Sport de glisse : le voyagiste toulousain Fun & Fly vise l'international

Créé en 1991 à Toulouse, Fun & Fly est un voyagiste spécialisé dans les sports de glisse aquatique comme le kite-surf ou la planche à voile. Aujourd'hui leader sur le marché français et européen, l'agence a été rachetée par sa directrice qui s'est associée à la société allemande Club Mistral. Objectif : créer un réseau de clubs en France et toucher une clientèle plus internationale.
Babaomby (Madagascar), l'une des destinations proposées par Fun & Fly.

Fun & Fly est une agence de voyage spécialisée, voire très spécialisée. Depuis près de 20 ans, cette société installée sur le boulevard des Minimes à Toulouse organise des séjours destinés principalement à la pratique du kite-surf, de la planche à voile, du surf et du paddle. Du Brésil au Vietnam, le tour opérateur propose une quarantaine de destinations - des spots de surf reconnus - réparties sur une vingtaine de pays. Leader français dans le club très fermé des sports de glisse aquatique, Fun & Fly détient environ 60 % des parts du marché pour un chiffre d'affaires de 4,5 millions d'euros en 2014.

"Michel Sautereau, le fondateur de Fun & Fly, possédait des magasins spécialisés dans la revente de planches à voile. C'était le sport en vogue à l'époque, dans les années 90. Il affrétait des week-ends pour tester le matériel à Essaouira sur la côte marocaine, se souvient Lætitia Garrigues, la directrice générale.

Comme ces séjours plaisaient beaucoup, il s'est lancé dans la création d'un tour opérateur uniquement axé sur la planche à voile. D'autant plus qu'à cette époque avec la Guerre du Golfe, le Maroc est devenu une destination boudée, il fallait trouver d'autres sites."

Première collaboratrice de l'agence, Lætitia Garrigues est embauchée à ses débuts comme conseillère voyage, non sans une pointe d'appréhension.

"On a commencé à deux. Je travaillais auparavant chez Fram. On me disait qu'un bon business, c'était entre 300 000 et 400 000 clients à l'année. Quand on a lancé l'agence, l'ancien dirigeant m'avait indiqué qu'il visait 300 clients annuels."

Aujourd'hui Fun & Fly compte onze salariés et près de 3 500 clients par an. À mesure qu'a grandi la société, Lætitia Garrigues a gravi les échelons pour devenir directrice générale de l'entreprise il y a une quinzaine d'années. En 2009, après le départ de l'ancien directeur, l'agence a été rachetée par Genairgy, un fonds d'investissement créé par Michel Leclercq, le fondateur de Décathlon. Entrée au capital "sur le tard", Lætitia Garrigues s'est finalement associée à l'Allemand Club Mistral pour racheter les parts de Genairgy pour "plusieurs centaines de milliers d'euros", en janvier dernier. La Toulousaine détient à présent 51 % des parts et la société allemande, 49 %.

Nouvel associé et nouveaux objectifs

Après quelques difficultés à la suite des révolutions arabes de 2010, la situation s'est améliorée aujourd'hui. Pour Lætitia Garrigues, la prudence sur les perspectives de croissance reste de mise.

"Dans l'idéal, 5% par an à périmètre constant, précise la dirigeante. Mais si je parviens à implanter un périmètre de spécialisation sur un marché étranger, comme en Grande-Bretagne par exemple, alors il serait plus judicieux d'envisager une croissance à deux chiffres."

L'association avec la société allemande Club Mistral devrait permettre à Fun & Fly d'atteindre cet objectif. Partenaire commercial de longue date et leader mondial sur le marché des sports de glisse aquatiques, Club Mistral compte 22 clubs répartis dans le monde, soit le plus important réseau mondial. Ce prestataire de services a réalisé 6 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014.

Dans un premier temps, l'entreprise française aidera la société allemande à s'implanter en France en y installant de nouveaux clubs à Hyères, La Baule et Lacanau. Le club de Gruissan, déjà opérationnel, pourrait entrer dans le réseau dès l'été 2016. En retour, Fun & Fly compte s'appuyer sur le réseau allemand pour toucher une clientèle internationale, notamment allemande et britannique. Une nécessité pour l'entreprise qui "sur un marché étroit" compte aujourd'hui "quatre à cinq concurrents en France".

Cette ouverture à l'international s'accompagnera d'une refonte du site internet et d'une diversification des pratiques proposées à la clientèle. Des développements qui impliquent des investissements (l'ouverture d'un club coûte environ 250 000 €. À terme, des levées de fonds sont envisagées "si nécessaires", mais Lætitia Garrigues n'est pas inquiète : "J'ai eu la chance de trouver un bon partenaire bancaire dans un contexte difficile".

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