Mijot' mise sur des frigos connectés pour manger local

Offrir des plats issus de restaurateurs locaux aux entreprises et institutions de la région toulousaine, c'est l'objectif de l'entreprise Mijot'. Pour cela, elle utilise des frigos connectés. Aujourd'hui, ce sont une trentaine de ces installations qui sont déployées dans la région.
Tiphaine Legleye Flichy et Simon Harivel, les fondateurs de Mijot'.
Tiphaine Legleye Flichy et Simon Harivel, les fondateurs de Mijot'. (Crédits : Mijot')

C'est peut-être la cantine du futur. Lancée en 2021, Mijot' propose des frigos connectés aux entreprises de la région toulousaine. L'objectif ? Offrir des repas issus de restaurateurs locaux pour la pause déjeuner des collaborateurs.

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« Nous ne produisons pas de nourriture, ce sont vraiment les restaurateurs qui proposent leurs plats. Nous nous occupons simplement de récupérer leurs produits et d'aller les placer dans les différents frigos. Nous proposons une sorte de co-branding avec les restaurateurs », résume Tiphaine Legleye Flichy, co-fondatrice de Mijot'.

Pour cette dernière, le concept du frigo connecté n'est pas une fin en soi. L'entreprise a donc choisi de faire appel aux restaurateurs pour se démarquer. Aujourd'hui, les vrais concurrents de Mijot' sont les plateformes de livraison.

Une véritable demande

 Mijot' est le fruit d'une collaboration entre Tiphaine Legleye Flichy, co-fondatrice d'une chaîne de restaurants à Paris, et Simon Harivel, un ancien de chez Airbus.

« Nous sommes nés d'un constat post-covid qui est lié à la problématique de la restauration en entreprise avec des collaborateurs qui ne savent pas toujours où manger et comment bien manger, tandis que les cantines deviennent un peu vieux jeu. De plus, le secteur de la restauration tentait quant à lui de se relever de la crise sanitaire. Tous ces éléments mis bout à bout, nous ont fait comprendre qu'il existait un besoin et une véritable demande », détaille la co-fondatrice.

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Un fonctionnement simple

Les livreurs de Mijot' déposent, avant 11h, les plats confectionnés par les restaurateurs partenaires dans les frigos. Les utilisateurs créent alors un compte sur une application dédiée et enregistrent leur moyen de paiement. Cette application génère ainsi un QR code qui permet à l'utilisateur d'ouvrir le frigo et de se servir. Le frigo calcule alors le prix du plat et débite automatiquement le consommateur.

Mijot' Frigo

Deux technologies ont été mises en place pour calculer le prix des repas. La première, la RFID, la même technologie qu'il est possible de trouver dans des enseignes comme Décathlon, permet d'identifier un produit grâce à une petite puce. Cela fait deux ans que l'entreprise travaille avec cette technologie. Mais dans une démarche RSE, Mijot' a décidé d'abandonner les étiquettes au profit du frigo balance.

Rien de gâcher

Afin de minimiser le gaspillage alimentaire, plusieurs actions sont menées par l'entreprise. Dans un premier temps, des promotions sont appliquées sur les produits restants. Si des plats sont encore dans le frigo, ils sont redistribués à l'application anti-gaspi toulousaine Phoenix. Enfin, si la date de consommation est dépassée, les plats sont transformés en compost grâce à un partenariat avec les Alchimistes.

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Trente frigos dans la région toulousaine

 Pour une livraison de Mijot', 60 repas sont distribués. « Le coût de la livraison est ici complètement invisible pour le consommateur, de plus, nos plats ne font pas plus de quatre ou cinq kilomètres entre le restaurateur et l'utilisateur », remarque la co-fondatrice. Mijot' travaille pour cela avec une vingtaine de partenaires locaux. Aujourd'hui, c'est près d'une trentaine de frigos qui sont en service dans la région toulousaine, par exemple à l'école de commerce TBS, à la clinique Rive Gauche, ou encore au siège du Crédit Agricole.

Incubée au Village by CA à Paris après avoir démarré avec leurs fonds propres, Mijot' a réussi à obtenir le soutien des banques. L'entreprise a même fait une levée de love money (capitaux investis par des proches, ndlr) pour permettre d'asseoir le concept et d'investir dans des locaux. Désormais, l'entreprise en est au stade de l'accélération. Composé d'un effectif de six employés, Mijot' cherche à développer son pôle commercial et la partie technique. L'objectif 2023 est d'atteindre un chiffre d'affaires de 1,3 million d'euros. Une nouvelle levée de fonds devrait permettre l'expansion de Mijot' dans toute la région grand-sud, mais également à faire entrer l'IA au sein de l'entreprise. « La consommation quotidienne repose beaucoup sur de la data, et l'IA pourrait optimiser les ventes et séduire le consommateur en étudiant ses préférences », conclut la co-fondatrice.

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