 2017. Mais également l'A350XWB, dont la cadence doit rapidement monter à 12 avions par mois d'ici à 2017. Le constructeur franco-italien d'avions régionaux ATR est lui aussi en pleine augmentation de production. Il doit livrer plus de 100 appareils en 2016 contre 83 en 2014. Sans oublier le Boeing 787, auquel participe une douzaine de fournisseurs français.

"Rarement une industrie aura bénéficié d'une telle visibilité", lance Pascal Pincemin, responsable du secteur Aéronautique & Défense chez Deloitte France.

Airbus, Boeing, comme ATR ou Airbus Helicopters croulent sous les commandes. Pour acheter un A320, une compagnie aérienne doit patienter au moins jusqu'à 2020. Et pour réduire ce délai, Airbus n'a d'autre choix que d'appuyer sur l'accélérateur.

Chez Latécoère, qui produit entre autres les portes de la famille A320, l'étude de faisabilité pour la cadence 60 et plus a été réalisée ces dernières semaines.

"En adaptant un peu notre organisation, les choses devraient bien se passer", explique Denis Bretagnolle, directeur de la production du groupe.

La production atteindrait ainsi environ 180 portes par mois, toutes produites dans l'usine de Letov, près de Prague, en République tchèque. Le Toulousain rajoutera une seconde équipe. Seule inconnue, et de taille, la supply chain de Latécoère, composée de petites PME. "Il va falloir s'assurer qu'elle puisse suivre et nous y travaillons", ajoute le directeur industriel. Latécoère devra ainsi mettre en place des mesures spécifiques pour sensibiliser et former ses petits sous-traitants.

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Commentaire 1
à écrit le 18/06/2015 à 12:22
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Le secteur aéronautique est en pleine croissance avec des annonces enthousiastes des principaux constructeurs comme Airbus ou Boeing : Plus de 60 avions A 320 par mois à l’horizon 2017 pour Airbus talonné par son principal concurrent Boeing avec 52...

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