Silver économie : avec Chêne Vert, l'innovation "made in Tarn" s'exporte

Récompensée l'année dernière au concours Lépine 2014 par une médaille d'argent, la PME tarnaise Chêne Vert veut transformer l'essai en 2015. Déjà leader du mobilier pour salle de bain sur mesure avec 22 % du marché français, elle veut exporter à l'étranger sa solution innovante et brevetée. Cette entreprise de 75 salariés et de 13 millions d'euros de chiffre d'affaires est à l'origine d'un mobilier rétractable à destination de tous, y compris les personnes à mobilité réduite ou dépendantes. Interview de son dirigeant, Serge Braghieri.
Serge Braghieri, dirigeant du Chêne Vert veut exporter ses produits

En quoi consiste votre dernière innovation ?
Notre défi était de produire un mobilier pour salle de bain 100 % local et accessible à tous, y compris pour les personnes en fauteuil roulant. Nous avons alors conçu un mobilier rétractable sous plan de toilette. Une fois rétracté, il permet l'utilisation frontale ou latérale de la vasque en position assise. Il s'agit aussi d'optimiser l'espace dans la salle de bain. Nous l'avons baptisé "Retract". Avec ce produit protégé par un brevet, nos potentiels clients sont bien entendu les personnes à mobilité réduite et plus généralement les personnes dépendantes. Chêne Vert se positionne clairement comme un acteur de la Silver économie avec ce mobilier fabriqué dans notre usine d'Albi.

Ce mobilier a déjà fait l'objet de plusieurs récompenses, comment l'expliquez-vous ?
Ce meuble de salle de bain est universel. Il est aussi évolutif dans le temps. Nous mettons de la vie dans nos meubles ! Le produit s'adapte pour se conformer aux usages des personnes, suivant le cours de la vie. Il est aussi prévu pour tout type de logements : individuels, collectifs voire pour les établissements recevant du public. Mais, outre notre médaille d'argent au concours Lépine 2014, nous avons reçu d'autres récompenses dont le prix du Design 2014 au congrès de Synamome. La conception de mobilier sur mesure à destination, par exemple, des personnes à mobilité réduite, ne doit pas se faire au détriment du critère esthétique.

Quelle place donnez-vous à l'innovation pour vous démarquer des concurrents ?   
La société a déjà investi 3 millions d'euros pour adapter sa production aux innovations et doubler l'activité. Nous comptons aujourd'hui cinq brevets. Un prochain devrait être lancé cette année afin de poursuivre notre démarcation vis-à-vis de la concurrence. Nous avons intégré de nouveaux procédés mais aussi de nouvelles matières innovantes capables de se substituer, par exemple, à la céramique. Nous utilisons également des matériaux résistants avec effets 3D. Nous sommes convaincus que le "Made in France" pourra s'exporter grâce à l'innovation.

Quel est aujourd'hui votre objectif ?
Le succès est au rendez-vous sur le marché français. Nous avons déjà capté 22 % de part de marché dans les logements collectifs. Il y a un bon retour de la part de nos clients ! Maintenant, l'ambition est d'augmenter le chiffre d'affaires, actuellement de 13 millions d'euros, en renforçant notre présence sur les secteurs de niche tels que l'habitat hôtelier ou le maintien à domicile. L'année 2015 sera un tournant stratégique pour Chêne Vert avec le développement de l'export. Les problématiques de nos clients sont les mêmes que l'on soit à Londres ou à New York. Nos cibles à l'international sont bien sûr en Europe, notamment en Belgique ou en l'Allemagne. Mais nous pensons aussi à la Chine ou aux États-Unis...

La reprise de l'activité est espérée en 2015. Y croyez-vous ?
J'ai confiance dans le marché, à condition de continuer à innover. La croissance ne serait d'ailleurs pas possible pour l'entreprise sans cet effort perpétuel. Nous avons tellement confiance en l'avenir que nous prévoyons trois créations de poste cette année alors que la PME ne compte que 75 salariés.

La politique économique menée au niveau régional est-elle satisfaisante pour des PME comme Chêne Vert ?
Ce n'est jamais suffisant ! Nous avons toujours plus d'idées à mettre en œuvre par rapport aux offres d'accompagnement que l'on pourrait attendre des institutionnels... C'est pour cette raison qu'il faut continuer à encourager les entreprises qui, malgré les lourdeurs administratives, prennent des risques en innovant.

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