La galaxie du secteur spatial en Midi-Pyrénées

Autour des deux géants du secteur - Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space - se développe un véritable écosystème du spatial en Midi-Pyrénées. Cartographie régionale.
Airbus Defence & Space, née en 2014 du regroupement des activités de Cassidian, Astrium et Airbus Military

Les deux géants

  • Airbus Defence & Space, le numéro 1 européen

Si Thales a sa filiale spatiale, Airbus domine le marché européen avec Airbus Defence & Space, née en 2014 du regroupement des activités de Cassidian, Astrium et Airbus Military. L'entreprise, basée à Toulouse, est le numéro un européen et numéro deux mondial du spatial. 3 500 personnes travaillent en Midi-Pyrénées à l'élaboration et au développement de satellites pour répondre aux commandes venues du monde entier. En 2014, l'entreprise, qui compte 40 000 collaborateurs dans le monde, a enregistré un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros. De bons résultats qui conduisent Airbus Defence & Space à investir 30 millions d'euros dans la construction de nouveaux bâtiments sur son site de Toulouse. Airbus Defence & Space, dirigée par Bernhard Gerwert, est principalement présente en Europe, aux États-Unis et en Guyane. Ariane est l'un des programmes phare de l'entreprise. La fusée Ariane 5 a été lancée avec succès pour la 64e fois consécutive depuis Kourou en Guyane en avril 2015, et Ariane 6 est déjà en préparation. Pour ce nouveau programme, Airbus s'est associé à Safran afin de créer Airbus Safran Launchers. Par ailleurs, Airbus Defence & Space a signé un contrat avec le Cnes pour la réalisation du satellite Merlin, premier satellite pour l'environnement. Ce programme, mené conjointement par le Cnes et son homologue allemand l'agence DLR, mesurera dès 2020 la présence de méthane dans l'atmosphère terrestre. Les équipes toulousaines d'Airbus Defence & Space seront en charge de la plateforme et de l'intégration du satellite.

  • Thales Alenia Space, un bon retour en 2014

Thales Alenia Space signe de très bons résultats en 2014. Avec 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, le PDG Jean-Loïc Galle a jugé l'année "excellente". Les commandes sont également au rendez-vous, avec un carnet d'une valeur de 2,2 milliards d'euros, un chiffre de bon augure pour les années à venir. Ces résultats sont d'autant mieux accueillis que Thales Alenia Space était passé par des moments plus difficiles au cours des années précédentes. Ainsi, début 2014, l'entreprise avait lancé un plan de réorganisation destiné à réduire les coûts. Thales Alenia Space visait un gain de 20 % en compétitivité. La division spatiale des groupes Thales et Finmeccanica, dont le siège social est basé à Cannes, prend donc de la hauteur. Une bonne nouvelle pour les 7 500 salariés de l'entreprise, dont 2 500 travaillent dans le site toulousain. La société, présente dans sept pays, s'impose sur le marché international. Elle a obtenu la réalisation de 5 satellites sur les 25 qui composent le marché mondial des satellites télécoms en 2014. D'autre part, Thales Alenia Space, associée à la société Telespazio, a lancé deux satellites fin avril depuis sa base guyanaise de Kourou. Le satellite franco-italien Sicral 2 s'est envolé avec deux charges utiles différentes pour compléter les systèmes de défense Syracuse en France et Sicral en Italie. Thales Alenia Space accompagne les pays dans leur programme spatial. L'entreprise a récemment collaboré avec la Turquie, en livrant à Ankara un satellite d'observation et en développant le centre d'intégration et d'essais en Turquie.

ETI, PME et startups

  • Boostec, spécialiste de la céramique

Miroirs et structures de télescopes, accélérateurs de particules ou échangeurs de chaleur, Boostec conçoit et fabrique toutes ces pièces en céramique. L'entreprise, située à Bazet dans les Hautes-Pyrénées, emploie 40 personnes. La société, dirigée par Jérôme Lavenac, a enregistré en 2014 un chiffre d'affaires de 4,9 millions d'euros. Elle fait partie du groupe international Mersen.

  • CLS, l'océanographie spatiale

Le groupe toulousain CLS utilise des données spatiales, via ses quarante satellites, pour la surveillance environnementale. L'entreprise fournit ainsi des informations à ses clients, qui pour certains sont de grands industriels. Et le groupe se développe. En avril dernier, il a racheté l'entreprise américaine Horizon Marine Inc., qui déploie une activité de surveillance des océans. En 2014, le chiffre d'affaires de CLS était de 96 millions d'euros et son PDG Christophe Vassal vise les 107 millions d'euros cette année. La société emploie 525 personnes et dispose de seize implantations dans le monde.

  • ESSP, opérateur du service Egnos

Fondée en 2009, la société ESSP (pour "European Satellite Services Provider"), dont les actionnaires sont les principales aviations civiles européennes, est l'opérateur et le fournisseur du service Egnos. Ce système satellitaire, propriété de l'Union européenne, permet "d'augmenter" le GPS des pilotes en lui apportant davantage de précision. Egnos est particulièrement adapté aux aéroports régionaux. Présidée par Thierry Racaud, la société implantée à Toulouse (60 personnes) et à Madrid (40 personnes) a enregistré près de 65 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014. L'entreprise participe à l'appel d'offres en cours pour le futur opérateur du système européen Galileo.

  • Noveltis, le partenaire spatial

Accompagner la préparation des missions spatiales, c'est le rôle de Noveltis. Spécialisée dans l'environnement et le développement durable, l'entreprise basée à Labège est un partenaire important des industriels et des agences spatiales. Ses 50 salariés se consacrent aux études préliminaires des missions et développent notamment des simulateurs. L'entreprise participe ainsi à des missions d'observation des océans, de l'atmosphère et des surfaces terrestres. Noveltis, dirigée par Richard Bru, est également implantée en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Suisse. En 2014, la société a enregistré un chiffre d'affaires de 4,380 millions d'euros.

  • Telespazio, une année de consolidation

En trois ans, la branche française de la filiale de l'Italien Finmeccanica et du Français Thales a vu son chiffre d'affaires passer de 40 millions d'euros à près de 80 millions l'an passé. 2015 devrait permettre à Telespazio de se consolider avant de reprendre sa marche vers les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires prévus pour 2019. La société, qui emploie 380 personnes à Toulouse, est spécialisée dans les infrastructures spatiales. En Midi-Pyrénées, l'entreprise présidée par Jean-Marc Gardin souhaite développer sa plateforme Mobil'in City, qui vise à réunir les services de géolocalisation dédiés à la mobilité au sein des grandes agglomérations.

  • Geosys

Geosys fait le lien entre l'agriculture et le spatial. Pour accompagner le développement agricole, l'entreprise fournit des images satellites à la filière. La société, présidée par Damien Lepoutre, est basée à Balma. Elle est également présente aux États-Unis, au Brésil et en Australie.

  • Magellium

Jean-Pierre Madier dirige depuis 2003 Magellium. La société toulousaine est spécialisée dans la géo-information et le traitement de l'image via l'utilisation de satellites. En 2014, elle a atteint 10,596 millions d'euros de CA. Elle emploie 127 salariés, dont 104 en Midi-Pyrénées. La société a été placée en procédure de sauvegarde en mars dernier.

  • Navocap

L'entreprise Navocap, basée à Merville, conçoit et fabrique des systèmes de mobilité. La société, dirigée par Edgar Antoine, vise les marchés des transports publics et militaires. Elle a atteint 4,2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014.

Mais aussi

La Cité de l'espace (Jean-Baptiste Desbois, directeur général) ; Météo France (Jean-Marc Lacave, PDG) ; M3 Systems (Marc Pollina, président) ; Nav on Time (Michèle Poncelet, présidente)

Les structures de formation et de recherche

  • Le Cnes, acteur de la politique spatiale

Le Cnes (Centre national d'études spatiales) est un organisme public situé à Toulouse et présidé par Jean-Yves le Gall qui propose et met en œuvre la politique spatiale de la France. Les 2 450 collaborateurs du Cnes travaillent dans cinq grands domaines que sont Ariane, les sciences, l'observation, les télécommunications et la défense et sont répartis dans quatre centres d'excellence, parmi lesquels le centre spatial de Toulouse. Le site toulousain est le plus grand centre technique du Cnes. Les scientifiques y développent et contrôlent des systèmes orbitaux.

  • L'Irap, l'étude de l'univers

L'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Irap), à Toulouse, est une unité mixte de recherche du Cnes et de l'université Toulouse III-Paul Sabatier, dirigée par Martin Giard. Les scientifiques travaillent sur l'étude et la compréhension de l'univers. Ils se concentrent sur la Terre, le système solaire, les étoiles et le Big Bang. L'Irap travaille notamment en collaboration avec la Nasa. Les chercheurs de Midi-Pyrénées ont participé récemment à la mission MMS qui étudie la reconnexion magnétique dans l'espace.

  • L'Issat, la communication spatiale

L'association Issat (Institut au service du spatial, de ses applications et technologies), basée à Toulouse, met en place des programmes de communication et de formation autour du spatial. Ses membres entendent susciter l'intérêt du grand public, et en particulier des jeunes, pour les technologies et les sciences du spatial.
Le programme Polaris, soutenu par l'association, a pour but d'expliquer et de mettre en avant les compétences des différents acteurs régionaux. L'Issat, présidé par Philippe Noël, travaille également en collaboration avec les collectivités locales.

  • Lycée Pierre-Paul Riquet

Labellisé "Lycée de l'espace", l'établissement Pierre-Paul Riquet, à Labège, dirigé par Pierre Donnadieu, propose une formation générale enrichie par des modules liés à la connaissance du spatial et par des conférences de grands astronomes. Les 1 600 élèves y sont sensibilisés aux formations et métiers du secteur.

  • Observatoire du Pic du Midi

Le site du Pic du Midi, à 2 877 mètres d'altitude, bénéficie d'une situation géographique exceptionnelle. Il est dirigé par Daniel Soucaze des Soucaze. Les scientifiques y mènent des travaux dans les domaines de l'astrophysique, de l'aérologie, mais aussi de la médecine de montagne.

  • STAE

À Toulouse, la fondation Sciences et technologies pour l'aéronautique et le spatial (STAE), dirigée par Yvan Segui, valorise les recherches scientifiques liées à ces deux domaines en Midi-Pyrénées. Son objectif : apporter des expertises et des technologies
aux industriels de la région.

Mais aussi

Nereus (Nichi Vendola, président) ; Onera (Bruno Sainjon, PDG) ; Institut Clément Ader (Philippe Olivier, directeur) ; Fahrenheit Celsius (Bruno Vialle, directeur)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.