"Nous sommes en pleine mutation", a observé Yvon Malard, directeur général du Crédit Agricole Toulouse 31 ce mercredi 10 février en introduction de la présentation de l'exercice 2014 de la banque.

Confronté à la crise économique et à une baisse de fréquentation des agences, la banque aborde aujourd'hui un véritable virage numérique. Depuis un an, les agences du Crédit Agricole sont équipées de tablettes pour signer les contrats de manière électronique. Selon la banque, plus de 30 000 signatures sont enregistrées chaque mois dans le département via cet outil.

Autre innovation, d'ici au mois de juin, les clients pourront ouvrir un compte bancaire sans passer par une agence.

"Via l'application Ma Banque, le futur client pourra scanner ses pièces justificatives de domicile et d'identité. Une validation humaine en agence permettra d'ouvrir le compte", explique Michèle Guibert, directrice générale adjointe.

Ce procédé est d'ores et déjà proposé par de nombreuses banques en ligne. "Notre clientèle pourra bénéficier à la fois du service 100 % en ligne et de notre réseau d'agences", poursuit Michèle Guibert.

La directrice générale adjointe évoque pourtant "la possibilité de fermeture d'agences bancaires dans les années à venir". "Nous voulons garder des effectifs constants mais des regroupements de personnel sont envisagés." Le Crédit Agricole va en tout cas ouvrir deux agences supplémentaires en 2015 : une à Borderouge et une deuxième à Blagnac. La banque s'est également portée acquéreure d'un local à Balma.

Toujours la banque leader sur le département

Avec 440 000 clients, le Crédit Agricole reste la première banque de Haute-Garonne et "le marché est toujours dynamique dans le département", selon son directeur général. Son produit net bancaire est de 267 millions d'euros en 2014, soit une hausse de 0,5 % en un an. Les encours de crédit aux particuliers augmentent de 2,4 %. En revanche, les crédits à l'investissement ont chuté de près de 2 %.

"Il y a deux raisons principales. La première, c'est que nous faisons face à une concurrence sur ce marché. La seconde, c'est que les collectivités ont baissé le montant de leurs investissements", a avancé Thibault Reversé, directeur financier.

Une baisse des encours qui n'est pas nouvelle. "Entre 2008 et 2013, le taux de financement des entreprises via les banques est passé de 43 à 30 % pour les grandes entreprises et de 85 à 75 % pour les entreprises de taille intermédiaire", a précisé Yvon Malard. Par ailleurs, dans le cadre de la loi Macron, un amendement voté le 9 février dernier autorise désormais les entreprises à prêter à leurs fournisseurs ou sous-traitants. Cela aura-t-il des conséquences pour l'activité de la banque ? "Nous ne sommes pas inquiets", réagit la direction du CA 31.

Le successeur du directeur général Yvon Malard connu fin mars

À l'issue de la conférence de presse, le directeur général Yvon Malard a annoncé qu'il quittera son poste en avril prochain. Son successeur sera officiellement présenté à la fin du mois de mars.